Voici la biographie d’une voleuse humaine originaire de Specularum, capitale du royaume de Karameikos.
Plutôt jongleuse virtuose et délesteuse habile des bourses trop pleines des riches, elle fut l’élève de Dmitros, Prince des Mendiants.
Elle conviendra très bien également pour un tirage élevé de rang social, son père pouvant être n’importe quel noble ou personnage importants.
BIOGRAPHIE DE (ton nom d’aventurière)
Tu es née il y a 18 ans, le 12 Fleurmont 992, à Spécularum, la capitale du royaume de Karameikos. Ton nom de naissance est Stéfania MILANEV.
Ton enfance :
Tu as été élevée par ta mère, Marisa MILANEV dans les quartiers sud de Spécularum (rebaptisée Mirros en 1007). Ta mère était une humble couturière Traladarienne. Elle réalisait des travaux de broderies pour les riches marchands de la ville.
Elle parvenait à faire des broderies dignes de celles que réalisent les dames de compagnies au service de la haute noblesse. Malgré ses talents de brodeuse, ta mère était très discrète et ne souhaitait pas ouvrir une échoppe, ce que ses compétences auraient pu permettre.
Tu n’as jamais connu ton père et ta mère n’en parlait quasiment jamais. Tu sais juste qu’il dut quitter ta mère après ta naissance. Le seul objet concret qui te rattache à lui, est un médaillon en or que porte ta mère autour du coup. Souvent, tu as vu ta mère ouvrir ce médaillon et pleurer longuement. Ta mère disait parfois qu’une somme d’argent avait été remise pour t’établir quand tu serais majeure et qu’il ne fallait pas en vouloir à ton père de ne pas être là.
Pour une mère célibataire et sa fille, la vie ne fut pas simple à Spécularum. Très jeune, tu fus confrontée aux regards en coin des voisins et aux plaisanteries cruelles de tes camarades d’âge. Ta taille supérieure à la moyenne et la finesse de tes traits attiraient soit les quolibets des garçons Traladariens plus petits soit des regards d’envie des filles.
A partir de tes dix ans, ta mère t’amena avec elle quand elle allait effectuer des travaux de couture chez de riches familles bourgeoise. Tu étais extrêmement adroite et les ouvrages que tu brodais dénotaient une dextérité importante pour une enfant de ton âge. De plus, tu faisais preuve d’une dignité naturelle qui impressionnait les dames de la bourgeoisie.
Parfois, durant ces séances de couture, tu écoutais assise dans un coin, tout en brodant, les leçons qui étaient données aux enfants bourgeois par des professeurs particuliers. Tu te rendis vite compte que tu apprenais très vite et que tu comprenais bien mieux les enseignements que la plupart des enfants de ces familles… Mais tu n’étais qu’une humble fille de couturière et tu n’avais pas le droit de parler…Tu réussis néanmoins à apprendre le Thyatien, les bases de l’histoire et de la géographie du royaume ainsi que les fonctionnements et l’organisation de la société Karameikienne.
Ton adolescence :
L’année de tes quatorze ans, alors que tu revenais chez toi après avoir livré des broderies, tu aperçus un attroupement devant la maison où tu habitais. Des hommes de la garde municipale étaient là et repoussaient les badauds. Une boule dans le ventre, tu te précipitas et malgré les voisins et les gardes qui essayaient de te retenir, tu te faufilas dans l’entrée, grimpa les escaliers en courant et aperçu des gardes et un officier penchés sur le cadavre ensanglantée de ta mère… Un étrange objet circulaire avec des piquants était planté dans son cœur. La pièce que vous partagiez avait été entièrement fouillée et les armoires vidées de leur contenu.
L’officier déposa un drap sur le corps de ta mère mais tu eu le temps de voir que son médaillon n’était plus autour de son cou… Tu l’entendis dire à ses hommes : « Une étoile du Nid ! Sans doute un coup de la Société Voilée ou de L’Anneau de Fer… ». Il se tourna vers toi et eu juste le temps de te réceptionner alors que tu t’évanouissais, terrassée par la douleur et le chagrin.
Quand tu te réveillas, son corps avait été emporté et dans un semi-coma, tu compris que les voisins s’étaient occupés des formalités pour son enterrement. Les jours suivants te laissèrent peu de souvenirs tant tu flottais entre la réalité et le cauchemar. L’enterrement de ta mère eu lieu le lendemain de sa mort et tu te retrouvas désormais seule dans la vie !
Au bout de quelques jours, ta nature résolue repris le dessus et tu te réinstallas dans l’appartement et essayas de reprendre le métier de ta mère pour subsister. Malheureusement, l’enterrement avait épuisé le maigre pécule économisé par ta mère et son stock de fil précieux et d’aiguilles fines avait disparu. Au bout de quelques temps, ne pouvant payer le loyer, tu fus expulsée et tu te retrouvas à la rue…
Les premiers temps furent rudes et tu dus faire de nombreux travaux éreintants pour survivre tels que nettoyer des salles de taverne, laver les vêtements ou travailler en cuisine. Parfois, pour manger à ta faim, tu dérobais de la nourriture et tu faisais preuve d’une grande dextérité pour escamoter un fruit ou une miche de pain à un étalage…
Un jour, alors que tu n’avais rien mangé depuis deux jours et que tu tentais de dérober une pâtisserie, un homme, que tu n’avais pas vu arriver, te pris par le bras et t’entraina à l’écart des étalages. De taille moyenne, possédant une frêle ossature, il était vêtu d’une tunique en lambeaux, couvertes de pièces de couleur, de jambières et de bottes basses. Il te dit :
« Jeune fille, tu files un mauvais coton… A ce rythme, tu vas finir dans un cachot où pire, sous la coupe du premier souteneur qui te fera « travailler » pour lui … Pourtant, tu m’as l’air d’avoir des prédispositions certaines qui ne demandent qu’à être développées…
Je m’appelle Dmitrios mais je suis plus connu sous le nom du « Prince des Mendiants ». Non pas parce que j’aurai une armée de mendiants à mon service – je préfère travailler seul – mais parce qu’aucun mendiant ne m’égale quand il s’agit de faire cracher le bourgeois…Et tout ça, en toute honnêteté… ou presque…
Mais je ne suis plus tout jeune et j’aurais bien besoin d’une assistante adroite et intelligente pour me seconder dans ces temps difficiles. Si tu acceptes, je t’apprendrais mon art de la « mendicité active » et tu seras en sécurité car nul gang de voleurs n’oserait s’en prendre au Prince des mendiants ! En échange, tu devras faire tout ce que je t’ordonnerai et ne parler jamais à personne de ce que je te révélerai…Acceptes tu ?
N’ayant pas grand-chose à perdre, tu acceptas la proposition de cet étrange personnage et t’engagea à lui obéir et à garder bouche close sur ses secrets.
Ta formation de Voleuse :
Tu suivis Dmitrios et, à ta grande surprise, il te conduit dans une maison cossue située dans le quartier de la Colline, connue pour ses belles demeures bourgeoises. Ce n’était que la première des surprises que te réservais ton nouveau mentor…
Le lendemain, tu l’accompagnas dans sa « tournée » à travers les quartiers marchands de la ville. Ebahie, tu assistas aux prestations de Dmitrios. Loin des mendiants cherchant à apitoyer passivement le chaland, Dmitrios demande des pièces pour l’amour de Halav et s’il n’en reçoit pas, tombe à terre en faisant semblant d’être mort (pour la plus grande joie de la foule) ou en haranguant l’avare qui lui refuse l’aumône, l’insultant avec esprit et se fondant dans la foule, en feignant la terreur, si le passant fait mine de se rebiffer.
Tu le vit également se donner en spectacle sur les marchés, jonglant avec virtuosité, volant les chapeaux des gros marchands et leur faisant traverser toute la place en courant avant de les rapporter, contre une petite pièce…
Durant les soirées, de retour chez lui, il t’apprit d’abord l’art de la jonglerie qui, d’après lui, est la meilleure des préparations aux autres arts de l’escamotage…Au fil des mois, tu devins très adroite dans l’art de faire apparaitre, disparaitre et virevolter en combinaisons, les balles de jonglages multicolores.
Puis, il t’apprit l’art d’escamoter discrètement une bourse. Dmitrios ne volait que les riches bourgeois ayant refusé de lui donner une pièce afin « de les inciter à donner d’eux même la prochaine fois… ». Jamais tu ne le vis se livrer au moindre vol dans une boutique ou une maison.
Au bout d’un an d’entrainement, tu commenças à faire véritablement équipe avec lui ; tantôt tu profitais de ses pitreries pour délester le chaland par trop avare, tantôt c’était toi qui faisais une démonstration de jonglage et lui qui soulageait les badauds de quelques pièces…
Il t’apprit également l’art de crocheter une serrure, non pas pour cambrioler des maisons mais pour te sortir par toi-même de situations où tu pourrais te trouver enfermée… La finesse et l’agilité de tes doigts, formés par des années de broderie, fit merveille et tu appris très vite l’art de « faire parler » une serrure…
Quelques temps plus tard, à ta grande surprise, il t’apprit également à te servir d’une épée courte, de la dague et de la fronde ! Durant ces leçons, tu étais fasciné par ses talents dignes d’un véritable guerrier de formation.
Ainsi, les années passèrent rapidement mêlant les apprentissages et les travaux pratiques dans la rue
Vers une carrière d’aventurière :
Un soir de l’année de tes dix huit ans, alors que tu rentrais seule après une journée passée à jongler devant les passants de la rue des songes, tu fus acculée dans une ruelle par trois gros bras dont tu avais déjà croisé les regards lubriques sur ton anatomie… « Alors la belle, on se promène sans son protecteur, ce n’est pas très prudent ça…Tu vas nous donner tes pièces et tu vas être très gentille avec nous trois si tu veux t’en sortir…
Comme il se saisissait violemment de ta tunique, tu sortis ta dague cachée et d’un mouvement vif, tu la lui plantas dans la main. Profitant de la surprise, tu donnas un autre coup de dague au visage du second, fis un croche-pied au troisième et t’enfuis à toutes jambes…
Arrivé chez Dmitrios, tu lui racontas l’agression que tu avais subie et lui décrivit les 3 gros bras. « Hum, ce n’est pas bon ça ; ce sont des membres du clan Radu et ils sont très liés à La Société Voilée…Tu les as blessés et ils vont réclamer une dette de sang…Je vais essayer de faire jouer mes relations pour calmer le jeu mais il vaudrait mieux que tu disparaisses quelques temps de Specularum pour te faire oublier. J’ai un ami batelier qui remonte le fleuve vers le nord pour son commerce ; tu vas embarquer avec lui demain matin. Tu pourras ainsi découvrir d’autres villes du royaume loin de l’emprise des Radu. Tiens, voilà une bourse pour ton voyage, tu l’as bien gagnée.
Utilise à bon escient les talents que je t’ai appris et sois digne de mon apprentissage de la « mendicité active ». Autre chose : il serait bien que tu changes de nom pour ne pas te faire retrouver trop facilement…
Au petit matin, lesté d’un sac à dos avec quelques affaires et équipements donnés par Dmitrios, assise à l’arrière d’une longue barque plate, tu contemplais la ville de Mirros qui s’évanouissait lentement vers le sud. Tu méditais sur les années passés dans cette ville et comme le soleil se levait à l’orient, tu essayais d’imaginer ce qu’allait être ta nouvelle vie d’aventurière dans le royaume de Karameikos …