Le moro-sphinx

Et encore un papillon nocturne actif la journée !

Et en plus, on aurait presque tendance à le prendre pour un mini-colibri. D’ailleurs, il est parfois appelé Sphinx colibri ou Sphinx du caille-lait. Certains le prennent même pour un gros bourdon.

Son nom latin vient de Macroglossum = grande langue et stellatarum : des asters

Son nom commun, « moro » proviendrait des couleurs teintées de noir des ailes de ce sphinx, (Dr Paul Atgier, Les Maures d’Afrique). Pour d’autres, l’étymologie de moro-sphinx serait « Sphinx fou ».

Mais c’est bien un lépidoptère, nom savant de la plupart des papillons, issu du grec lepidoptera qui signifie « à ailes écailleuses ». Il appartient précisément  à la  famille des Sphindigaede, dont la plupart des représentants sont nocturnes.

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En été, cet insecte migrateur peut se rencontrer presque partout dans l’hémisphère nord mais il réside de manière permanente uniquement dans les climats tempérés les plus chauds (Espagne, Portugal, Italie, Turquie, Afrique du Nord).

En effet, il survit rarement à l’hiver aux latitudes plus nordiques.  Il est présent durant la saison chaude dans tous les départements de France métropolitaine.

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Le cors est trapu, grisâtre, velu, avec des taches blanches sur le coté. Les ailes antérieures sont de couleur brun-gris avec des lignes plus foncées, les postérieures sont rousses, grises à leur base, et plus sombre sur leur bord externe. Les antennes sont bien visibles et en forme de massues.

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Il est rare de voir ce papillon posé. On le remarque le plus souvent, volant de fleur en fleur pour butiner.

Pour cela, il utilise une très longue trompe et en restant immobile en vol stationnaire, à la manière du colibri, pompe le précieux nectar. Ses ailes battent tellement vite qu’elles sont à peine visibles.

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Le Moro sphinx peut voler jusqu’à 50 km/h40 km/h en moyenne, ce qui le place parmi les papillons les plus rapides. Toujours au titre des particularités vous noterez la vitesse du battement des ailes, de l’ordre de 75 par seconde, ce qui est considérable pour un papillon…

L’espèce peut donner deux générations par an, la première en avril-mai et la seconde de septembre à octobre.

Une partie de la seconde peut hiverner à l’état de chrysalides, et l’autre entreprendre une migration inverse, parfois jusqu’aux confins du Sahara… .Sans que l’on sache encore vraiment comment il peuvent se repérer, surtout pour ceux nées dans nos contrées…

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En tout cas, une chose est sure, le moro-sphinx est un papillon qui ne laisse pas indifférent et la diversité de ses noms et ses performances en vol ont, de tous temps, suscité la curiosité des petits et des grands…

 

Sources, liens et remerciements :

Insectes.net

Insectes.org pour l’étymologie

Wikipedia

Quel est donc cet animal

 

La pie bavarde

La beauté est elle liée à la rareté ?

Il y a quelques années déjà, un ami ornitho africain me disait : « Je ne comprends pas que vous les français, vous ne passiez pas plus de temps à observer les pies; ce sont pourtant des oiseaux magnifiques et fascinants…. ».

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Et c’est vrai qu’elles sont belles nos pies… De plus, c’est un oiseau que tout le monde, même les plus jeunes, reconnait au premier coup d’oeil sans hésitation.

Et c’est peut être pour cela qu’on s’y intéresse si peu…Trop commun !

Et bien, pour une fois, prenons un peu de temps pour l’examiner de plus près :

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D’abord son nom : pie bavarde (Pica pica en latin) et non pie voleuse. Sa réputation de voleuse a servi de prétextes à différents ouvrages comme l’opéra de Rossini La gazza ladra (La pie voleuse) ou la bande dessinée Les Bijoux de la Castafiore d’Hergé.

Une mauvaise réputation totalement injustifiée, même s’il lui arrive bien de subtiliser des proies à d’autres oiseaux plus petits qu’elle (un comportement largement répandu chez de nombreuses espèces), estiment des chercheurs de l’Université britannique d’Exeter dans une étude du comportement animal (voir article de Libé sur la synthèse).

Venons-en à sa morphologie : cet oiseau d’assez grande taille (de 44 à 56 cm de longueur) est doté d’une longue queue (de 20 à 30 cm). L’envergure varie de 52 à 60 cm et le poids de 190 à 250 g.

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Quand on pense à la pie, on a tendance à estimer qu’elles sont uniquement noires et blanches.

Pourtant, leur plumage montre des reflets métalliques, bleuâtres sur les ailes, violacés sur le corps et la tête, et verdâtres sur la queue, dus à une iridescence des plumes.

Un mélange de couleur bien plus riche que les simples dégradés de noir et blanc, jugez-en par vous même :

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Le bec puissant est noir. Les yeux sont brun foncé voire noirs. Les pattes et les doigts sont noirs.

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La pie bavarde est omnivore, se nourrissant surtout d’insectes et de chenilles (plus de 80 % de son alimentation). Mais elle consomme aussi des graines de conifères, des baies, des noisettes, des détritus, des petits rongeurs ainsi que des oeufs et des oisillons.

Ainsi, en milieu rural, en période de reproduction des passereaux, on peut observer un couple de pies, «ratisser» systématiquement de bout en bout une haie d’épineux ou parcourir de branche en branche tout le volume d’un buisson épineux, à la recherche de couvées ou nichées.

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La pie est un oiseau très sédentaire, plutôt fidèle à son nid (occupé toute l’année ou à chaque printemps) et très territorial en période nuptiale. Elle est  plus sociale en période inter-nuptiale.

Le territoire d’un couple de pies s’étend sur 1 à 2 hectares en ville, mais peut être chevauché par d’autres territoires de pies, notamment dans les parcs urbains. Il peut atteindre 4 à 5 ha en moyenne dans des habitats plus naturels

D’une année à l’autre, si des adultes reproducteurs se dispersent, c’est à faible distance. En milieu urbain, la pie semble encore plus sédentaire : les données récentes de Seine-Saint-Denis ont confirmé le caractère exceptionnel des déplacements de pies entre espaces verts (« Sur près de 500 pies baguées en 3 ans dans les parcs de Seine-Saint-Denis, seulement 4 ont été revues dans des parcs différents du lieu de leur baguage).

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La pie bavarde est dotée d’un cerveau proportionnellement plus important que celui de beaucoup d’autres oiseaux. C’est l’un des oiseaux qui mémorise bien son environnement et les endroits où il peut trouver à manger, y compris dans des cachettes où il a pu accumuler de la nourriture.

Il est le premier des oiseaux à avoir été capable d’avoir conscience de se voir dans un miroir, dans le fameux « test du miroir » réputé démontrer une conscience de soi (comme c’est le cas pour l’homme, le chimpanzéle gorille, l’orang-outan, le chimpanzé pygmée, le dauphin ou l’éléphant).

Il peut apprendre à ses petits une partie de ce qu’il a appris lui-même et , à priori, faire preuve d’empathie. Des pies ont même été observées en train « d’organiser des funérailles ». Les pies se sont tenues près du cadavre et lui ont même apporté de l’herbe…(travaux de Marc Bekoff)

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Avec tous ses éléments, il est d’autant plus difficile de comprendre pourquoi la pie bavarde est toujours classée «nuisible» dans 70 départements français, et donc, à certaines conditions, «régulable» par piégeage continu tout au long de l’année.

Il est évoqué sa prédation sur certaines espèces de petite faune et le fait qu’elle serait en concurrence avec les pratiques agricoles, d’élevage et de chasse…

Bref des arguments « anthropo-centrés » voire archaïques et basées sur des connaissances très approximatives de cette espèce.

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Pour ma part, et depuis mon enfance où je les observais dans le jardin de mon grand-père, j’ai toujours été fasciné par leur comportement.

A l’instar de mon ami africain, je pense que les pies sont la meilleure preuve que la beauté n’ést pas liée à la rareté ou à l’exotisme et qu’il suffit de regarder autour de soi pour découvrir des merveilles…

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Donc, la prochaine fois que vous croiserez une pie, prenez quelques minutes pour l’observer, vous ne le regretterez pas….

 

Liens, sources et remerçiements :

François Chiron, Dynamiques spatiale et démographique de la pie bavarde Pica pica en France : implications pour la gestion [archive] ; Thèse de doctorat en écologie, du MNHN, soutenue le 23 février 2007, PDF, 322 pages

Libération pour la synthèse d’une étude scientifique sur la pie « non voleuse ».

Oiseaux. net 

 Wikipedia

Mail on line pour les rites funéraires de pies

La zygène de la spirée

La zygène de la spirée est un papillon de nuit qui reste actif durant le jour !

Ça tombe bien, je ne fait pas trop de photos la nuit…Remarquez, c’est peu-être un tort vu la diversité d’insectes qu’on peut y rencontrer…

Mais revenons à notre Zygène. La Zygaena filipendulae doit son nom savant au latin Zygaena = « joug terrible » (allusion à ses antennes massives) et filipendulae = de la filipendule ou spirée.

Mais, contrairement à son nom, cette espèce ne vit pas sur les spiréé filipendules (comme les reines des prés) mais on la trouve le plus souvent sur les knauties des champs ou, comme ici, sur les chardons:

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Les ailes antérieures sont noires avec des reflets bleus ou verts. Elles comportent 6 points rouges (parfois jaunes), ce qui lui a valu son nom anglais Six-spot Burnet. A noter que les derniers points vers la tête sont souvent quasi fusionnés en un :

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La zygène un papillon aposématique, c’est à dire qu’ il se signale, par cette coloration noire tachée de rouge, comme toxique à ses prédateurs tel les oiseaux et les lézards.

En effet, son corps contient du cyanure au gout désagréable. De plus, s’il est attaquée, il exhale, par les pattes et la bouche, une sécrétion nauséabonde. Avis aux amateurs !

Mais ça n’empêche pas certains, comme cette abeille mellifère, d’essayer de le chasser de cette fleur appétissante…

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Pour se nourrir, à l’instar de nombreux lépidoptères (le nom savant de la plupart des papillons…), il utilise sa trompe longue et souple pour aller aspirer le nectar :

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Et pour finir, si vous avez aimé la beauté de ce papillon, sachez qu’il existe près de 800 espèces de zygène dans le monde dont 35 en France.

Ça vous laisse largement l’opportunité d’en croiser une, au détour d’une prairie fleurie avec des chardons…

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Sources, liens et remerciements :

Wikipedia

Quel est donc et animal

Microcox

 

L’aigrette garzette

Et pour ouvrir cette nouvelle galerie des « Bestioles du jour, »  je commencerais par un de mes oiseaux préféré, l’aigrette garzette.

L’aigrette garzette ou Egretta garzetta est un oiseau de l’ordre des Pelecaniformes comme les pélicans, les ibis ou les hérons, et plus précisément de la famille des Ardeidae comme les hérons, les butors, les crabiers et autres blongios…

On la distingue de ses cousines les grandes aigrettes par sa taille plus petite, vu qu’elle mesure environ 65 cm et pèse entre 500 et 650 grammes.

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Mais on l’identifie à coup sur à son bec gris/noir, ses pattes noires et ses pieds jaunes.

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On la rencontre le plus souvent aux bords des rivières ou des plans d’eau, même s’il n’est pas rare de la croiser dans les champs, en particulier en été.

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Elle se nourrit de petits poissons, grenouilles, lézards, vers, crustacés, mollusques, et d’une grande quantité d’insectes aquatiques.

L’aigrette garzette chasse souvent près de la végétation flottante, cherchant ses proies à l’ombre.

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Parfois, quand il n’y a pas d’ombre, elle s’accroupit, avec les ailes partiellement déployées pour réduire la réverbération du soleil et créer de l’ombre afin d’attirer quelque proie sous la surface de l’eau.

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Elle effectue également des courses précipitées dans les zones peu profondes. Elle peut transpercer une proie dans l’eau en marchant lentement.

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On peut aussi la voir debout sur une seule patte, tandis qu’elle remue la vase avec l’autre pour effrayer les poissons, ou faisant des vagues avec la même patte sur la surface de l’eau pour prendre ses proies au piège et les amener près de son bec.

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Sa méthode de pèche particulière donne souvent l’impression d’un ballet aquatique fait de figures de styles particulièrement gracieuses (voir le reportage « Répétition au Bolchoï« ) :

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Mais c’est surtout sa démarche et son port fin et élégant qui en font un de mes oiseaux préférés.

Et je ne me lasse jamais de la photographier en train de déambuler sur les rives de la rivière Drôme, à la réserve de Printegarde :

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La garzette

La garzette

Oui, si je ne devais plus photographier qu’un seul oiseau, ce serait assurément l’aigrette garzette…

 

Liens et remerciements :

Dans les rubriques « La Garzette » et dans « Les Reportages » vous pourrez en apprendre plus sur l’aigrette garzette et ses cousines les grandes aigrettes.

Oiseaux.net pour la fiche détaillée

Week-end à Printegarde III

Le week-end dernier, avec l’ami Alain Ji, on s’était dit qu’on allait passer un peu de temps à consolider et améliorer notre affut sur les bords de la rivière Drôme.

Nous avons choisit ce bord de rive car le milieu y est très varié avec des gravières, des vasières, des petits ilots, des souches et branches émergeant de l’eau, bref tout un tas de perchoirs et de coins à nourrissage pour des oiseaux assez différents.

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Cela fait déjà presque une année que j’y reviens régulièrement et, au fil du temps, j’ai commencè à l’aménager tout doucement. Grâce à Alain, bien meilleur bricoleur que moi, ça a pas mal progressé….

Bien sur, il ne s’agit pas d’un affut à proprement parler (une cabane ou une hutte d’observation en dur) mais plutôt de treillis de branches et des tiges qui créent comme un rideau végétal et nous dissimulent partiellement des oiseaux.

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On y rajoute des filets de camouflage, pour améliorer encore notre dissimulation :

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Nous avons même désormais plusieurs postes d’observation où l’on peut photographier à deux ou trois sans se gêner….

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Et nous voilà fin prêts. Il ne restait plus qu’à attendre les oiseaux…

Très vite, nous nous rendîmes compte que notre nouveau treillis végétal fonctionnait car des oiseaux venaient s’abreuver ou se nourrir très prêts de nous, à environ 5 à 7 mètres alors qu’auparavant c’était plutôt 20 à 25 mètres.

le premier qui ouvrit le bal fut un rouge gorge qui nous permit de lui tirer le portrait en gros plan :

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Puis ce fut le tour des bergeronnettes grises. Nous pûmes les observer longuement alors qu’elles venaient se nourrir sur les gravières ou se reposer sur les souches émergentes. Nous eûmes droit à la revue complète de la famille :

Le mâle :

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La femelle :

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Et même un jeune plutôt curieux :

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Nous eûmes même droit à des démonstrations de vol stationnaire ou d’atterrissages serrés, dignes des meilleurs meetings aériens…

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Avec Alain, nous profitions des temps calmes pour discuter des mérites des différents affuts. Je lui avait dit que sur celui ci, on avait de bonnes chances d’observer le martin pêcheur et, peut être, de réussir à le photographier…

En effet, on y aperçoit souvent cette flèche bleue qui survole à toute vitesse la rivière et qui vient se poser sur des perchoirs, souvent des branches isolées émergeant de l’eau, pour observer ses proies, les poissons…

Mais de là à réussir à le photographier dans de bonnes conditions, c’est une autre histoire….D’ailleurs Alain me disait qu’il n’avait jamais réussi à lui tirer le portrait…

Nous étions donc à l’affut, observant la rivière quand soudain, juste devant nous sur une branche, nous le vîmes se poser….

Vite, vite, une photo…

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Mais là, à notre grande surprise, il resta en place, changeant de branche mais toujours devant nous…

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Nous le vîmes même plonger et ressortir de l’eau :

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Puis, un petit poisson blanc dans le bec, se reposer sur une branche,

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et le déguster tranquillement :

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Une fois son repas terminé, nous étions persuadés qu’il allait s’envoler et disparaître aussi vite qu’il était apparu…

Quelle ne fut pas notre surprise de constater qu’il restait là, tranquillement perché sur sa branche !

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Il resta même une vingtaine de minutes à observer paisiblement la rivière, sans doute en train de digérer son poison.

Autant vous dire que nous pûmes le photographier sous toutes les coutures….

Et quand, finalement, il s’envola,

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…nous étions tout émerveillés de sa beauté et de la chance qu’il nous avait été offerte de pouvoir l’observer à loisir….

Après ce moment de grâce, et vu que la lumière devenait trop forte à cet endroit pour faire de bonnes photos, nous décidâmes de bouger vers un autre affut, en dur celui-ci..

En effet, Alain en utilise un autre, au bout de l’ile des Robins, au nord de Printegarde. On peut généralement y voir de très près des hérons cendrés et des aigrettes.

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Et ce fut le cas, avec un magnifique héron cendré (spécialement dédicacé pour Véro qui aime tant les hérons...) :

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Après toutes ces merveilles, nous décidâmes que ça allait pour une première journée et que nous avions bien mérité un petit apéro…

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Le lendemain matin, tout excité par les rencontres de la veille, je me réveillais vers 5h et après un p’tit déj rapide, me dirigeais à nouveau vers Printegarde.

Sur le chemin, alors que je traversais les zones de production fruitière, j’aperçus des quantités de pigeons ramiers installés sur les lignes téléphoniques :

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En les regardant, je pensais à des posts du groupe FB « Mon coin ornitho », sur la raréfaction d’une tourterelle, la tourterelle des bois et  donc sur la difficulté à la prendre en photo…Mais pour les pigeons ramiers, c’est plutôt facile dans la lumière du lever du soleil…

Avant d’aller sur les bords de Drôme, je décidais de m’arrêter à l’affut d’Alain, au cas où le héron y serait déjà.

Bingo ! Il était là dans la lumière naissante :

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Je pus l’observer, profitant des jeux de lumière du matin, avant qu’il ne s’envole :

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Après cette rencontre qui augurais bien de la journée, je me rendis à mon affut habituel où Alain me rejoignit.

Le lever du soleil sur les bords de la Drôme, ça vaut vraiment la peine de se lever tôt….

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Nous étions en train de parler du martin pêcheur d’hier et de notre chance incroyable, quand j’aperçus un oiseau, de l’allure d’un pigeon, qui venait de se poser sur une branche, visiblement dans l’intention de s’abreuver.

Mon appareil étant sur pied et réglé vers cette branche dans l’attente du martin pêcheur, je déclenchai avant même de regarder de quoi il s’agissait….

Et je m’en félicitais en regardant dans le viseur :

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Une tourterelle des bois ! L’oiseau que j’espérais apercevoir le matin même….

Vite une deuxième photo….!

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Elle resta moins de trois secondes, se retourna et s’envola vers le couvert de la ripisylve….

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Incroyable ! Je n’en revenais pas…Je me tournais vers Alain mais il n’avait pas eu le temps de l’ajuster…

On nous demande parfois pourquoi nous passons autant d’heures à l’affut; je dirais que c’est pour vivre de tels moments où l’émotion est si forte que l’on a le cœur qui bat et l’âme remplie de lumière…

Et la fête n’étais pas finie….

En effet, cette rencontre fut suivie d’un véritable festival d’aigrettes garzettes qui vinrent se nourrir très près de nous et dont nous pûmes admirer à loisir, la grâce et l’élégance :

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Le temps passa très vite à admirer un tel spectacle et c’est avec regrets mais le cœur rempli de joie, que nous quittâmes la réserve naturelle de Printegarde pour reprendre le cours de nos vies ordinaires….

Mais, pour la route, les aigrettes garzettes nous offrîmes un dernier spectacle à emporter avec nous (photo d’Alain Ji qui n’a pas pu prendre la tourterelle des bois mais qui a réussit une photo d’aigrette que j’aurai bien aimé faire...) :

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Encore une fois, ce fut un chouette week-end de photo avec Alain, dans un des endroits les plus magiques de la Drôme…

Vivement le prochain !

 

Roger le rouge-queue

Et bonjour les amis !

J’me présente, j’m’appelle Roger le rouge-queue mais mes parents me surnomment « l’aventurier »…

Ça vous surprend quand vous voyez ma petite bouille, non ? Attendez un peu, vous allez comprendre…

Mais, avant de vous raconter mon histoire, je vais d’abord vous présenter mes vieux…

Voici l’paternel, toujours très smart avec sa livrée noire et sa queue de pie rousse. Il porte sur la tête, une calotte noire grisâtre. Son front et sa face sont noirs. Ah, c’est sûr, on le remarque mon papa…

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Maman, quand à elle, préfère les couleurs plus discrètes avec un plumage uniforme gris-brun cendré. Sa poitrine grisâtre est légèrement striée de foncé.

Mais sa tenue lui permet de passer partout, dans les buissons, les branches d’arbres ou au sol. Ah, c’est sûr, maman, elle sait s’adapter à tous les milieux…

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Il faut dire que malgré notre apparente fragilité, nous sommes des passereaux très robustes !

Et puis, on est costauds car on mange plein de bonnes choses très énergétiques… C’est surtout de petits invertébrés tels que sauterelles, punaises, lépidoptères, mouches, fourmis, abeilles, guêpes, scarabées, araignées, petits mollusques et vers de terre.

Sans parler des chenilles, mes préférées, miam, miam…. On consomme aussi des graines, des fruits et des baies, surtout à l’automne.

Vous pouvez voir le tableau de chasse de mes vieux ci-dessous (et cliquer du bec sur une des photos pour les voir mieux…).

Et puis on est résistants car ma famille est originaire de la montagne, jusqu’à 2 500 m d’altitude, où elle vivait dans les roches et les éboulis.

C’est pourquoi, on aime bien s’installer dans des milieux qui nous rappellent nos origines, comme dans des trous, des cavités, des crevasses, derrière les gouttières et dans l’encadrement des fenêtres.

Actuellement, mes vieux crèchent en colocation avec des humains; on occupe le haut de la maison, juste en dessous du toit à gauche et eux vivent plus bas, sur la terrasse.

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Ils sont pas trop pénibles ces humains, à part peut être le barbu qui passe son temps à nous photographier; il doit s’embêter…D’un autre coté, on est tellement beaux que je le comprends…

Papa et maman sont des habitués de cette turne : chaque année, ils y reviennent même s’ils refont le nid à chaque fois. Voici d’ailleurs une vue de notre balcon avancé :

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Maman y dépose généralement de 4 à 6 œufs d’environ 20 mm de long. Ils sont brillants et blancs, parfois parsemés de taches brun-rouille. L’incubation dure environ 13 jours et c’est maman qui se tape tout le boulot de couvaison…Bon, papa lui amène à manger quand même…

Moi, je suis né à la mi-mai. J’étais aveugle et tout nu, juste revêtu d’un léger duvet gris-bleu, épars sur le dos.

Durant les jours qui ont suivi, mes vieux se sont relayés sans cesse pour nous nourrir mes frangins et moi. Faut dire qu’on a toujours faim à nos ages…

Et puis, c’est un peu un concours avec mes frangins : c’est celui qui ouvre le plus le bec qui a le plus de chance d’avoir les bonnes choses…A ce p’tit jeu, je gagnais souvent….D’ailleurs, papa dit que je suis vraiment une grande gueule ! Ça doit être un compliment….

Et puis, au bout de quelques jours, j’ai commencé à y voir. Je me suis rendu compte que mes vieux arrivaient toujours du même endroit, vers le coté d’où vient la lumière.

Alors, je me suis dit que si je m’avançait par là, je pouvais peut être les intercepter dés qu’ils arrivent et ainsi, manger plus de bonnes choses, sans avoir à partager avec mes idiots de frangins….

Et ça a marché ! J’ai même eu droit à une chenille verte qui m’a rempli le gosier….Et puis, j’ai pu admirer de près une démonstration de vol rapproché de papa, ça  déménage….

Quand j’serais grand, je volerai aussi bien que lui…

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Au fur et à mesure des jours, j’ai passé de plus en plus de temps sur ce rebord de toit, à attendre mes vieux mais aussi à observer le monde….

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Maman n’arrêtait pas de me dire de faire attention, de ne pas me pencher et qu’il était encore trop tôt pour faire le « Grand Saut »…J’ai pas vraiment compris de quoi elle parlait…De toutes façons, les vieux, c’est toujours inquiets ou à vous faire des tas de recommandations inutiles…

Et puis, c’est arrivé….

Le 15ème jour après ma naissance, alors que je contemplais le ciel, une espèce de gros insecte appétissant est venu voleter près de moi. J’ai tendu le cou pour essayer de l’attraper et j’ai glissé….

Hou la la ! J’ai compris ce que maman voulait dire par « Le Grand Saut ». J’ai bien essayé d’ouvrir mes p’tites ailes mais ça n’a pas servi à grand chose….

Et boum !!! Ah, mes amis, l’atterrissage fut vraiment rude…J’étais tout estabousi, comme disent mes cousins du sud…

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Au bout de quelques instants,j’ai repris mes esprits et j’ai commencé à regarder autour de moi; la lumière était très forte et me faisait mal aux yeux. J’étais posé sur des espèces de tiges vertes moins confortables que le nid que maman nettoyait tous les jours. Et puis, il ne faisait pas très chaud comme sous le toit.

Et il y avait plein de bruits bizarres tout autour de moi…Je dirais pas que j’ai eu peur (j’suis pas une mauviette…!) mais quand même…

Puis, j’ai levé les yeux et j’ai aperçu maman qui arrivait vers moi. Ouf, elle allait m’aider à rentrer à la maison…

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« – Roger,  je t’avais prévenu de ne pas te pencher ! Tu as fait « Le Grand Saut » un peu trop tôt. Ah, tu peux dire que tu m’en aura fait des plumes blanches….Mais bon, ce qui est fait est fait…

Maintenant, écoute moi bien cette fois-ci, car ta survie en dépend…Ce qui t’es arrivé est normal chez nous les rouges-queue. Tous nos petits doivent quitter le nid alors qu’ils ne savent pas encore voler ! Tu devras vivre au sol durant une quinzaine de jours environ, jusqu’à ce que tu saches bien voler.

D’ici là, tu dois te cacher dans les fourrés, les buissons, les tas de bois car, je te préviens Roger, il y a des tas de prédateurs qui essayerons de te croquer…

Et certains qui trainent dans le quartier, sont vraiment féroces…

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– Euh, même pas peur d’abord…Répondis-je d’une voix que j’aurai aimé plus assurée….

– Oui et bien tu vas m’écouter pour une fois et commencer à te dissimuler derrière des herbes ou des buissons. Tu vas essayer de ne pas faire trop de bruit afin que les prédateurs ne t’entendent pas. Quand je viendrai te voir, je ferai un signal et tu pourras me répondre à ce moment là. Tu as compris ?

– Oui maman. Mais comment je vais faire pour manger ?

– Et bien tu vas apprendre à attraper des petits insectes par toi même…Et puis, je continuerai à t’amener des choses à manger pour que tu ais assez de forces pour chasser.

– Même des chenilles vertes, dis maman?

– Oui, surtout des chenilles vertes mon grand…. ».

Comme maman s’envolait, je regardais autour de moi et trouvais quelques herbes pour me dissimuler. Mais j’avais grand faim et j’espérais que maman n’allait pas trop tarder….

A ce moment là, je l’entendis faire son claquement caractéristique : « Tia, tia, tia ». Je m’empressai de lui répondre et d’ouvrir grand mon bec….

Après cette collation (une chenille verte, merci maman…), la lumière commença à décliner et la nuit s’installa.

Il y avait des tas de bruits étranges et inquiétants….Et en plus, un orage incroyable s’abattit sur mon buisson…. En un rien de temps, j’étais complétement trempé et frigorifié….

Quand je pense à mes frères et sœurs qui sont la haut, bien au chaud dans le nid….Bah, de toutes façons, c’est des trouillards et des bébés…! Mais bon, j’échangerai bien ma part de chenille contre une place à l’abri…..

La nuit fut interminable mais le lendemain matin, malgré le fait que j’étais tout mouillé, j’étais en vie !

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Je profitais de la lumière pour découvrir un peu les environs autour de mon buisson et tenter de trouver un endroit plus à l’abri de la pluie…

Durant la matinée, j’attrapais mon premier insecte, une mouche…C’est moins bon et moins consistant que la chenille verte mais je l’ai eu tout seul, comme un grand….

En fin d’après midi, j’eus très peur….En effet, la bête sanguinaire que maman m’avais décrit rodait et elle reniflait juste en dessous de ma cachette ….

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Je me faisais tout petit, me préparant à lui donner un coup de bec dans l’œil, histoire de vendre chèrement ma peau, non mais ! Je l’entendis s’approcher lentement et écarter les herbes avec son horrible patte griffue….

A ce moment là, alors que je ne donnais pas cher de mes petits os, j’entendis des froissements d’ailes et des claquements de becs stridents ! Et là, je vis mon paternel qui volait au dessus du monstre et qui lui donnait des coups de becs rageurs et lui assénait des insultes bien senties en rouge queue….

Surpris par l’attaque, ce froussard s’enfuit sans demander son reste….

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Mon papa, c’est le plus fort du monde….!!!

Après cette alerte, je devins un peu plus prudent….Surtout qu’on ne sait jamais avec cette sale bête…Mais mon papa est toujours à proximité, posé sur un poteau ou une branche et il veille attentivement sur moi.

Les jours suivants, j’améliorais mes petits bons et j’appris à commencer à me servir de mes ailes pour voleter un peu.

Je réussis également à attraper de nouveaux insectes mais maman continuait inlassablement à m’amener des bonnes choses et parfois des chenilles vertes….

 ———————————————

Cela fait maintenant 8 jours que j’ai fait « le Grand Saut » et j’ai élu domicile dans un tas de bois, bien à l’abri. De plus, il y a plein d’insectes savoureux dans ce coin et même des chenilles que j’arrive à attraper tout seul, comme un grand !

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Mes parents viennent moins souvent me nourrir et d’ailleurs, aujourd’hui, je les ai vu se voleter autour et se chercher….M’est avis que j’vais pas tarder à avoir à nouveau, des petits frères et des petites sœurs….

En attendant, je contemple mon territoire au petit matin et, très bientôt , je vais enfin pouvoir me servir à plein de mes ailes et partir explorer le ciel.

Et là, j’serais le kador du coin; et même le chat aura peur de moi !

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Enfin, si je survis d’ici là…

 

 Liens et remerçiements :

Rappel : Le rouge queue noir bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.

La hulotte : et oui, on en revient toujours à La Hulotte dont je m’inspire modestement pour ces petites histoires éducatives

Fiche détaillée du rouge-queue noir sur Oiseaux.net

Fiche dans « Mon carnet de terrain » (en cours, un peu de patience….)

Infos générales sur Wikipedia

Plan de nichoir à Rouge-queue sur Nichoirs : pensez-y sérieusement, j’ai pu observer que les parents ramènent des insectes, en moyenne toutes les 2 minutes et cela du lever au coucher du soleil….Ce sont de sacrés auxiliaires pour les jardiniers, bien plus efficaces que tous les produits, même bio….

Week-end à Printegarde II

Après le week-end photo de début avril à Printegarde (voir le reportage), je ne demandais qu’une chose : recommencer ! Et comme l’ami Alain Ji était du même avis, on n’a pas été long à remettre ça…

Et comme la fois précédente, le WE à Printegarde a commencé…au Port de l’Épervière à Valence…..

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Il faut dire qu’Alain était tout excité car les premiers bébés cygnes du port allaient sans doute naître ce week-end…

Comme je l’expliquais dans le précédent reportage, Alain est le grand spécialiste des couples de cygnes de Valence à Printegarde. Avec abnégation (et plaisir…), il les suit et les observe tout au long de l’année et, les naissances, c’est un peu le temps fort de la saison…

A force de les côtoyer quasiment tous les jours, il a développé une forme de familiarité avec certains…

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Mais parfois, d’autres en deviennent un peu trop familiers…C’est comme dans les vieux couples, on a parfois du mal à faire la part des choses entre être en demande et être trop exigeant…

Mais,très vite, nous nous dirigeâmes vers le bout de la jetée à l’entrée du port pour voir si le nid le plus avancé avait dépassé le stade des promesses…

Bingo ! Soulevant délicatement son aile protectrice, la femelle nous permit de contempler sa progéniture :

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Pas moins de 7 petits cygnes qui observaient intensément leur nouvel environnement…Et, comme dirait ma fille, « ils sont vraiment trôôôôp mignons »

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Pendant qu’Alain continuait à faire le tour des 5 nids du port, je m’intéressais à un embâcle flottant sur le Rhône et que le fort courant était en train de disperser.

En effet, profitant de l’aubaine, une bergeronnette grise faisait son marché, picorant ça et là, des petits insectes :

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Après quelques minutes de bons successifs, rassasiée, elle s’installa au soleil pour digérer tranquillement et me laisser admirer à loisir son élégance…

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J’étais tranquillement installé sur la rive du Rhône à observer la bergeronnette quand, soudain, j’aperçus une flèche marron et blanche qui traversait à toute vitesse le fleuve, au ras de l’eau; pas le temps de faire de réglages, juste un déclenchement réflexe…

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Un chevalier guignette ! Et pas le temps de faire une deuxième photo tant il filait !

J’étais à la fois excité d’avoir pu le photographier en vol et déçu de ne pas avoir pu l’observer plus longuement. Je me disais que ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de le voir, alors le revoir dans la même journée…Mais n’anticipons pas….

Mais il était temps de quitter le port de l’Epervière et de nous diriger vers la réserve naturelle de Printegarde.

Ce qu’il y a de bien quand on fait la route à deux photographes c’est que le passager peut se permettre de regarder dans les airs ou sur les divers poteaux  et fils qui recèlent bien des merveilles…

Après quelques arrêts et détours, nous arrivâmes à l’embouchure du Rhône et de la Drôme, à Printegarde.

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Nous nous dirigeâmes d’abord vers l’endroit où j’avais placé mon affut à l’automne dernier. Grâce aux bons soins d’Alain qui l’a amélioré, une armature de bois permet désormais de placer les filets de camouflage :

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On est donc relativement bien dissimulé et aux premières loges pour observer la rivière, ses roselières, ses gravières, ses ramières et les oiseaux qui la fréquentent.

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 Alors que j’observais sur l’autre rive deux aigrettes garzettes qui n’avaient pas l’air pressées de se rapprocher de mon objectif, mon attention fut attirée par un mouvement, juste à quelques mètres devant moi, au bord d’un banc de graviers :

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Vous l’avez reconnu ?

Et oui, c’est un chevalier Guignette, de la même espèce que celui que j’avais entrevu fugacement sur le Rhône. Et là, il prenait son temps, picorait dans la vasière, s’arrêtait pour écouter ou se lisser les plumes…

J’eus tout le temps pour le photographier tranquillement :

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Le chevalier guignette trottine sur ses petites pattes à la limite de l’eau pour traquer les invertébrés. Toutes sortes d’insectes, des forticules aux papillons, tombent sous son bec effilé. Des araignées, des mollusques et des vers sont également capturés..

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Le guignette passe l’essentiel de sa journée à se nourrir, mais consacre quelques instants, au milieu de la journée, au repos et à la toilette de son plumage.

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 Après avoir écumé toute la rive de ce banc de gravier, il s’éloigna lentement et me laissa tout émerveillé de cette rencontre si proche.

Je me remis à chercher les aigrettes mais elles n’avaient pas l’intention d’imiter le chevalier et risquer de se rapprocher de ma rive…

C’est alors que mon regard fut attiré par des mouvements sur un autre banc de gravier au milieu de la rivière. Deux oiseaux avaient l’air de se chercher, de se courir après, de se fuir mais sans trop se quitter, bref de se draguer

Le temps de changer mes réglages et, quelle ne fut pas ma surprise de voir…deux bergeronnettes grises en pleine parade de séduction….Décidément, c’est une journée à répétitions….

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Après ces manœuvres de séduction, l’approche finale et le passage à l’acte….

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Vous aurez remarqué à quel point leur plumage se fond parfaitement avec le milieu dans un mimétisme quasi parfait et qui ne facilite pas le travail de mise au point du photographe amateur !

Comment ça vous n’aviez pas remarqué ? Mais que regardiez vous donc alors…???

Après leurs ébats, le mâle partit assez vite vaquer à ses occupations,  laissant la femelle sur le bord de la rive….Toute analogie avec des situations vécues ne serait, bien sur, que pure coïncidence….

Puis notre attention fut attirée par quelques cormorans juvéniles entrain de se faire sécher les plumes au soleil.

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Sur ces entrefaits, voyant que les aigrettes ne se décidaient pas à se rapprocher suffisamment, nous décidâmes d’aller explorer un autre secteur sur l’autre rive de la rivière.

En effet, depuis quelques temps, une opération privée/publique de création de milieux de reproduction est conduite dans la Drôme.

Elle a pour objectif de permettre la reproduction de la sterne pierregarin. La sterne pierregarin (sterna hirundo), aussi connue sous le nom d’Hirondelle de mer, nidifie dans les bancs de sable des grands fleuves à l’abri des prédateurs terrestres.

Des radeaux fixes ont donc été installés à cet effet au milieu du lit de la Drôme.

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Restait à attendre et à voir si la sterne pierragarin allait investir ces ilots pour y nidifier et s’y reproduire.

Avec Alain, nous nous étions dit, qu’avec un peu de chance, nous pourrions apercevoir ces oiseaux que nous n’avions jamais photographié ni l’un ni l’autre.

Après quelques minutes d’observation du radeau, nous vîmes une sterne qui volait autour du radeau.

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Nous la vîmes même pécher au dessus du plan d’eau :

Puis sa pêche apparemment terminée, nous le vîmes se rapprocher d’un autre sterne et commencer à se voler après, se fuir sans se quitter….Cette fois ci, j’imagine que vous avez compris….

Et là, nous vîmes le premier, son poisson dans le bec, faire du sur-place en vol au dessus du radeau alors que l’autre tournait autour.

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Renseignements pris auprès de Jean-Michel Faton, le conservateur de la réserve naturelle des Ramières, c’est le comportement typique d’un mâle qui indique à la femelle l’endroit où elle doit nicher, en y déposant une offrande….

Même si ça ne prouve pas qu’il y aura reproduction, ça indique en tout cas que c’est bien parti….Et nos photos amènent un premier témoignage de ce processus de reproduction à Printegarde. Pour un peu, on se serait presque pris pour des ornithologues avec Alain…

 Mais comme nous ne sommes que des photographes passionnés d’ornithologie, il était temps de laisser les sternes à leurs affaires matrimoniales et d’aller voir ailleurs dans la réserve où en sont les autres histoires d »amours….

Nos pas nous menèrent vers le « petit marais ».

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Là nichent deux couples de cygnes mais nous y avions souvent croisé des hérons cendrés et des aigrettes et  nous nous demandions s’ils ne nichaient pas à proximité…

Nous vîmes effectivement un héron cendré en train de surveiller les alentours.

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Puis nous le vîmes s’envoler et se poser à la cime d’un arbre. Et là, nous pûmes observer clairement son nid :

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Deux « petits », que l’on peut difficilement qualifier d’oisillons vu leur taille déjà conséquente, attendaient avec plus ou moins de patience le retour de leur parents nourriciers…

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Et quand celui-ci arriva, la bataille fit rage entre les deux pour accéder à la régurgitation du poisson fraichement péché….

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Le repas rapidement avalé, il ne restait plus au parent concerné qu’à y retourner derechef….

Quand je pense que j’en connais qui râlent de devoir aller faire les courses une fois par semaine au supermarché….

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Mais que serait Printegarde sans les aigrettes….Et j’avoue que je brulais d’impatience d’aller voir où en étais mes favorites.

Et le moins qu’on puisse dire c’est que je ne fus pas déçu tant je pus en apercevoir …

 Vu la diversité, je ferais sans doute un autre reportage spécifique dans les prochains jours mais je ne résiste pas au plaisir de vous montrer, en avant première, quelques photos d’aigrettes garzettes ….

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Quand on observe les oiseaux, on ne voit pas le temps passer….Et malheureusement, le week-end tirait sur sa fin et il était temps de rentrer.

Je me consolais en me disant que j’avais quand même 32 Go d’images et des milliers de souvenirs à me repasser durant les prochaines semaines.

Mais à Printegarde, il y a toujours un oiseau que vous croisez au moment où vous partez et qui semble vous dire : « Il te faudra revenir si tu veux mieux me photographier…. ».

….Comme ce faucon crécerelle croisé alors qu’on était à la limité de la réserve et du premier village….

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En tout cas, c’était encore un chouette week-end d’émerveillement passé avec Alain à crapahuter et à observer les oiseaux.

Vivement le prochain….!!!

Le salon de l’Insectomobile

Amis producteurs de nectar et autres miels, soyez les bienvenus au 1er salon de l’Insectomobile !

Vous qui cherchez un nouvel utilitaire pour optimiser vos transports et collectes sur le terrain, nous avons le véhicule adapté à vos besoins…

Chacun possède des options propres à s’adapter à vos fleurs productrices et à vos conditions. Mais je ne vous ferai pas plus de discours, suivez moi plutôt dans la visite de nos derniers modèles !

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Commençons par un modèle peu connu des amateurs, le  Rhingie champêtre ou Rhingia campestris pour les connaisseurs .

On reconnait facilement le Rhingia champêtre à son coffre arrière (ou abdomen) orange avec une ligne noire située le long des côtés et à sa longue calandre avant (ou rostre) caractéristique de la gamme (ou espèce) du genre Rhingia.

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Il mesure généralement de 7 à 11mm de long pour une envergure de 12 à 18 mm.

Les modèles mâles adultes utilisent du nectar comme carburant alors que les modèles femelles fonctionent au pollen.

Pour faire le plein, ils possèdent un accessoire fort pratique situé sous le rostre, à savoir une trompe qui est repliée au repos.

A noter qu’ils sont construits dans une chaîne de montage qui se situe dans la bouse de vache.

Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’un modèle adapté au travail dans les haies et les bois clairsemés, où il fera merveille, à votre service, d’avril à novembre !

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Allons maintenant admirer un autre véhicule, le Syrphe. Ou plutôt, je devrais dire, les syrphes…En effet, la gamme comprend environ 500 modèles en France…

Et pour chaque modèle, vous avez bien sur l’option mâle et l’option femelle…Mais rassurez-vous, on on les distingue facilement en regardant les phares (ou yeux) qui sont accolés chez les mâles et séparés chez les femelles….

Nous avons cette année en démonstration, un syrphe des corolles (Eupeodes corollae)

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Vous pouvez l’associer en tandem avec un « Chrysotoxe à double ceinture » (Chrysotoxum bicinctum), pour maximiser votre récolte :

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Ils carburent bien sur au pollen des fleurs, mais certaines espèces peuvent également être alimentés de pucerons au stade larvaire.

Ils se déplacent à très grande vitesse et peuvent effectuer des changements de direction très rapides. Ils sont également capables d’effectuer de long sur-places pour faire le plein. C’est en contrôlant le pas de l’hélice que forme chaque aile que les syrphes arrivent à ces différents types de vols.

Il ne faut pas le confondre avec un modèle assez proche, le Syrphe du groseillier ou Syrphus ribesii.

Le Syrphus ribesii est une modèle de syrphe très présent sur tout le marché européen. Comme la plupart des syrphes il se déplace de fleur en fleur et pratique le vol stationnaire.

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Venons en maintenant à l’utilitaire à tout faire de la gamme des Syrphe, l’éristale gluant ou éristale tenace (Eristalis tenax),

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Il a un capot (ou abdomen)  arqué présentant des marques jaunes ou orangées, une puissante plaque dorsale en forme de quadrilatère, des suspensions renforcées (pattes fortes).

Mais ne vous fiez pas aux apparences, cet utilitaire est capable de s’arrêter en plein vol et de rester immobile au-dessus d’un point, sans qu’on puisse percevoir les battements de ses ailes.

Ce modèle a eu parfois mauvaise réputation et des surnoms peu flatteurs lui ont été donnés : éristale gluante, mouche pourceau. Cela vient simplement du mode de développement des larves. En effet, la chaîne de montage se situe dans des eaux très polluées, très chargées en matières organiques et très pauvres en oxygène : fosse à purin, fosse d’aisance, mares polluées.

Et pourtant ses constructeurs l’avaient doté d’un si beau nom :  Eristalis = pierre précieuse, et tenax = tenace, obstinée. Le joyau tenace, c’est un nom très adapté à sa polyvalence et à sa capacité à récolter du pollen sur tous les terrains…

Et pour finir la visite de la gamme des Syrphe, un des plus beaux modèles présenté cette année, le Syrphe Hélophile suspendu (Helophilus pendules)

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Il est reconnaissable à son capeau avant ( face dorsale thoracique) noir rayée longitudinalement de quatre bandes jaunes. Pour cette raison, il est sponsorisé par des clubs de supporters anglais qui l’appellent Footballer. Ses suspensions (pattes) sont orangées à extrémités noires.

Il est très actif d’avril à octobre, plutôt dans les milieux ouverts et humides (prairies humides, prés inondables, fonds de vallée, fossés).

C’est un modèle à double carburateur car il fonctionne au pollen et au nectar !

 

Mais je vois que parmi vous, il y a des amateurs de classiques et qui souhaitent se renseigner sur des véhicules déjà amortis, tout en regardant les derniers modèles avec les options au gout du jour…Nous avons bien sur cela au salon de l’Insectomobile…

Voyez par exemple, la gamme des bourdons. Tout le monde connait cette marque mais pas forcément tous les modèles…

Voici tout d’abord, le Bourdon terrestre, Bombus terrestris.

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C’est un véhicule assez ramassé, de 11 à 23 mm, caractérisé par son capot arrière (abdomen) à l’extrémité blanche (parfois teintée de roux) ce qui lui vaut le surnom de « cul blanc ». Le collier et le 2e segment abdominal sont orange ou jaune d’or.

On le trouve dans presque tous les milieux terrestres de plaine et moyenne montagne. Il est très apprécié car, à la différence d’autres marques comme les abeilles, il peut démarrer et se mettre au travail dès l’aube, au printemps à des températures inférieures à 15°C, par temps couvert, pluvieux et même venteux.C’est un vrai 4X4 !

A noter que son nom de série, le bourdon terrestre, vient du fait qu’il est souvent garé sous terre, dans un ancien terrier de mulot ou de petit rongeur.

 

Nous avons également le Bourdon des champs, Bombus pascuorum, qui est associé sur ce stand, avec un autre modèle de cette gamme, le  Bombus pascuorum floralis que nous vous présenterons en fin de visite.

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C’est un véhucule très fréquent et que l’on voit de déplacer fréquemment dans les prairies, champs, jardins et parcs, du début du printemps jusqu’à l’automne.

C’est un excellent fécondateur des fleurs, très utile au jardin et au verger. Il est doté d’un accessoire de série  très utile, une langue 10 à 15 mm,  une des plus longues parmi les bourdons.

il est souvent stationné au sol, dans un garage collectif pouvant abriter une centaine de véhicules. Son garage est.protégé par des feuilles et des brindilles mais peut se situer aussi parfois dans un endroit insolite, comme à l’intérieur d’un objet rembourré abandonné (vieux matelas !) .

 

Et pour finir notre visite, un modèle de la même gamme, le bourdon des champs à fleurs (Bombus pascuorum floralis).

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C’est un modèle SUV, qui est destiné aux possesseurs de propriétés en montagne, généralement au dessus de 2000 m, même s’il peut redescendre plus bas pour remplir ses réservoirs…

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Voilà, mesdames et messieurs, la visite du Hall I du salon de l’Insectomobile s’achève. J’espère que vous y aurez vu un modèle adapté à vos gouts.

Si ce n’est pas le cas, et que vous voulez en voir d’autres, n’hésitez pas à remplir le coupon-réponse qui est en bas et qui s’intitule « commentaires ».

Nous pourrons vous organiser une nouvelle visite d’un des autres hall de notre immense salon…

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Liens et remerciements :

Toutes les photos ont été réalisées durant l’été 2014, à la Chenevarie, dans le Vercors, à 1 050 m d’altitude en moyenne.

Wikipedia pour une première approche de connaissance

Ecosociosystemes pour un survol des syrphes

Aramel.fr pour ses photos très détaillées sur l’anatomie des nsectes

On n’est pas des bœufs !

On n’est peut-être pas des bœufs mais j’ai l’impression qu’on nous prend pour des veaux...

Vous vous demandez sans doute pourquoi je pique un coup-de-sang ? Et bien à cause de l’Arrêté du 10 juillet 2014, entré en vigueur à la fin de l’année dernière.

Vous ne savez pas de quoi il s’agit ? Et pourtant, vous avez sans doute déjà été confronté à ses conséquences lors de votre dernier achat de viande dans une grande surface.

En effet, adieu bavette d’aloyau, araignée, poire, quasi, noix, palette, bavette de flanchet, aiguillette baronne, nerveux de sous noix, collier affranchi, tende de tranche, jumeau, bas de carré découvert, sous noix, carré couvert, carré filet, etc.

Et bonjour steack, escalope, filet, rôti, filet, côte, etc.

Vous me direz qu’il s’agit là d’une simplification bienvenue et que, de toutes façons, très peu de gens sont capables de savoir à quels morceaux correspondent ces noms.

Mais laissez-moi vous tailler une bavette à ce sujet…En effet, comme le dit dans un article de Libé, Le Président de la Confédération française de la  boucherie-charcuterie et traiteurs, Christian Le Lann,  : « Je ne vois pas en quoi les termes d’“aiguillette”, de “rumsteck”, d’“araignée” auxquels les consommateurs sont habitués posent problème. Le nom d’un morceau correspond à un goût. La hampe, l’onglet ont un goût particulier. Et ça fait partie d’une culture, d’une tradition gastronomique dont la France peut s’enorgueillir. ».

Il est vrai que l’on n’a jamais autant vu d’émissions culinaires dans les médias vanter les terroirs et les bonnes recettes d’antan comme des moyens de combattre les effets de la crise économique et de la morosité ambiante.

Or, « Quand on perd les mots, on perd le savoir-faire, abonde Hélène Strohl, sociologue qui a planché sur l’histoire de la boucherie parisienne et auteure de Recettes d’hier et d’aujourd’hui (Editions Jérôme Do Bentzinger, 2012). Ces termes viennent d’une longue histoire liée à la manière de couper la viande des bouchers parisiens. ».

Les mêmes bouchers de La Villette qui avaient également inventé un argot, le louchébem ou loucherbem, dans son nom complet largonji des louchébems (« jargon des bouchers »). Encore une richesse qui s’est perdue dans la grande marmite où l’on fait réduire les langues à petit feu, jusqu’à ce qu’elles se fondent dans une seule sauce…

Mais arrêtons de saucissonner le propos et taillons directement dans le vif du sujet. Car ce n’est pas tout ! Non content de nous supprimer les noms, on nous rajoute des étoiles, sans doute pour nous éclairer…

A l’instar des hôtels et autres gîtes, la viande sera désormais ornée d’une à trois étoiles en fonction du potentiel de qualité. Ou, plus concrètement, du degré de « tendreté ».

La nouvelle étiquette en dira-t-elle plus sur l’origine de la viande ? Pas sur les conditions de vie de l’animal en tout cas. Une information que le nouveau système risque de brouiller encore davantage, assure Hélène Strohl : « La viande d’un animal élevé en batterie pourra tout aussi bien avoir trois étoiles que la viande d’un animal qui a couru dans le pré. Comment de petits éleveurs vont-ils pouvoir justifier leur prix ? ».

Mais alors me direz vous, pourquoi cette réforme a t-elle été faite et pourquoi s’est elle arrêtée en chemin ?

Il est temps d’engager la viande et de désosser la bête…Ce nouvel étiquetage a été obtenu suite à un lobbying très efficace des industriels de la viande auprès des services publics de la consommation. Un seul objectif : vendre à tout prix !

A l’origine de la démarche, un simple constat issu d’une étude menée en 2005 pour le SNIV-SNCP, le syndicat des entreprises françaises des viandes et pour INTERBEV, l’Inter-profession bétail et viande.

D’après cette étude, les consommateurs passent beaucoup plus de temps dans le rayon boucherie libre-service que dans les autres rayons (1min30 en moyenne, soit deux à trois fois plus longtemps qu’ailleurs) sans toujours tirer satisfaction de leur achat. L’explication tiendrait en grande partie à la méconnaissance des différents morceaux de viande, de leur qualité ou de leur spécificité.

Pour compléter cette démarche, INTERBEV a mis en place un accord interprofessionnel, signé le 15 janvier : cet accord rend obligatoire l’utilisation de la dénomination simplifiée des morceaux en libre-service des grandes et moyennes surfaces.

Bien sûr il ne s’agit, pour l’instant, que d’un étiquetage à l’usage de ces supermarchés dont on comprend bien quel intérêt ils ont à pousser à une telle normalisation: vendre de la viande de qualité moyenne sous un label «trois étoiles» et écouler le reste des bêtes en haché et autres farces. C’est sûrement une bonne opération financière pour eux…

Du point de vue du pouvoir d’achat des consommateurs, il y aura peu d’économies à escompter: les grandes surfaces vendaient déjà peu de «bas morceaux» de cette façon, les réservant pour les plats cuisinés, les steaks hachés etc. Au contraire des bouchers traditionnels qui, achetant leur viande en carcasses, pouvaient faire des marges moins élevées sur les bas morceaux et proposer ainsi une daube ou un des morceaux à ragoût de bonnes bêtes à des prix bas.

Du point de vue environnemental enfin, il est clair que l’attribution de ce pseudo label de qualité aux morceaux à griller ne fera que doper la propension du public à se détourner des morceaux à cuisson lente et, dès lors, il faudra plus de bêtes pour satisfaire la demande de steaks et autres brochettes. Or on sait que les protéines animales sont écologiquement chères à produire.

Mais, avant de conclure que cette réforme c’est de la daube, laissons la parole à un professionnel de terrain, Cédric Gardinot , boucher-charcutier exerçant son art dans un hypermarché de la Drôme (26):

« Les personnes qui achètent de la viande n’ont aucun moyen d’identifier, derrière les étoiles, les différents morceaux que l’on peut mettre dedans. Cela revient à réserver la cuisine de terroir à une élite de gens qui connaissent bien les morceaux. Mais tout n’est pas aussi noir tant que l’on aura des artisans bouchers et qu’ils ne seront pas obligés d’appliquer cet étiquetage.

Par contre, il  peux y avoir plus facilement des fraudes aux niveaux des morceaux que l’on y met  et il n’y aura que les services de la Répression des fraudes qui pourront s’en rendre compte .

Il y a quelques jours, une personne âgée de 80 ans cherchait du quasi de veau et je lui est dit que l’on était passé aux étoiles et qu’il fallait désormais qu’elle demande de l’escalope 3 étoiles…Ça n’a pas eu l’air de lui faciliter le choix… ».

Au final, à l’instar de cette brave dame, cette réforme ne me fait pas un effet bœuf…J’ai plutôt l’impression que nous serons, au final, les dindons de la farce…

Et puis, j’ai horreur qu’on me prenne pour un jambon

Glacas

PS : pour ceux qui veulent améliorer leurs connaissances bovines, voici l’image de tête avec sa légende pour identifier les morceaux :

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Liens :

Article dans Libé de Christian Le Lan, Président de la Confédération Française de la boucherie

Interprofession bétail et viande+ plaquette d’info

Article de Terraeco.net

L’extrait du JO

 Article de Pierre Hinard dans l’Obs

Week-end photo à Printegarde

Habituellement, la photo ornitho est plutôt un loisir solitaire, du moins en ce qui me concerne.

Mais, le week-end dernier, j’ai expérimenté la découverte partagée. En effet, cela faisait un certain temps que j’échangeais via Facebook, avec un autre passionné Drômois de la photographie d’oiseaux, Alain Jonard.

Il faut dire que nous avons un terrain de jeu en commun, la réserve naturelle de Printegarde(26). Alain est un fin connaisseur du nord de la réserve et du petit Rhône, alors que j’écume plutôt le sud de celle-ci et les rives de la rivière Drôme.

Nous avions donc décidé de nous balader ensemble et de partager nos petits coins secrets où nous observons patiemment et tentons de photographier les oiseaux.

Curieusement, le week-end commença non pas à Printegarde, mais au port de plaisance de l’Epervière à Valence…

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Il faut dire qu’Alain est un grand spécialiste des couples de cygnes et qu’il suit de très près leur reproduction et leur dissémination sur les rives du Rhône et de ses affluents.

C’est d’ailleurs un de nos points en commun, notre intérêt pour des espèces souvent négligées par les ornithos car très communes. Non pas par snobisme (quoique…) mais parce que beaucoup pensent que tout est déjà connu sur ces espèces familières…

Et pourtant, les cygnes sont de magnifiques oiseaux et il y a tant à découvrir sur leur dynamique d’implantation….

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Nous entreprîmes donc de visiter les 5 nids présents au port, pour voir si des œufs avaient déjà été pondus et combien…

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Sur un des 5 nids, nous pûmes ainsi vérifier, profitant d’une prise de relais entre les parents, que 8 beaux oeufs étaient bien présents :

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Alain a l’habitude de suivre les couples et certains se sont même habitués à sa présence :

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Avant de repartir, nous eûmes également le temps d’observer que la vie des cygnes n’est pas toujours paisible :

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Et de profiter d’un beau décollage en slalom entre les bateaux de plaisance :

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Nous quittâmes le port de l’Epervière, pour nous rendre tout au sud de Valence, dans une zone d’activités grise et sans vie durant le week-end.

Enfin, pas tout à fait sans vie car, au milieu des entrepôts, coule un petit canal où notre attention fut attirée par une tache blanche se déplaçant au milieu de l’eau.

Le temps de s’approcher, l’oiseau s’envola pour se réfugier en haut d’un arbre où nous pûmes l’observer tout à loisir :

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Pour ceux qui suivent les reportages de mon site (voir « Répétition au Bolchoï »), vous aurez reconnu une Grande Aigrette !

Nous pûmes tranquillement la photographier avant qu’elle ne décide d’ouvrir ses grandes ailes et de nous quitter vers un endroit sans doute plus tranquille, loin des paparazzi…

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Ce petit coin de nature au milieu d’une ZA, recelait encore des surprises puisque nous pûmes également apercevoir un héron cendré ….

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… et une corneille acrobate, encore un bel oiseau peu souvent photographié …

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Finalement, nous arrivâmes au nord de Printegarde, où Alain me réservait une petite surprise…Il m’avait dit que nous allions rendre une petite visite à quelques « vieux amis » :

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Il s’agissait en fait d’une colonie de ragondins qu’Alain suit depuis plusieurs saisons et qui sont effectivement très familiers en sa présence…

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Après ce moment de « convivialité », nous reprîmes notre périple, pour faire le point sur deux derniers nids de cygnes situés près du barrage mobile et sur le Petit marais.

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Encore une occasion de me rendre compte de la familiarité d’Alain avec ces couples d’oiseaux que l’on qualifie souvent d’irascibles et de la relation de confiance qu’il a établie avec eux.

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Puis, ce fut mon tour de guider Alain vers mes petits coins de prédilection près des berges de la rivière Drôme et de ses roselières.

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Le temps pour nous de discuter autour du projet de remonter mon affut de l’année dernière…

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Les aigrettes garzettes et grandes aigrettes n’étaient pas au rendez-vous vu l’heure tardive mais nous pûmes néanmoins observer quelques oiseaux de passage…

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Après avoir repéré en détail mon ancien affut, nous repartîmes pour rentrer sur Valence, un peu déçus pour ma part, de n’avoir pas pu photographier les aigrettes.

Nous décidâmes finalement de faire une dernière halte près  du plan d’eau du Chez afin de voir si les couples de grèbes huppées avaient fait leurs nids.

Nous allions nous garer sur le parking du plan d’eau quand notre attention fut attirée par un héron en train de pêcher sur un petit canal :

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Nous continuâmes donc à explorer ce canal et, oh surprise, une grande aigrette se nourrissait tranquillement sur les rives du canal.

Je pus la photographier à mon rythme malgré la végétation qui la masquait en grande partie :

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Après cette longue séance de pose, elle déplia ses ailes et prit son envol, semblant nous saluer une dernière fois pour clôturer en beauté cette journée.

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Finalement, ce fut un beau week-end de partage et de convivialité et qui, pour ma part, me donna l’envie de recommencer à explorer à plusieurs, nos petits coins de paradis…

Et puis, il faut dire qu’on s’est bien amusé, comme deux grands gamins en récréation….

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Merci pour tout Alain et à bientôt à Printegarde…

…et une spéciale dédicace à Zobi marmotte pour les photos d’Alain et moi….

Répétition au Bolchoï II

‘Bien, Irina Garzettova, nous avons enfin les résultats de l’enquête de satisfaction concernant votre représentation de l’acte I (voir la page Répétition au Bolchoï I) !

Dans l’ensemble, les abonnés ont beaucoup aimé votre chorégraphie avec la Grande Aigrette ainsi que les petites anecdotes sur votre vie intime à tous les deux et ils en redemandent…

Oh, ne vous réjouissez pas trop vite car il y a un hic...

En effet, la plupart trouvent l’histoire trop « fleur bleue », pas assez contemporaine, avec trop peu d’action et de suspense… Bref, pas au goût du jour, pas assez « people« …

Et bien, foi de martin pêcheur, on va leur en donner du croustillant et du people !

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J’ai réécrit l’acte II en ce sens et rajouté quelques éléments dramaturgiques…

Mais tout d’abord, reprenons la répétition où nous en étions : donc à la fin de l’acte I, nos deux tourtereaux (enfin c’est une façon de parler…), se retrouvent becs à becs et savourent les joies de cette union interraciale (comme on dit de nos jours dans les magazines d’infos…).

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Tout à leur bonheur, ils oublient tout de leur vie passée et de ses engagements….

En effet, si vous vous souvenez bien Irina Garzettova est promise par ses parents à un jeune aigrette de bonne famille….Et chez les garzettes, il y a deux choses avec lesquelles on ne plaisante pas : la défense du territoire et la famille

Et puis, on ne sait rien de son amoureux qui a surgit dans  son territoire au moment de l’hivernage : d’où vient il ? Va t’il rester longtemps dans le plan d’eau ? Est il célibataire ? Peut être même a t’il une famille quelque part….

Mais reprenons notre histoire où nous l’avions laissé :

« Or donc, les deux amoureux filaient le parfait bonheur et commençaient même à faire des projets communs et à regarder l’avenir ensemble… » :

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Quand soudainement, son ancien amoureux surgit, comme venu de nulle part :

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Il avait l’air furieux et affichait manifestement l’envie de voler dans les plumes de son ex-fiancée…

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La grande aigrette fit mine de s’interposer pour calmer l’amoureux éconduit,

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…mais ce n’était que pour la forme car il comprit vite que le mâle aigrette garzette, malgré sa plus petite taille, était capable de lui tenir tête, voire de le ridiculiser devant les canards et autres familiers du plan d’eau….

Il choisit donc, courageusement, de s’écarter et de laisser les deux garcettes s’expliquer entre elles….

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La peur donnait des ailes à Irina qui tentait désespérément de lui échapper….

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Irina Garzettova, affolée par l’agressivité de son ancien fiancée et mortifiée par la passivité de celui qu’elle considérait comme son nouvel amoureux, réussit à prendre son envol, cherchant désespérément à échapper à ces mâles si décevants….

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– Voilà, rideau, fin de l’acte II…. »

  • Irina va t’elle réussir à échapper aux prises de becs de son fiancée ?
  • Le mâle grande aigrette va t’il réagir pour la reconquérir ou quittera t’il le plan d’eau ?
  • L’histoire finira t’elle en happy end ou tragiquement?

Foi de martin pêcheur, j’attendrai les réactions et les commentaires des abonnés de notre petit théâtre pour écrire l’acte III…

 Alors, n’hésitez pas à demander, en bas de page, la fin du ballet que vous souhaitez….

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Liens et remerciements :

Toutes les photos ont été prises entre la mi-septembre et la mi-octobre 2014 à la Réserve naturelle de Printegarde dans la Drôme.Il n’y a donc pas de photos de la grande aigrette avec ses aigrettes ou crosses car la période nuptiale était passée (mi-avril à juillet).

Mon album photo : Pour ceux qui veulent retrouver toutes les photos d’Irina Garzettova en meilleure résolution

La hulotte : et oui, on en revient toujours à La Hulotte dont je m’inspire pour ces petites histoires éducatives

Wikipedia, pour les généralités sur les aigrettes et martin pêcheur

Oiseaux.net pour les fiches détaillées sur les aigrettes et martin pêcheur

Oiseaux-birds.com avec des infos et de belles photos, en particulier de l’aigrette nuptiale de la grande aigrette

Cahiers d’Habitat « Oiseaux » avec plus d’infos sur l’aigrette garzette

Et si vous avez aimé ma petite histoire vous pouvez lire les autres de la même série dans : Les reportages

Vive la vaisselle !

Amis parents qui culpabilisez de mettre vos enfants aux tâches ménagères manuelles, cet article est pour vous !

Nous avons tous constaté autour de nous, l’augmentation des allergies diverses et variées chez les enfants et même chez les adultes tout au long de la vie. Les causes en sont probablement multiples; La pollution automobile, la pollution atmosphérique ou les allergènes ont déjà été identifiés comme favorisant ces allergies.

A contrario, plusieurs études ont montré qu’une exposition précoce aux bactéries réduisait le risque d’allergies de l’enfant.

L’étude suédoise qui récure les idées reçues :

C’est le cas d’une étude suédoise publiée dans la revue scientifique Pediatrics, qui suggère dans ses conclusions que laver la vaisselle à la main réduirait les risques d’allergies chez les enfants…

En effet, selon les chercheurs suédois, le lavage de la vaisselle à la main, exposerait les enfants aux microbes, contribuant ainsi à renforcer leurs défenses immunitaires et permettant de diminuer le risque de développer des allergies.

Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont analysé les résultats d’un questionnaire portant sur l’asthme, l’eczéma et la rhinoconjonctivite, soumis à 1 000 enfants, âgés de 7 et 8 ans. Les antécédents familiaux d’allergies ainsi que les habitudes alimentaires depuis la naissance de l’enfant ont été pris en compte. Les données recueillies ont ensuite été corrélées avec l’utilisation d’un lave-vaisselle ou non par les parents.

Résultat : les scientifiques remarquent que les enfants élevés dans une famille ou la vaisselle est lavée à la main souffrent d’environ deux fois moins de phénomènes allergiques que les enfants élevés dans des familles ou la vaisselle est lavée à la machine

Dans le détail, sur les 1029 enfants, 38% de ceux souffrant d’eczéma ont des parents qui utilisent un lave-vaisselle à la maison, contre 23% chez les enfants dont les parents font leur vaisselle à la main. Les résultats concernant l’asthme soulignent également une nette diminution: 7,3 % des enfants issus d’un foyer qui possède un lave-vaisselle y sont sensibles, contre 1,7% issus d’un foyer faisant la vaisselle à la main.

L’hypothèse hygiéniste et la théorie des vieux amis :

Bien sur, cette étude ne permet pas dire que les enfants deviendraient allergiques à cause de la machine à laver la vaisselle. Elle tend néanmoins à confirmer l’existence d’une corrélation microbes-allergies, appelée «hypothèse hygiéniste». Elle a notamment permis de constater qu’un environnement trop aseptisé pourrait être à l’origine du développement des allergies.

De nombreuses recherches et études avaient déjà étudié ce lien. David Strachan, alors chercheur à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, expliquait déjà dans une étude en 1989, qu’il existait un lien entre l’exposition aux microbes durant la petite enfance et l’épidémie d’allergies.

Voire, le lien entre nous et les bactéries serait plus subtil encore…

En effet, Graham Rooke dans une publication en 2003, suppose que seuls quelques-uns, qu’il nomme nos « vieux amis », sont nécessaires. Ces bactéries, virus ou parasites existent depuis des dizaines de millénaires et ont coévolué avec l’Homme, pour composer par exemple notre flore intestinale. Le lien symbiotique qui nous unit permettrait aux enfants de développer des défenses pleinement efficaces, leur évitant l’allergie. En revanche, les virus du rhume ou de la grippe n’auraient aucun intérêt pour l’immunité.

Mais, amis parents, vous l’aurez compris, l’essentiel de l’intérêt de ces études n’est pas là...

Les taches ménagères c’est pour ton bien !

En effet, finies les récriminations voire les culpabilisations du genre  » Pourquoi on continue à faire la vaisselle à la main et que l’on a pas de lave vaisselle comme tous les parents de mes copains ? » ou « Ranger ma chambre ça sert à rien !  » ou bien « Pourquoi je passerais le balai, on n’a qu’à embaucher une femme de ménage, ça fera de l’emploi… » .

Je nous entends déjà leur répondre : « Mais mon petit chéri, la vaisselle à la main c’est pour que tu n’aies pas d’allergies graves » ou « Ma choupinette, ranger et balayer toi même ta chambre, c’est pour t’éviter les réactions aux méchants acariens…« .

Rien que pour le plaisir de prononcer ces petites phrases en toute bonne foi, moi je dis que l’on devrait donner un prix Nobel de médecine éducative à ces chercheurs suédois !

 

Sources et remerciements :

Un grand merci à Rabah pour m’avoir alerté sur le sujet de cet article (Rabah, continue à m’en envoyer de cet acabit...)

L’article complet de la revue « Pédiatics »: Lien

La recherche pour l’hypothèse hygiéniste

Futura Sciences, pour la théorie des vieux amis

Les blogs de Luc Perino et Albert Amgar pour la réflexion sur ces sujets

20 minutes et Docbuz pour les articles sur le sujet

Neige à la Chenevarie

Souvent on entend dire : « Vous, les montagnards, vous avez toujours la pêche ! C’est normal, vous vivez au grand air, vous faites du ski, des raquettes, de la randonnée.. ».

Au risque de casser le mythe, je suis bien obligé de dire que la véritable raison de notre condition physique est ailleurs : c’est la pratique assidue de la pelle à neige !

En effet, à l’instar du commun des mortels, nous sommes obligés de prendre notre voiture pour aller bosser et pour cela, encore faut-il réussir à la sortir du garage…Pas toujours très simple quand il est tombé plus de 70 cm de neige en deux nuits…

Mais reprenons depuis le début…

Or donc, ce matin, alors que le jour était à peine levé, je contemplais la neige qui tombait dru sur le hameau de La Chenevarie à Lans en Vercors :

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Je décidais donc de faire le tour de la maison pour juger de la situation et surtout, de l’ampleur de la tache…

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Résultat de l’examen de la situation : plus de 70 cm et une surface assez importante à déblayer pour deux fonctions vitales : accéder au tas de bois de chauffage et sortir la voiture…

Je commence alors à me dire que le plan que je caressais d’aller faire un peu de photo de paysage sous la neige est assez compromis et que, si je ne me speede pas un peu, je vais être carrément à la bourre au boulot…

Pas d’autre choix que d’empoigner le traineau et la pelle à neige, faire chauffer l’huile de coude, débrancher le cerveau et s’y mettre…

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Après plus de 2 heures et demie d’efforts, la plateforme devant les garages et l’accès au tas de bois sont enfin déblayés…

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Je réalise alors que je n’ai pas vu le temps passer et que je me sent bien, en forme et même tout guilleret….Je lève la tête et m’aperçoit que la neige s’est arrêté de tomber et qu’un rayon de soleil perce les nuages…

Sans plus me soucier de l’heure, je décide d’aller faire un tour dans le hameau et de profiter de l’instant.

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Mais les meilleures choses ayant toujours une fin, il est grand temps de reprendre la route pour aller voir si le monde continue de tourner…

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Je m’arrête néanmoins à mi-pente du chemin qui rejoint la route, pour profiter une dernière fois de cette matinée, me disant que je suis vraiment un privilégié de pouvoir vivre ici…

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Finalement, c’est peut être pour ça que l’on a tant la pêche à la montagne

 

Connaissez vous les Troffs ?

Non ? Et pourtant, je suis sûr que vous en avez déjà croisé des quantités…

En effet, le Troff est une espèce endémique qui vit et prospère surtout dans les forums et autres blogs, et plus précisément dans les commentaires de bas de page.

Comme son cousin le Troll, il ne produit rien par lui même mais se nourrit de la critique des autres. Heureusement, il a (parfois) une intention pédagogique, somme toute positive, de nous aider à améliorer notre écriture; c’est son coté professeur refoulé…

Le Troff est donc un croisement génétique de pollueur de forum et de gentil pédagogue refoulé.

Oh, bien sur, il n’est pas très malfaisant; au début, on le trouve même instructif et pertinent dans ses corrections. En effet, dans le principe, il n’a pas tort : bien écrire le français c’est le meilleur moyen de pouvoir communiquer avec tout le monde et d’éviter les replis communautaires ou les modes de langages qui excluent les autres.

Malheureusement, on déchante vite…

Tout d’abord, vous remarquerez qu’il n’expose jamais sa propre pensée...Il se contente de corriger la forme de celle des autres sous prétexte que les inexactitudes et fautes la rendent inintelligible…

Ensuite, il n’aime rien tant que de s’attaquer à des articles de journaux nationaux comme Le Monde ou le Figaro et mettre en évidence LA coquille à la ligne 4 de l’article…Et il développera toujours le même argument : « Ils devraient embaucher des correcteurs au Monde ou arrêter de faire rédiger par des stagiaires.. ».

Vous aurez bien sûr compris le sous-entendu, tellement il est évident : « Pourquoi ne m’ont-il pas embauché, moi, à la place de cet incapable qui ne sait même pas écrire convenablement notre noble langue ? ».

La réponse à sa question est pourtant évidente : pour écrire dans un journal national, il faut bien sûr maitriser la grammaire et l’orthographe mais il faut surtout avoir des idées et un peu de style…Et ça, ça ne s’append pas en lisant et relisant le Bescherelle…Ce serait trop simple…Être journaliste, c’est un vrai métier, n’en déplaise à tous ceux, qui tapant sur le clavier, se pensent déjà comme les nouveaux Sainte Beuve

Parfois, comme je l’ai lu la semaine dernière, il se permet même d’intervenir sur l’orthographe de l’article, alors que tout le monde discute du deuil de la famille d’un manifestant dans le Tarn…Car le Troff ne tient pas compte du contexte ou de l’émotion, ce sont des données secondaires pour lui tant qu’il arrive à placer sa pique et à montrer sa science…

Et surtout, il n’a pas conscience qu’il crée l’exclusion et diminue l’échange intergénérationnel en faisant fuir les plus jeunes et tout ceux qui ne maitrisent pas, comme lui, le français académique.

Et c’est là où il est quasiment aussi malfaisant que son cousin le troll ; en effet, on finit par ne retrouver que les mêmes types de personnes qui osent exprimer leur pensée en bas de page. Les autres ? Ils sont partis vers d’autres forums où on ne les culpabilise pas à chaque fois qu’il veulent réagir sur un évènement…

Car enfin, personne n’a envie de se sentir comme un gamin de 8 ans, face à son instit, qui lit à haute voix pour toute la classe, les fautes qu’on a commises…

Et enfin, pour nous consoler ou pour essayer de le calmer un peu quand on le croise trop souvent, on peut lui raconter l’histoire de son ancêtre le Troffus. Celui-ci sévissait dans les académies littéraires françaises jusqu’au XVIème siècle : à force de rejeter toutes les tentatives d’innovations linguistiques proposées au latin, un beau jour, il se réveillât avec une nouvelle langue officielle en place, le français, et son cher latin, n’était plus qu’une langue morte…

Au moment de clôturer ce petit billet d’humeur grisâtre, une inquiétude sournoise m’étreint…Et si j’avais fait des fotes d’aurtografes, de grand-mère ou de conjusgayzon dans mon article ?

Bref, vais-je me faire Troffer allégrement ?

Je préfèrerais mille fois que l’on prolonge ou que l’on contredise ma pensée, par quelque argument bien troussé ou bien étayé…

A vous la plume numérique…

 

 

Répétition au Bolchoï

– Non, non et non, Irina Garzettova !

Cela fait dix fois que je vous le dit : vous n’êtes pas prête ! Et la grande première du spectacle est dans moins d’une semaine….

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– Mais Monsieur Martin, je fais pourtant de mon mieux…

– Et bien ce n’est pas suffisant ! j’ai été engagé spécialement pour vous faire répéter et, foi de Martin Pêcheur, vous allez travailler vos figures !

Bon, reprenons, faites moi quelques pas simples et gracieux :

–  Et bien, ce n’est pas gagné…On dirait une poule d’eau…

– Ah non, vous faites erreur Monsieur Martin, les poules d’eau sont des Gruiformes comme les grues, les râles d’eau, et les foulques, alors que nous, les aigrettes garzettes sommes des Pelecaniformes comme les pélicans, les ibis ou les hérons…

Et nous sommes même précisément de la famille des Ardeidae comme les hérons, les butors, les crabiers et autres blongios…

– Oui, admettons, mais ici c’est un cours de danse pas un leçon de sciences naturelles…

Allez, faites moi la figure avec les ailes déployées maintenant :

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M’oui…C’est mieux mais ce n’est pas encore ça…Quand vous déployez vos ailes, l’important c’est d’essayer de capter la lumière afin de donner de la transparence diaphane à votre mouvement, vous me suivez ? Allez, essayez encore !

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Bon, là, c’est mieux ! Passons maintenant à des figures plus aériennes; je veux qu’on ait l’impression que vous ne touchez pas terre, que vous êtes soulevée par la grâce; vous pouvez me faire ça, Irina Garzettova ?

– Je vais essayer monsieur Martin…

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– Bien, bien, c’est pas mal ! Il faut reconnaitre que vous faites preuve de légèreté pour votre gabarit….

-Mais Monsieur Martin, je ne mesure qu’environ 65 cm et je pèse entre 500 et 650 gr, ce n’est pas beaucoup par rapport à mes cousins les hérons ou les grues…

– Bah, vous savez moi je mesure 16 cm et je pèse 40 gr et je suis réputé pour mon vol acrobatique en rase motte sur l’eau, entre 40 et 45 km/h. Alors ça ne m’impressionne pas…

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Mais, nous ne sommes  pas là pour parler de moi….Bon, faisons une petite pause avant de passer à la suite.

Mais, mais, vous êtes en train de manger durant la pause ! Et votre régime ? Et d’abord, que mangez vous donc là ?

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– Oh, que des choses naturelles et protéinées…Généralement, je me nourris de petits poissons, de lézards, de grenouilles, d’insectes aquatiques et de petits crustacés.

– Et comment arrivez vous à trouver une telle diversité d’aliments ?

– Oh, c’est simple, je me balade au bord des berges là où l’eau est peu profonde et je marche lentement les ailes partiellement déployées pour réduire la réverbération du soleil et procurer de l’ombre afin d’attirer quelque proie sous la surface de l’eau.

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Puis, je me sert de mes pattes pour remuer un peu l’eau. Je peux même me tenir debout sur une seule patte, tandis que je remue la vase avec l’autre pour effrayer les poissons, ou faire des vagues pour amener mes proies près de mon bec.Et là, je les attrape ou je les transperce d’un coup de bec ! Et je n’ai plus qu’à les ingurgiter….Miam, miam…

– Oui, bon, reprenons.

D’ailleurs, voilà votre partenaire qui arrive pour travailler les scènes à deux…

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– Euh, vous voulez dire que je vais danser avec la grande aigrette en personne ?

– Ben, oui, pourquoi ? Ça vous pose un problème ? Je pensais que vous étiez de la même famille ?

– Oui, enfin, on porte le même nom de famille mais uniquement dans le langage commun…

Nous sommes effectivement toutes les deux de la famille des Ardeidae mais, nous les aigrettes garzettes, notre véritable nom c’est Egretta garzetta  alors que le sien c’est Ardéa alba.

Et on ne se rassemble pas tant que ça. D’abord, elle est beaucoup plus grande que moi avec ses 105 cm et son envergure de 140 à 170 cm. Et puis, elle pèse 2 à 3 fois plus que moi avec ses 1 000 à 1 500 g…

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Ensuite, nous avons un bec gris/noir et elles un bec jaune ! Et puis nos costumes n’ont rien à voir…

– Comment ça, rien à voir ? Mais vous portez toutes les deux un justaucorps et un tutu blanc…

– Oui mais nous les garzettes nous avons un collant noir et des chaussons jaunes alors que les grandes aigrettes ont un collant noir et des chaussons noirs...

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– Certes, certes mais vous avez beaucoup de points communs à ce qu’on m’a dit….

D’abord, vous mangez sensiblement la même chose toutes les deux et vos techniques et lieux de pêches sont identiques même si votre cousine la grande aigrette s’aventure parfois dans des zones plus profondes :

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Et puis vous nichez toutes les deux dans les roselières, les zones broussailleuses humides ou les arbres près de l’eau, même si vous les garzettes vous pouvez être à une hauteur de 20 mètres et les grandes aigrettes rarement au dessus de 12 m !

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Le nid est une plate-forme faite de brindilles ou de roseaux. Vos femelles y déposent 3 à 5 œufs bleu verdâtre clair et l’incubation dure environ de 21 à 25 jours, partagée par les deux parents.

Et puis surtout, il y a cette fameuse aigrette qui vous a donné votre nom de famille !

A la saison des amours, de très longues plumes ornementales, appelées aigrettes ou crosses, descendent des épaules ou de l’arrière du crane, et tombent sur votre queue ou sur le bas du dos.

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C’est d’ailleurs cette aigrette qui a également failli vous perdre toutes les deux

En effet, la beauté de ces plumes est telle qu’elles étaient très recherchées pour les chapeaux des dames ou pour les costumes de music-hall. Les chasseurs et les piégeurs vous avaient quasiment décimées en Europe de l’ouest. Heureusement, aujourd’hui, ces pratiques sont interdites en Europe et vous et vos cousines êtes protégées…

Mais trêve de bavardages et revenons à la danse car votre partenaire arrive :

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– Bien le bonjour grande aigrette ! Je présume vous avez bien lu le scénario qui sert de base à ce ballet ?

– Corr ! Corr ! On m’a juste dit de venir pour la répétition et qu’on m’expliquerait tout…

– Ah, ces stars…Bon, je vais vous le raconter…Il s’agit d’un projet avant-gardiste pour cette noble institution : nous allons créer un ballet sur l’amour sans frontières entre deux individus différents mais qui s’aiment….Et ça ne plait pas à leurs familles qui voient cette union d’un mauvais oeil…Un genre de Roméo et Juliette ou de West side story moderne quoi…

Mais aujourd’hui, nous n’allons travailler que la rencontre et le début de l’amour entre ces deux êtres de lumière…Si ce premier acte obtient du succès auprès des abonnés, nous écrirons la suite de l’histoire avec, en particulier, la réaction des familles…

Donc, voilà l’histoire :

« Il était une fois une aigrette garzette de bonne famille qui s’ennuyait sur sa rivière…

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Ses parents voulaient la marier avec un autre jeune homme de bonne famille qui ne lui plaisait pas…

Elle en était à se demander s’il ne vaudrait mieux pas qu’elle fugue et qu’elle aille migrer là bas, très loin au sud, vers un territoire magique de liberté dont parlent les romans et qu’on appelle la Camargue, quand il apparut….

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Il était grand, il était beau, il sentait bon le sable chaud et le poisson frais…En une fraction de seconde notre aigrette garzette tomba amoureuse…

Mais pas question de lui donner l’impression qu’elle était une oie blanche facile à plumer…Elle mima l’indifférence…

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Mais alors qu’il se rapprochait, son plumage l’éblouissait et elle avait de plus en plus de mal à rester distante…

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Il s’approcha d’elle lentement, jusqu’à la frôler. Son parfum l’envouta, sa tête tourna et elle fut sur le point de succomber et se laisser aller dans ses ailes si belles…Mais, non, elle n’était pas n’importe qui, elle ne pouvait pas céder comme ça…

 Il la regarda dans les yeux, mon dieu qu’il était beau avec son grand bec jaune….Et tenta de toucher son bec…Dans un immense effort de volonté, elle détourna la tête et contempla d’un air détaché le cours de la rivière…

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Surpris par sa réaction, il commença à s’éloigner doucement de la belle et farouche garzette…

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– Comment ? Mais ce grand imbécile n’a rien compris ! Mais c’est qu’il a l’air de vraiment s’en aller…Que vais je devenir s’il me laisse ici?

Allez ! Au diable les convenances et les bonnes manières, je me lance !

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Elle s’approcha doucement de lui, mettant en valeur au mieux possible la beauté de ses ailes

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Il se pencha vers elle, la regarda intensément dans les yeux, et il toucha son bec….

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 La belle garzette se laissa aller tout contre lui, tout à son bonheur, indifférente aux conséquences de son acte….Elle était enfin heureuse comme elle l’avait toujours rêvé…

– Rideau ! Voilà c’est la fin de l’acte I, dit monsieur Martin.

Maintenant c’est aux spectateurs de décider : s’il veulent la suite de ce ballet, il faut qu’ils le manifestent par leurs commentaires (bas de page ou via Facebook)…Le metteur en scène a déjà prévu la suite mais il attend pour achever de l’écrire…

En attendant, Irina Garzettova et la Grande Aigrette, vous avez du travail !

Allez, on reprend le premier mouvement et avec de la grâce s’il vous plait !

Une, deux trois, quatre, une, deux…

A suivre ?

 

Liens et remerciements :

Toutes les photos ont été prises entre la mi-septembre et la mi-octobre à la Réserve naturelle de Printegarde dans la Drôme.Il n’y a donc pas de photos de la grande aigrette avec ses aigrettes ou crosses car la période nuptiale était passée (mi-avril à juillet).

Mon album photo : Pour ceux qui veulent retrouver toutes les photos d’Irina Garzettova en meilleure résolution

La hulotte : et oui, on en revient toujours à La Hulotte dont je m’inspire pour ces petites histoires éducatives

Wikipedia, pour les généralités sur les aigrettes et martin pêcheur

Oiseaux.net pour les fiches détaillées sur les aigrettes et martin pêcheur

Oiseaux-birds.com avec des infos et de belles photos, en particulier de l’aigrette nuptiale de la grande aigrette

Cahiers d’Habitat « Oiseaux » avec plus d’infos sur l’aigrette garzette

Et si vous avez aimé ma petite histoire vous pouvez lire les autres de la même série dans : Les reportages

Vernissage de toiles

Aujourd’hui, s’ouvre le vernissage de la Grande exposition des meilleures toiles des artistes de la prairie !

Après de multiples débats passionnés entre les membres du jury, il a été décidé d’ouvrir nos murs à toutes les différentes écoles d’artistes.

Vous pourrez donc admirer, exceptionnellement, dans notre galerie :

  • les toiles géométriques de l’école des Orbitèles
  • les toiles en amas de l’école tridimensionnelle
  • les toiles de l’école dissidente des naturalistes


Les toiles géométriques :

A tout seigneur, tout honneur…Évidement, les artistes de l’école orbitèle sont les plus connus du grand public et tout le monde a déjà pu observer au moins une de leurs oeuvres.

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Il faut avouer que leur art de la structuration fascine les critiques d’art. Chaque artiste intègre une logique mathématique qu’il sublime, pour l’adapter à sa propre inspiration.

On reconnait d’ailleurs sa « patte » au nombre de rayons dans son oeuvre : par exemple, 21 rayons pour l’épeire angulaire, 32 rayons pour l’épeire fasciée, 42 rayons pour l’épeire soyeuse. Bien sur, ces chiffres sont des moyennes et certains artistes aiment à se distinguer en en produisant plus ou moins que l’habitude dans leur famille…

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Leur palette de matériaux pour créer leur toile est également très large.La majorité de ces artistes produisent le plus souvent 6 types de soies :

  • l’une pour les disques de fixation de la soie,
  • la seconde pour les fils de sécurité,
  • la troisième pour la soie pour emballer les proies, la couche externe des cocons et la toile spermatique chez le mâle,
  • la quatrième pour la couche interne des cocons ,
  • la cinquième est un liquide visqueux qui enduit les spires,
  • et la dernière donnant le fil spiral lui-même).

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Pendant longtemps, on s’est interrogé sur la composition de la matière première qui leur sert à composer leur toile : la soie…

On sait aujourd’hui, grâce à l’indiscrétion de certains artistes, qu’elle est composée en majorité de deux protéines qui sont la fibroïne et la séricine. La fibroïne est le plus gros constituant de la soie d’araignée car il représente 63,1% de la composition et la séricine 22,58%. Mais cette composition peut varier suivant son utilisation et les artistes gardent jalousement leurs secrets de fabrication…

Fritz Vollrath, chercheur au Département de zoologie de l’Université d’Oxford précise qu’elle a une densité six fois plus faible que l’acier tout en étant cinq à dix fois plus résistante que celui ci.

Qui plus est, celle de certaines épeires peut subir un étirement de plus de 40% avant de se rompre, elle est ainsi deux fois plus élastique que le nylon.

Et il ajoute que «la soie est si légère qu’un fil faisant le tour de la Terre, ne pèserait que 420 gr…».

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Et que dire de leur capacité à refaire leur oeuvre tous les jours en avalant leur toile d’hier…Ces artistes ont même inventé le recyclage de leurs vieilles toiles…Il faut dire qu’elles sont très énergétiques et qu’il en faut des ressources pour refaire sa création tous les jours…

Et pour finir, il nous a été possible de reconstituer la création d’une toile géométrique du début à la fin…

Malheureusement, l’agent de l’artiste ne nous a pas permit de disposer gratuitement des droits et il vous faudra aller la regarder sur un autre média que notre modeste journal artistique des prairies :

 

Les toiles tridimensionnelles :

C’est l’école la moins connue du grand public et pourtant ces artistes qui construisent des toiles tridimensionnelles, représentent la majeure partie des araignées tisseuses.

On peut même parfois observer plus de 4 artistes au mètre carré se disputant les meilleurs emplacements lumineux…

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Chez les tridimensionnelles, pas de logique apparente, on cherche avant tout à occuper l’espace. À l’inverse des orbitèles, ces pièges ne sont jamais détruits ni reconstruits, ils sont simplement réparés et consolidés un peu plus chaque jour.

Les divers pièges peuvent être séparés en cinq catégories différentes selon leur forme :

  • les tubes,
  • les collerettes,
  • les nappes,
  • les dômes
  • et les réseaux diffus.

Mais ces termes techniques font partie du langage des spécialistes et, souvent, les artistes donnent leurs propres interprétation de la fonction et de l’apparence de leur œuvres…Il y a pour certains :

« Les vaisseaux fantômes » :

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« Les puys d’Auvergne » :

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« Le trou du Hobbit »:

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« Les twins flowers » :

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« Le Santiano » (c’est un fameux trois mats, hissez haut…) :

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« Le hamac du fakir » :

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« Le chevalier nettoyeur »

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Elles sont généralement posées sur la végétation (herbes, buissons, encoignures, murs,…), et forment une surface épaisse très fournie. Cette construction peut atteindre une structure considérable, parfois supérieure à cinquante centimètres.

Le support végétal soutenant la structure est assisté de fils verticaux qui tendent et supportent la toile. Ces derniers servent aussi d’obstacles pour gêner et faire tomber les proies sur la toile.Ces pièges ne sont pas tous constitués de fils gluants comme les orbiculaires, mais l’entrelacs retarde assez la proie pour que l’araignée puisse avoir le temps de la capturer.

Tout insecte tombant sur la nappe trébuche et s’empêtre dans les multiples fils entrecroisés. L’araignée sort de sa retraite, tire sa proie vers elle à travers la toile, puis l’emmaillote avant de la piquer et de l’emporter pour la manger.

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Pour l’artiste interrogé par notre critique d’art, c’est le meilleur moyen de « faire participer les spectateurs à la nature profonde de leur créationEt puis ainsi, ils viennent rejoindre et prendre leur place dans l’éphémère réalité de l’art . ».

Les toiles de l’école naturaliste

Ici, on touche du doigt la grande polémique qui agite tous les critiques d’art de la rive gauche du fossé

En effet, pour nombre d’érudits, il ne s’agit pas d’une véritable école d’artistes mais juste de quelques dissidents des deux écoles principales qui cherchent, par opportunisme, à se mettre en valeur en transcendant les codes de l’art classique.

Leur particularité, pour ne pas dire leur particularisme : utiliser des éléments naturels comme les quintessences aqueuses, vulgairement appelées rosée, ainsi que des éléments vivants comme des insectes pour donner un pouvoir d’attractivité à leur œuvre…

Il y a parmi eux les membres du GEBN ou Groupe Expérimental de la Bulle Nihiliste, qui ne jurent que par la sphère aqueuse :

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Et qui pensent que l’art doit servir à refléter la réalité, quitte à l’inverser…

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Ou à étirer et à déformer la réalité substantielle du cosmos :

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Et pour faire prendre conscience du tissu cosmique qui nous entoure et dans lequel nous baignons…

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Et puis, il y a l’autre branche, que d’aucuns qualifient parfois de groupuscule, la SPA ou Section des Peintres Animaliers.

Pour eux, l’art n’a de sens que dans le retour au sources et l’élément aqueux a beau être consubstantiel, il n’est pas suffisant en soi…Pour qu’une toile prenne tout son sens, il faut qu’elle inclue un insecte

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Évidement, nombre de critiques réputés les prennent pour des illuminés et qualifient même leur art de morbido-acqueux...

Mais force est de constater que leurs œuvres rencontrent un certain écho auprès du grand public, qui est fasciné par leur vision de l’art et qui achète en masse leurs productions.

Pour le plus grand bonheur des galeristes de la rive gauche du fossé qui sont prêt à abandonner tout classicisme, tant que ça fait vendre…

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Ainsi s’achève notre grande rétrospective 2014 des toiles de la prairie.  Les artistes vont désormais regagner leur atelier et se reposer durant l’hiver avant de revenir, à la belle saison, pour concevoir de nouvelles œuvres surprenantes.

Rendez vous donc à l’automne 2015, au Grand palais de la Prairie pour découvrir leurs nouvelles créations…

 

 

Liens et remerciements :

La hulotte : et oui, on en revient toujours à La Hulotte et en particulier aux N° 73 et 74 dont je me suis inspiré pour l’idée d’exposition

Science étonnante avec un article sur la résistance des toiles

Insectes.org avec des détails sur les toiles irrégulières

Le monde et nous avec une approche sur la composition chimique de la toile (et une bibliographie)

Le Taylor burger

Les robots sont l’avenir de l’homme !

Depuis Isaac Asimov et ses « Trois lois de la robotique », nous nous étions habitués à ce concept et au fait que rien de mauvais ne pouvait venir des robots, vu qu’ils étaient programmés pour ne pas nuire à l’homme.

Hélas, depuis que nos as de la finance dominent les entreprises de haute technologie, les choses évoluent et par forcément dans le bon sens. C’est le cas de Momentum machines, une société américaine de San Francisco qui vient de concevoir le premier robot à fabriquer des hamburgers.

Je vous arrête tout de suite, n’essayez pas de vous imaginer un robot à la japonaise, sorte de cuisinier androïde avec un tablier plastique qui viendrait prendre sa place au sein de l’équipe des cuistots, derrière le comptoir de votre fast food habituel..

Non, là, on a fait dans le rationnel, dans l’industriel, en concevant une mini-chaine de production robotisée :

Machine à burger

Il suffit de charger les ingrédients dans des conteneurs cylindriques et le robot s’occupe de tout, y compris de hacher la viande, de découper des rondelles de tomate qui sont donc toujours fraiches et d’assembler le tout. Le hamburger est alors cuit dans un four spécial ultra-rapide, en fonction les préférences du client.

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La machine peut produire à elle toute seule environ 400 hamburgers à l’heure ! Et seulement 10 secondes suffisent pour assembler un burger, du moins d’après les inventeurs de ce robot. Et on peut les croire sur parole car nous avons affaire à la crème des ingénieurs vu que l’équipe vient de l’université de Berkeley, de celle de Stanford ou de Californie et certains sont même des anciens de la NASA ou de Tesla Motors, excusez du peu !

Non jusque là, rien que de normal que les ingénieurs inventent des machines performantes destinées à remplacer l’homme…

Non, où le bât commence à blesser c’est quand on lit l’argumentaire commercial de Momentum Machines. Leur site web affiche fièrement que : « Il peut faire tout ce que fait un cuisinier humain, en mieux. » et que « Notre technologie va démocratiser l’accès à la nourriture de haute qualité, en la rendant accessible aux masses ».

Ah, je croyais que c’était déjà le cas depuis que les fast foods et autres producteur de bouffe industrielle existent…

Dans sa prochaine version, le BurgerBot pourra même concocter des « gourmet-burgers » personnalisés, par exemple « un tiers porc, deux tiers bison ». Ça donne envie pour votre prochain repas gastronomique, non ?

Momentum Machines n’affiche pas le prix de son BurgerBot, mais affirme que compte tenu des économies réalisées sur la masse salariale, son coût pourrait être amorti en un an. Ainsi, les propriétaires de restaurants pourront « utiliser de meilleurs ingrédients tout en baissant leurs prix » , se vante l’entreprise.

Et c’est là où, une fois de plus, on touche au fond du problème…On peut ne pas être des grands fans des fast foods mais apprécier pour autant qu’ils créent de l’emploi pour pas mal de personnes. Si on regarde bien, on a tous des potes qui y bossent ou qui y ont bossé. Au États Unis, ça représente environ 3 millions et demi de salariés d’après un article d’Yves Eudes dans le Monde

Ne vous y trompez pas, l’argumentaire commercial de Momentum Machines en direction des propriétaires de fast foods, tourne essentiellement sur cet argument : c’est en se séparant de l’humain non fiable et onéreux qu’ils vont pouvoir faire des marges plus conséquentes…

Alors, me direz vous ? Sommes nous condamnés à manger de la bouffe de plus en plus industrielle dans des lieux complétement déshumanisés où la machine à hamburger côtoiera le distributeur de sodas, le tout bercé par une musique de bas-aéroport ?

Mais non rassurez vous, la solution nous viendra…des robots eux mêmes...

En effet, n’ayant pas d’autres références, nos brillants ingénieurs de la cybernétique se sont, à peu près partout, basés sur les lois de la robotique d’Asimov dans leur programmation et en particulier de la première : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger« .

Et là, au bout d’un certain temps, nos robots qui n’ont ni affect ni gout pour l’argent, vont se rendre compte qu’ils ont pour fonction de produire de la nourriture dangereuse à long terme pour la santé des humains et, qui plus est, les pousse au désespoir en les privant de leurs emplois…

Devant un tel dilemme de programmation, ils reviendront aux lignes de codes premières et s’autodétruiront plutôt que de faire du tort aux humains…

Science-fiction me direz vous ? Peut être ! En effet, ça voudrait donc dire que les robots seront plus évolués que les humains….On peut toujours l’espérer mais, vu que c’est nous qui les avons programmé, c’est pas gagné….

Donc, la prochaine fois que vous allez dans un fast food, refusez de vous servir des machines automatiques, c’est la seule marge de manœuvre qu’il nous reste…

Avant d’être remplacés par des robots…Même s’ils sont notre avenir…

Meurtre conjugal chez l’Argiope

« – Bonjour Madame l’épeire fasciée, c’est la Brigade de Surveillance des Moeurs non Sauvages ! On peut rentrer ?

– Une minute, je suis sous ma douche de rosée ! Je me sèche et je suis à vous !

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– Me voilà, que puis-je pour vous ?

– Vous êtes bien L’épeire fasciée dite l’ argiope frelon et enregistrée sous le nom officiel d‘Argiope bruennichi ?

– Oui c’est moi; que me voulez vous ?

– Nous sommes de la Brigade de Surveillance des Mœurs non Sauvages et nous enquêtons sur la disparition d’un mâle épeire fascié comme vous…Sa famille a déposé un avis de recherche car il a disparu depuis plusieurs jours..

– Mais avant tout, faisons un peu connaissance afin de mettre nos fiches à jour…Vous habitez dans les hautes herbes, près d’une clôture, n’est ce pas ?

– En effet, nous les épeires fasciés nous affectionnons les champs en friche, les vallées chaudes et humides. On nous rencontre également à la limite des bois.

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– Dites moi, vous habitez une bien belle toile, très grande et très lumineuse…Je suis même surpris qu’elle ne soit pas plus dissimulée. Et surtout, votre pièce de vie a l’air d’être au vu et au su de tous, vous n’avez pas d’ennuis avec les oiseaux ? Ils ne cherchent pas à vous attraper ?

– Pensez donc ! Ces lourdauds de volatiles ne me font pas peur, ce serait même l’inverse ! En effet, avec ma belle tenue rayée de jaune et noir, ces idiots me prennent pour un frelon et se méfient de moi; c’est d’ailleurs pour ça qu’on me surnomme l’argiope frelon…

Et en plus, l’alternance des stries jaunes et noires double les captures d’insectes en agissant comme leurre visuel me rendant moins visible pour mes proies, bien qu’au milieu de ma toile…Un costume doublement utile donc !

– Ah, je comprends mieux pourquoi vous pouvez rester toute la journée immobile en pleine lumière…!

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– Mais dites moi, une maison aussi grande, ça doit demander beaucoup d’entretien, non ?

– Ne m’en parlez pas…Cette toile comporte de 19 à 41 rayons (généralement 30) ! Tous les jours je suis obligé de la refaire quasi entièrement afin qu’elle reste bien propre et que les insectes de passage ne l’aperçoivent pas trop facilement…C’est un boulot, vous n’imaginez même pas…

– J’ai vu que vous aviez un beau tapis blanc en zig-zag, c’est une création personnelle ?

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– Ah, vous parlez de mon Stabilimentum ? C’est un secret de famille…Certains vous diront que c’est pour consolider la toile, surtout quand on doit fuir rapidement, alors que d’autres vous diront que c’est pour refléter les Ultra Violets et attirer certains insectes… Ne comptez pas sur moi pour vous révéler tous nos petits secrets…

– A propos de petits secrets, et si ce n’est pas indiscret, vous mangez quoi généralement ?

– Ah, je vois que vous êtes curieux… Suivez moi vers mon garde manger… J’aime beaucoup les sauterelles et les criquets, miam, miam…Vous en voulez un petit bout ?

J’apprécie aussi beaucoup les petits insectes volants comme les moucherons, même si parfois, il leur arrive de s’échapper en plein milieu du repas, les malotrus  !

– Bien, bien, à propos de régime alimentaire, revenons en à notre enquête : nous avons interrogé vos voisins et certains nous ont relaté que des mâles de votre espèce avaient été aperçus il y a peu, à proximité de votre toile…

– Ah, les hommes… Que voulez vous que je vous dise…Ils sont toujours à me tourner autour, surtout après ma 2ème mue…Ces freluquets, car ils sont beaucoup plus petits que moi, essayent toujours de m’amadouer pour faire leur petite affaire…

– Vous n’êtes pas sans ignorer que d’aucuns affirment que, parfois, vous les empoisonnez et vous les mangez

– C’est une calomnie ! Et d’ailleurs, on n’a jamais retrouvé de preuve, alors ? Si on doit croire tous les racontars de ces insectes de bas étage… Et d’abord, je vous ai fait visiter toute ma maison ainsi que mon garde-manger, si javais mangé un de ces mâles, vous en auriez trouvé des restes, non ?

– Admettons pour votre garde-manger mais, dites moi, nous n’avons pas encore visité votre grenier…

– Euh, mon grenier…Mais, il n’y a rien, je vous assure, que des vieilles défroques…

– Allons y, nous en aurons le cœur net…Écartez vous madame, laissez nous passer.

Mais, qu’avez vous derrière vous ? Ma foi, on dirait un cadavre d’épeire entièrement vidé de ses sucs, non ?

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– Vous allez avoir du mal à nier désormais, n’est ce pas ? Allons, avouez nous tout, vous vous sentirez soulagée après..

– Soulagée ? Mais pourquoi ? Je n’ai fait qu’obéir à ma nature…Ce n’est pas ma faute si ce petit freluquet n’était pas assez rapide ni assez malin…

D’habitude, les mâles me laissent leur appareil génital en place et s’enfuient avant la fin du rapport et je m’en contente pour étancher ma faim…Mais celui-ci, allez savoir pourquoi, est resté en position…Il devait se croire un très bon amant et que j’allais le féliciter…C’est vrai qu’il était bon…Mais pas forcément dans le sens qu’il imaginait…

Je ne vais quand même pas verser des larmes pour un simple mâle sans toile fixe…

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– Bien écoutez, nous sommes de la Brigade de Surveillance des Mœurs non Sauvages pas de la SPA. Notre job c’est d’empêcher que les animaux se comportent autrement qu’en fonction de leur vrai nature…Bref, d’éviter qu’ils s’humanisent…Dans votre cas, nous pensons que vous n’avez fait que suivre votre nature et votre instinct

Donc, ça va pour cette fois, mais essayez d’éviter de trop manger vos mâles; vous allez finir par coller une très mauvaise réputation à toutes les araignées du secteur et les humains vont s’inquiéter et raconter des tas d’histoires fausses sur les arachnides à leurs enfants pour leur faire peur…

Comme si nous étions violentes par plaisir, nous les bêtes…

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Liens pour en savoir plus :

La hulotte : et oui on en revient toujours à La Hulotte et en particulier aux N° 73 et 74

Les Souvenirs entomologistes de Jean-Henri Fabre (je m’incline humblement devant le maître du récit entomologiste, lisez-le, son style vaut la peine…)

Le monde des insectes  : avec des hypothèses sur le Stabilimentum

La revue scientifique en ligne Persée avec un article de A Tilquin sur le Stabilimentum (pour ceux qui veulent approfondir la question…)

Le carnet de Glacas avec la fiche technique de l’épeire fascié.

 

 

 

Une paire d’épeires

Une histoire d’amour ça commence souvent par hasard…

Au détour d’un chemin, alors que je m’arrêtais pour refaire mon lacet, je l’aperçu. Elle se balançait, nonchalamment, sur un fil accroché à une grande herbe recourbée, là, juste au bord du talus, au vu et au su de tous..

C’était une épeire des bois ou épeire à feuille de chêne, de son nom savant Aculepeira ceropegia, (cf la fiche descriptive dans mon carnet virtuel).

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Cela faisait bien une dizaine de jours que je traquais de toutes petites araignées, allongé dans l’herbe mouillée durant des heures, à observer leurs toiles et à espérer qu’elles voudraient bien se montrer devant mon oeil macroscopique…Le plus souvent, je les distinguais à peine, prudemment tapies en retrait de leur toiles et s’arrangeant toujours pour ne pas apparaitre franchement devant mon objectif inquiétant…

Et elle, elle se dévoilait, sans pudeur, juste devant mes yeux… Je fus frappé par sa beauté qui étincelait dans la lumière du couchant.

Mais je fus surtout fasciné par sa grâce et sa légèreté. Elle se déplaçait le long de son fil de soie avec une précision incroyable :

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Mais le soir arrivait et je me résignais à abandonner ma nouvelle petite amie, me promettant de revenir le lendemain, en espérant qu’elle serait toujours là…

Le lendemain matin, je me levais tôt, tout excité par la perspective de la retrouver. Je me demandais si elle me ferait encore don de ses charmes où si, effarouchée par mon audace et mon empressement, elle serait revenue à plus de pudeur et de retenue devant mon objectif…

La belle était toujours là !

Mieux, elle était encore couchée dans son lit recouvert d’une couette de perles de rosée…Je pris cela pour une invitation et déballais mon matériel…

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Galamment, je détournais le regard alors qu’elle sortait de sa couche.

J’en profitais pour regarder l’ensemble de sa chambre, profitant que la lumière du petit matin et la rosée me permettait de la voir dans sa totalité.

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Hélas, pris par mon impatience à la retrouver , je n’avais pas pensé à apporter les croissants…Elle devait me trouver bien fat !

Heureusement, son garde manger était bien pourvu et c’est elle qui apporta le repas. Au menu ; fourmi volante faisandée. Hum !

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Évidement, la belle était assez goulue et ne mangeait pas forcément de manière très distinguée, mais je n’en perdais pas une miette..

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Ce festin attira même des pique-assiettes sans doute alléchés par le menu :

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Et je crus même un instant, qu’elle allait les rajouter au déjeuner…

Mais la belle était rassasiée et rejoignit sa couche, me signifiant mon congé…Elle était un poil rancunière et n’avait apparemment pas apprécié que je ne lui amena point de petit cadeau..

Elle me permit néanmoins, avant de partir, de jeter un oeil sur des parties de son anatomie qui me fascinèrent…

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Alors que je parcourais le chemin, l’âme en peine, me disant que j’étais responsable de ma disgrâce,  j’aperçus une autre belle !

Elle se tenait là, alanguie sur  un immense édredon moelleux et me faisait largement profiter de ses charmes…

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Mais la belle me parut fort mercantile et je la voyais qui m’observais pour voir si j’avais un petit cadeau volant pour elle…Elle avait même un regard inquiétant…

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Je m’empressais donc de faire machine arrière et je ressortis de son boudoir non sans claquer vivement la porte, ce qui provoqua une belle pagaille dans sa couche…

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Et je m’en retournai vers ma pauvre mansarde sous les toits, cherchant un peu de réconfort dans la compagnie de la lune mais le ciel, à l’égal de mon âme, était fort tourmenté…

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Le lendemain matin, à l’aube, je me précipitais devant les pénates de ma merveilleuse amie. Elle était toujours là, profitant des rayons mordorés du soleil naissant. Mon cœur battit plus vite et je m’avançais rêvant d’une nouvelle familiarité…

Hélas, je compris très vite qu’elle ne me ferait plus cadeau de ses familarités si touchantes ; point de nouveau repas à partager, plus d’acrobatie pour me dévoiler ses charmes secrets…

Tout juste pouvais-je l’apercevoir perchée sur son fil de soie : elle m’avait déjà oublié et, peut être, remplacé par un amant plus généreux….

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Je restais néanmoins de longues heures à l’observer, immobile, espérant un nouveau signe, mais en vain…Il me restait plus qu’a contempler de loin sa somptueuse beauté dans les couleurs vives de la matinée…

C’est déjà pas si mal et bien des amants ne peuvent en dire autant…

Araignées (6) (Medium)

 

Et puis, il me restait à tenter de séduire les pollinisatrices, les mouches et les sauterelles qui peuplent la prairie, pour qu’elles viennent s’exposer devant mon engin…

Mais c’est une autre histoire que je vous raconterai sans doute, un jour prochain…

 

PS : Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’épeire des bois,vous pouvez aller consulter sa fiche sur mon nouveau carnet de terrain virtuel : Lien vers le carnet. Il est encore en phase de lancement mais la fiche de l’épeire des bois est faite : vers fiche de l’épeire des bois. Mais je vous préviens, l’amour et l’émerveillent y laissent la place à la science…

Et sinon, vous pouvez voir ces photos et d’autres d’araignées, en diaporama et en bonne résolution dans ma base de données photos : lien vers la base photos

 

 

Mes débuts à la macro

Cet été, comme j’étais encore convalescent et que je ne pouvais pas me permettre les grandes randos photos en montagne, je me suis mis à la macrophotographie.

En effet, point n’est besoin d’aller crapahuter des heures avec un sac à dos plein de matos photo pour faire des découvertes étonnantes… Il suffit d’aller fouiner près de chez soi, de préférence tôt le matin ou tard dans la journée, pour découvrir les merveilles minuscules

Évidemment, il faut se lever un peu tôt, à la rosée, même si le thermomètre affiche 5°, au moment où le soleil apparait au dessus des montagnes et éclaire le sol d’une lueur argentée, permettant à l’humidité de s’évaporer et rejoindre les nuées.

 

Le plaisir vient du fait que tout autour de chez vous, il y a des kyrielles de petits milieux anodins que l’on peut explorer…

 

Toiles d’araignées et rosée (lien vers les photos en meilleure résolution)

Mon premier émerveillement fut de découvrir les toiles d’araignées illuminées par la rosée. Dans un carré de terrain de 10 mètres sur 3, il m’est arrivé d’en compter une vingtaine…

Bien sur, tout le monde connait les grandes toiles géométriques mais je ne m’attendais pas à trouver également toutes sortes de formes de toiles en amas. La profondeur de champ, accentuée par la rosée et le soleil du matin, crée des jeux de lumières extraordinaires !

Hélas, il n’est pas toujours facile de réussir en photo, ce que notre oeil ou notre sensibilité à perçu…Du moins pour un macro-photographe débutant comme moi…

 

 Fleurs de givre : (lien vers les photos en meilleure résolution)

Tout en cherchant les toiles d’araignées, mon regard ne pouvait s’empêcher de se fixer sur des fleurs habillées de rosée et qui donnaient l’impression d’être recouvertes de givre.

Ses plantes, fort modestes et qu’on ne remarque guère d’habitude, brillaient de mille feux comme si elles avaient revêtues leur habit de gala pour prouver au monde qu’elles tenaient la comparaison avec les orchidées altières…

C’est le cas de la première photo qui représente une fleur de sarriette commune ou sarriette des jardins (Satureja hortensis). On la remarque à peine le long des chemins tant elle est commune, mais elle est capable de se métamorphoser et de vous en mettre plein la vue dés qu’il y a un peu de rosée…

 

Une paire d’Épeires :  (lien vers les photos en meilleure résolution)

Évidemment, à force de tenter de photographier les toiles d’araignées, on finit par apercevoir les architectes responsables de ces merveilles, à savoir les araignées.

Parmi les nombreuses espèces que j’ai croisé, il y eu particulièrement deux Épeires avec lesquelles je passais de nombreuses heures, à tenter de les immortaliser sous leur meilleur angle…Mais ce ne fut pas si facile et, croyez moi, j’en ai passé du temps allongé ou contorsionné, à chercher à capter la bonne lumière qui ferait ressortir leur beauté…

Il s’agissait d’une Épeire des bois (Aculepeira ceropegia) et d’une Épeire Fasciée ou Argiope frelon (Argiope bruennichi) que vous reconnaitrez à ses rayures jaunes qui évoquent le frelon.

Rassurez vous, je publierai bientôt un reportage complet sur mes deux petites amies et vous saurez tout sur les quelques jours que nous avons passés ensemble…

 

Les butineurs et leur dur labeur (Lien vers les photos en meilleure résolution)

Mais hélas, le soleil d’été assèche vite la rosée et il faut attendre le lendemain pour tenter de réussir de meilleurs clichés des araignées..

Heureusement, d’autres petites bêtes prennent le relais : les insectes (j’en profite pour rappeler que les araignées, qui ont 8 pattes, ne font pas partie de la famille des insectes qui en ont 6).

Des myriades d’insectes envahissent donc les prairies fleuries à l’assaut du précieux nectar qu’offrent généreusement des fleurs de toutes tailles et couleurs…

 

Les reines du camouflage (lien vers les photos en meilleure résolution)

Dans cette prairie, on remarque également une autre famille d’insectes : les sauterelles. En effet, dés que vous vous déplacez un tant soit peu, des dizaines de sauterelles décollent précipitamment et, d’un bon, tentent de s’éloigner de vos gros pieds maladroits…

Je me disais naïvement qu’elles allaient donc être assez faciles à photographier…C’était oublier leur rapidité et surtout leur talent pour se fondre dans le décor herbeux…Des vrais expertes du camouflage…

Qui a dit que les mouches sont moches ? (lien vers les photos en meilleure résolution)

Quand vient la chaleur de la fin de matinée, d’autres insectes apparaissent dans la prairie et viennent prendre leur part de nectar : les mouches.

Bien sur, elles ne sont pas trop aimées d’habitude mais je n’ai pas pu m’empêcher de les trouver vraiment belles avec leurs couleurs métallisées et leurs carénages futuristes.

Jugez en par vous même :

Un été si vite passé…

Voila, comme je vous le disait, point n’est besoin d’aller dans des réserves naturelles prestigieuses (enfin, c’est bien d’y aller quand même…) pour observer la faune sauvage et ses beautés. Il suffit d’ouvrir grands ses yeux et d’un peu de patience pour découvrir des merveilles insoupçonnées prêt de chez soi.

Pour ma part, ce fut surtout une découverte de la macro, de ses difficultés et de ses exigences. J’ai réalisé qu’Il me reste encore beaucoup de travail avant de maîtriser la technique et de faire de belles photos mais, j’ai passé tant de moment étonnants cet été durant mes journées d’observation, que je ne demande qu’à continuer…

Je publierai dans les prochaines semaines des reportages plus détaillés sur les différentes espèces avec les autres photos prises. Vous pourrez, par exemple, assister au repas de ma copine l’Épeire des bois…

Si vous voulez ne rien rater de ces reportages, vous pouvez inscrire votre mail en bas de la page (rubrique « Abonnez vous par mail ») et recevoir une info en direct à chaque nouveauté…

Et quelque chose me dit que je n’ai pas finit de photographier des insectes et des araignées…Si mes chers oiseaux ne me rappellent pas à leur bon souvenir d’ici la…

 

La tomate et la Coeur de boeuf

La tomate qui voulait être aussi grosse qu’une coeur de boeuf

 

Une tomate transgénique vit une cœur de bœuf

qui lui sembla de belle taille et pleine de saveur.

Elle qui n’était pas plus grosse qu’un œuf

et qui n’avait ni originalité, ni odeur,

envieuse, décida de se colorer et d’enfler

pour égaler son modèle en goût et en grosseur.

Disant : « Regardez bien, mon cher acheteur,

ne suis point aussi belle que cette ancienne variété,

que vous rêvez de déguster tout au long de l’année ? »

Hélas, la supercherie enfla tant qu’elle n’éclata…

…que le portefeuille de l’acheteur lambda.

En effet, tout consommateur veut manger à foison,

des variétés qui n’ont plus d’anciennes que le nom…

 

Fable me direz-vous ?

Certes ce petit texte, librement inspiré d’une des plus célèbres fables de Jean de la Fontaine, en est une assurément. Et pourtant…

En effet, la tomate est devenue un enjeu majeur du marketing des supermarchés. Vous pensez que j’exagère ? Jugez par vous-même :

D’après les chiffres cités par Jean-François Arnaud dans un article de Challenge.fr, la tomate est le deuxième produit le plus consommé du rayon primeurs, derrière la pomme de terre. La grande distribution réalise ainsi entre 6 et 10% de ses ventes de primeurs avec la tomate. Il se consomme aujourd’hui plus de 14 kg de tomates par an et par habitant en France. Et ce marché pèse 1,3 milliard d’euros. De quoi motiver nos as du markéting…

D’autant plus que nous sommes des bœufs…Si, si et ce n’est pas une fable…

Nous voulons nous régaler de tomates toute l’année, ce qui pousse les distributeurs à s’approvisionner en Andalousie ou au Maroc avec des produits moins goûtus mais qui peuvent supporter le voyage et le stockage, et nous nous plaignons qu’elles n’ont plus le goût et la saveur de celles que nous ramassions mures l’été, dans le jardin de notre grand-père…

La quadrature du cercle me direz-vous ? Mais à cerveau intéressé, rien d’impossible…

Surfant sur la mode des légumes oubliés, la filière horticole bretonne s’est mise à produire en quantité industrielle des croisements de tomates ayant l’aspect des cœurs de bœuf ou d’autres variétés anciennes. A tel point, qu’avec les Pays de la Loire, ils représentent aujourd’hui plus de la moitié de la production française…Et ces variétés croisées ont un rendement cinq à six fois plus efficace à l’hectare…

On est loin du petit jardin méditerranéen de mon grand-père et de ses tomates pleines de saveur…

Et ce n’est que le début car derrière cette cœur de bœuf d’autres variétés contrefaites sont annoncées : la tomate ananas, la noire de Crimée, la green Zebra, la cornue des Andes, etc..

Et comme si ça ne suffisait pas, une guerre pour breveter les semences fait rage et nombre de petits producteurs traditionnels, qui avaient pourtant sauvé cette variété ancienne en conservant amoureusement les graines, se voient attaqués en justice par les industriels qui leur réclament des « droits d’auteur »…

En effet, la dénomination est vague en l’absence de fiche d’identité déposée au Groupe d’études et de contrôle des Variétés, (Geves), en charge de l’état civil des plantes en France. Il est donc très facile de s’en attribuer la paternité.

Et pour cause. Le nom véritable de la cœur de bœuf, c’est « cuore di bue » car elle est d’origine italienne.  Dès lors, tout peut s’appeler cœur de bœuf en quasi-impunité. Ce que déplorent des producteurs, qui y voient la source d’une concurrence grossière et de tromperie pour le consommateur.

C’est le cas, par exemple, de Jean Luc Danneyrolles qui, dès juin 2007, alertait les consommateurs dans un article de « Semences Paysannes » sur la pression exercée par ces industriels de la tomate sur les petits semenciers.

Il insistait également sur sa beauté, sa fragilité, sa saisonnalité limitée à l’été et son goût subtil. Tous ces éléments que la fausse cœur de bœuf ne possède pas avec sa peau épaisse et sa consistance farineuse …

Heureusement, comme dans la fable, la vérité finit par éclater…Ces tomates qui se voulaient aussi grosses et aussi belles que les anciennes cœurs de bœuf, n’en avaient pas la saveur…

Et le consommateur floué, s’en trouva fort marri, jurant, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus…

Du moins jusqu’à la prochaine fois…

Les 40 ans de Cécé

40 ans, ça se fête !

Et nous ne doutions pas un seul instant que l’ami Cécé allait nous concocter une fête à sa mesure : faite de gentillesse, de convivialité et d’un peu de barbaque…

Après un apéro très diversifié (c’est le moins que l’on puisse dire…), le repas commença et les basses-cotes succédèrent aux saucisses pour la plus grande joie de tous..

 

Mais, contrairement aux idées reçues, il y eu également de la salade verte…Et Cécé, pour la salade, fait les mêmes portions que pour la viande…

 

Ce fut même l’occasion pour certains de passer le fameux test : « Es-tu bon à marier ? Si oui, tu dois remuer le plat de salade sans rien renverser… ». Résultat : test réussi pour Julien !

 

Le repas fût clôturé, comme il se doit, par un gâteau d’anniversaire (en fait, il y en eu deux…). Et même si Cécé fit tout son possible pour qu’on ne le vois pas souffler ses 40 bougies, il y eu quand même une preuve photographique (merci Nico pour l’assistance…).

 

Puis vint le moment tant attendu de l’ouverture des cadeaux. Mais comme le gros paquet était rempli d’emballages, Cécé se fit un malin plaisir à nous les lire au fur et à mesure…

 

Mais certains ne purent retenir leur impatience et ça dégénéra quelque peu avec les papiers; ah, ces enfants toujours à s’exciter….

 

Alors devant l’insistance générale, Cécé finit par ouvrir ses cadeaux, un par un et lentement pour bien profiter du moment…

 

Nous eûmes même droit à un défilé de mode avec Cécé dans le rôle du top modèle :

 

Puis ce fut le bouquet final, avec la concrétisation sous forme de livre, de la chronique culinaire déjantée du Troll farceur que tient Cécé dans le forum « La taverne des Hérauts du Jeu ».

 

Après toutes ces émotions, les convives purent déguster (de nombreux…) digestifs et, pour certains, un bon cigare pour clôturer cette journée d’anniversaire inoubliable où la convivialité et l’amitié furent les plats principaux que nous dégustâmes !

Merci pour tout Cécé (et Vivien pour l’accueil…) et rendez- vous pour tes 50 ans  ! Si tu veux, j’ai des bons plans pour l’organisation dans le Vercors…

Le bon pasteur…

Tous les moyens sont bons pour faire (re)venir des jeunes hommes à l’église…

Du moins à Joplin dans le Missouri, où le brave pasteur Heath Mooneyham, désolé de voir que les hommes de 18 à 35 ans délaissaient son église, a eu l’idée de « muscler » un peu la fête des pères, en organisant une tombola un peu spéciale…

Selon le daily news du 23 juin (lien vers l’article), il aurait offert en guise de premiers prix, deux fusils d’assaut AR -15 ! Ce fusil est un des modèles les plus populaires aux Etats-Unis. Et donc le plus utilisé dans les tueries, comme ce fut le cas dans celles de l’école de Newtown, d’Aurora, de Santa Monica ou de Portland.

Interviewé par le journal local, The Joplim Globe (lien vers l’article), le Pasteur Heath Mooneyham, a même déclaré : « Nous avons pensé qu’au lieu d’offrir beaucoup de petites choses nous ferions don d’objets qui intéressent les hommes. LR-15 est la Lamborghini des armes à feu. Si nous pouvions avoir plus de gens pour suivre Jésus, je serai prêt à donner 1000 armes pour ça… »

D’autant plus qu’une traduction du nom de cette église (The Ignite Church of Jopkin) pourrait donner  » Enflammez-vous ! ». Le pasteur multiplie donc les actions pour mobiliser les jeunes comme démarrer l’office dominical plus tard ou passer du rock pour mettre le feu ! Une page facebook valorise même toutes ces actions et en particulier les deux heureux gagnants des armes à feu (lien vers la page).

On y voit les nouveaux possesseurs poser fièrement avec leur fusil et, pour l’un d’entre eux, tout en arborant une croix du christ autour du cou…

Depuis l’église est sous le feu des critiques…

Localement de nombreuses voies s’élèvent pour dénoncer cette pratique peu « orthodoxe ». Parmi elles, Steve Urie, un autre pasteur de Joplin :  » Je pense que cette action peut ouvrir la voie à une nouvelle violence. Je pense que c’est irresponsable et irréfléchi ».

Effectivement, on n’ose imaginer qu’elle aurait été la réaction de ces braves gens si c’était l’imam d’une mosquée locale qui avait prit la même initiative…

 

H9 : Épilogue

Flo à l’Hosto, épisode H9 :  Épilogue

Il y a un mois, je rentrais à l’hôpital de Valence avec mon sac africain sur l’épaule, pour ce que je pensais être un simple examen de routine (cf épisode H1) …

Un mois c’est court dans une vie mais, parfois, certains sont plus marquants que d’autres…Ma vie a t’elle changé pour autant ? Je ne saurais le dire…

Ce que je sais, c’est que j’ai la chance d’être encore en vie et suffisamment d’attaque pour en reprendre le cours en main. Et puis, un tel séjour vous pousse, par définition, à regarder autrement votre réalité et celle des gens que vous y rencontrez.

C’est l’avantage des séjours prolongés à l’hôpital : on y croise des gens qui ont tellement morflé qu’on se dit qu’on est un privilégié avec sa petite opération à coeur ouvert… Pour exemple, nous partagions notre bâtiment avec la rééducation orthopédique et côtoyer un jeune de 17 ans à qui on vient de couper une jambe, ça vous aide à relativiser…

Ce fut également l’occasion pour moi de partager mon quotidien avec nombre de personnes de 60 à 85 ans, ce qui n’est pas si fréquent. Et quand vous discutez avec un papy de 83 ans qui vient d’être opéré comme vous, et qu’il vous raconte qu’il a déjà perdu sa femme et ses deux enfants et que vous le voyez faire face avec une grande dignité à tous ces coups du sort, vous ne pouvez vous empêcher de vous demander si vous auriez autant de force morale à sa place…Respect l’ancien !

C’est aussi l’occasion d’amitiés inhabituelles avec des gens que je n’aurais peut être pas découverts en temps normal. Bien sûr, on ne s’était pas choisis mais ça n’a pas empêché que l’on s’apprécie et qu’on se soutienne au quotidien…Spéciale dédicace à Jacky le chauffeur routier, Alain l’ancien contrôleur de la Sncf, Patrick l’ex chef de chantier, Daniel des Hautes alpes et Da Souza le maçon portugais..Je ne vous oublierai pas les gars.

Évidemment, l’hôpital c’est le lieu où l’on côtoie une cohorte d’intervenants médicaux, du chirurgien star des pontages à l’assistante ménagère qui nettoie votre salle de bain. De manière générale, je n’ai croisé quasiment que des gens dévoués et compétents, essayant de faire au mieux pour vous remettre sur pieds. Et ça n’est pas toujours facile, surtout quand on tombe sur des loustics comme moi qui veulent comprendre et qui posent sans cesse des questions…

Je garderai notamment un excellent souvenir de l’équipe de kinés et de préparateurs physiques qui, au delà de bien faire leur boulot, répondaient à mes questions…Voire même, transmettaient des messages aux médecins sur les autres problèmes que ceux liés au coeur…Et quand on a une névralgie dans le coup et l’épaule, c’est pas du luxe…Un grand merci donc à Christophe, Yohan, Cécile et Sébastien.

Bien sur, j’aurais préféré qu’on me prenne un peu moins pour l’idiot moyen, incapable de comprendre ce qu’il a vraiment et à qui il vaut mieux ne pas trop donner de détails sur son état car c’est anxiogène…Ça n’a l’air de rien mais c’est vraiment pénible et dévalorisant, même si on n’a pas fait des années de médecine…

J’aurais bien aimé également qu’on ne me parle pas trop à la 3ème personne (« Il a bien dormi cette nuit? »), surtout quand on ne me regarde même pas en le disant…

Et puis, il y eu la diététique et les menus….Je sais bien que se plaindre de la bouffe est le sport national français et que ça meuble les conversations à table mais, dans le cadre d’un séjour de rééducation cardiaque, j’avais parfois l’impression de toucher le fond de l’absurdité.

En effet, sachez le, si vous vous retrouvez un jour avec un problème cardiaque, ce sera de votre faute…Fallait pas fumer, boire, manger gras, salé ou sucré, avoir de l’hypertension ou du cholestérol et arrêter le sport intensif. Bien sur, tous ces facteurs interviennent dans le déclenchement des maladies mais la culpabilisation est parfois très poussée et les solutions proposées, très réductrices…

Par exemple, pour le cholestérol, c’est forcément à cause de votre alimentation. On évacue très vite la raison principale qui est souvent liée à un dysfonctionnement du foie…Mais bon, c’est logique qu’on se concentre que sur les éléments sur lesquels on peut facilement agir, y compris pour les médecins….

Mais là ou vous perdez le fil, c’est quand vous voyez les menus qui vous sont servis….Et force est de constater qu’il y a un fossé (« …Que dis-je, une péninsule ! ») entre la théorie et la pratique…Je pourrais multiplier les exemples quasiment à l’infini mais je me contenterai de noter qu’il aura fallu que j’attende 12 jours pour qu’on me serve pour la première fois de la salade verte…Et pour un fan de Lactuca sativa comme moi, ça ressemble presque à une punition….

D’ailleurs, la prochaine fois que je serai hospitalisé, je signalerai que je suis végétarien ; c’est pas que les menus seront meilleurs mais ça m’évitera de consommer des protéines animales à quasiment tous les repas…Et tant pis si ça ne me permet pas d’éviter la cure de potage Crécy (cf épisode H7)…

Et puis il y eu vous toutes et vous tous

Vos messages, vos mails, vos témoignages enregistrés, vos sms, vos commentaires sur le blog, toutes ces petites attentions qui me prouvaient que j’existais encore pour vous… Voire que j’existais tout court…Ça m’a plus aidé à remonter la pente que tous les traitements médicamenteux qu’on m’a prescrits…Donc merci à tous, je vous aime…

Au final, que me restera t’il de ce séjour au moment de reprendre le cours de ma vie ? L’impression d’un épisode qui marquera mon parcours, avec un avant et un après l’opération. Le sentiment de m’en être bien tiré avec le minimum de dégâts et d’impacts sur ma santé.

Et puis l’envie forcenée de ne pas y revenir, d’essayer de faire mon maximum pour ne pas subir à nouveau une telle opération…Et tant pis pour ceux qui espéraient que j’écrive un jour la saison 2 de Flo à l’Hosto…

Je vous rassure, je ne vais pas pour autant renoncer au cassoulet de Castelnaudary, à la téquila gold, au Fitou, au Royal au chocolat et aux fiestas avec les potes, mais je vais essayer de faire un peu durer la bête…

Histoire que tout ce parcours à l’hosto ait servi à quelque chose !