H8 En colonies d’vacances, la si la sol…

Flo à l’Hosto : épisode 8

On ne se méfie jamais assez des intitulés…

En effet, alors que je fantasmais sur mon futur séjour au centre de convalescence de Grenoble sud, je n’avais pas assez fait attention à son titre exact : « Hôpital Grenoble sud, Centre de rééducation cardiaque« …

Je m’imaginai un bâtiment paisible, entre village vacances et centre de cure, entouré d’un parc avec de vieux arbres, où je déambulerai en jogging, voire en peignoir blanc…Bien sur, il y aurait un peu de sport et de soins mais aussi le temps de lézarder au soleil sur un transat, en sirotant un thé à la menthe frais…

D’abord, je n’avais pas fait attention au début de l’intitulé : Hôpital sud. Et oui, point de petite unité autonome avec son ambiance quasi familiale, mais une grosse machine, organisé exactement comme l’hôpital nord où j’ai été opéré.

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Des couloirs anonymes où l’on zigzague entre les chariots médicaux et les infirmières affairées à distribuer les traitements médicamenteux et à faire des prises de sang…Pour un peu, je me revoyais avec mon pyjama bleu en train de faire des longueurs de couloirs…

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Evidemment, je ne m’attendais pas à avoir une chambre personnalisée mais là, j’ai un peu l’impression que c’est le même fournisseur de mobilier que dans tous les hôpitaux grenoblois (ce qui est d’ailleurs le cas…).

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Et quand au parc ombragé de platanes que j’avais cru apercevoir en arrivant, il s’agissait en fait du parking visiteurs…Heureusement, en levant un peu les yeux, il me permet d’apercevoir mes montagnes du Vercors et de rêver à ma maison à la Chenevarie…

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Et puis, il y avait écrit « Centre de rééducation cardiaque« …Pas maison de repos ou de convalescence….

Et croyez moi, le programme des réjouissances y est plutôt chargé….On a guère le temps de s’y ennuyer et de lézarder….Jugez par vous mêmes :

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Généralement les journées commencent par une séance de vélo d’appartement de 45 minutes. Chaque jour, on y augmente les watts à produire et donc la difficulté.

Mais bon, contrairement aux apparences, on se marre bien avec mes petits camarades de jeux et les kinés et préparateurs physiques sont très sympas et très à notre écoute…Tout en nous poussant à en faire tout les jours un peu plus…

Il y a aussi les séances de Gym douce ou de Gym respiratoire qui finalement, s’avèrent très bénéfiques, une fois qu’on dépasse l’impression de s’être égaré dans une salle de sport pour retraités de la cote d’azur…

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Il y a également les marches quotidiennes en groupe.

Évidemment, la première semaine on se retrouve dans le groupe « petite balade » et ça se limite à faire le tour du bâtiment et du parking de l’hôpital; et tout cela à un train de sénateur (à la retraite…)…

Mais quand on vient de passer 10 jours enfermé dans des chambres d’hôpitaux ou à parcourir des couloirs, ça vous prend un air de liberté inimaginable

Depuis, j’ai pu accéder au groupe « Marche soutenue » et, sous la houlette d’un préparateur physique aux petits soins, on découvre les collines boisées d’Échirolles. Elles se révèlent d’ailleurs assez pentues, surtout quand on les parcourt en marche rapide…

Il y a également les séances de « renforcement musculaire » (de la muscu light) dans l’après midi. Parfois, comme aujourd’hui, on n’est que deux à la séance pour 1 préparateur physique et autant vous dire qu’on prend cher….

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Heureusement, les journées se concluent souvent par de la relaxation ou du Taï Chi Chuan et je n’en loupe pas une séance tant ça aide à se remettre des multiples efforts physiques de la journée…

Bien sur, il y a également les ateliers thématiques et les mini-conférences pour nous permettre de mieux vivre notre nouvelle vie de cardiaques….On y aborde dans le désordre : les facteurs de risques, la connaissance des médicaments, comment préparer sa sortie et des séances sur la diététique (dont je vous reparlerai dans un prochain post tant le sujet m’a interpellé…).

Et puis, comme dans toutes les colonies de vacances, on a droit à la visite de la famille pour nous remonter le moral. On a même réussi à dégoter un petit coin de nature perdu entre le parking et la rocade avec un vieux cerisier et une prairie quasi sauvage; histoire de se retrouver un peu tous les quatre.

Et j’ai même pu avoir des permissions du week-end pour remonter dans ma belle montagne du Vercors et de vivre un petit avant-gout de mon retour à la vie normale…

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Bref, un vrai stage de ressourcement et un sas avant de retourner se coltiner la vie extérieure et ses réalités….

Alors, finalement me direz vous, c’est pas si terrible à vivre le centre de rééducation cardiaque...

Certes…C’est juste que j’ai pas encore trouvé les transats, ni de verre de thé glacé à la menthe à siroter, peinard, en regardant les montagnes…

Mais d’ici mon départ, je vais peut être bien réussir à dégoter tout ça…

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A suivre dans l’épisode 9, mes démêlés avec la diététique de la colo….Mais c’est une autre histoire…

 

H7 Le potage Crécy

« Flo à l’Hosto », épisode 7 :

Connaissez vous le potage Crécy ?

Non ? Et bien, moi non plus; du moins pas avant mon entrée à l’Hôpital de Grenoble. Depuis, nous sommes devenus très proches, ce potage et moi….

Cela fait maintenant 5 jours que j’ai été opéré et tous mes repas se ressemblent immanquablement : soupe/coquillettes/compote, soupe/riz blanc/compote ou soupe/purée/compote. Et une fois sur deux, la soupe est un potage Crécy. Mon nouveau voisin de chambre a été pour sa part opéré il y a  3 jours et il a déjà des menus « normaux », entendez par là autre chose que que les 3 combinaisons citées plus haut…

Je décide donc d’en parler à mon infirmière préférée; d’autant plus qu’on est devenus assez « potes ». Comme je lui fait remarquer la tristesse et la monotonie de mes menus,  elle me répond qu’effectivement, c’est bizarre que je sois encore aux menus post-opératoies et qu’elle va se renseigner. Pour me consoler un peu, elle me fait passer, en douce, un paquet de gruyère râpé pour agrémenter mes coquillettes à l’eau…

Le soir venu, enfin à 18h car on dine très tôt dans les hôpitaux, elle m’amène mon plateau et me dit : « Je sais pourquoi vous êtes encore aux menu « réa » : c’est parce que vous n’avez pas encore pu aller à la selle… ». A ce moment là, je jette un œil sur le contenu de mon plateau et je contemple un potage Crécy, du riz blanc et une compote de pommes….Je lui fait remarquer que ce n’est pas avec une composition de carottes, riz blanc et pommes que ma situation intestinale va s’améliorer…C’est même ce que l’on servait comme menu dans les colos aux gamins qui avaient la diarrhée…Elle me dit que c’est pas faux et qu’elle va le signaler…

D’autant plus que, depuis que je suis devenu un sportif de haut niveau dans la discipline des longueurs de couloirs, j’ai quand même besoin d’une alimentation adaptée, sinon, comment vais je pouvoir continuer à battre mon record chaque jour ?

En effet, depuis ma décision d’il y a trois jours, je tiens mon objectif. (cf l’épisode H6).; aujourd’hui j’ai fait mes 28 longueurs et ça creuse…L’équipe médicale s’est habituée à me voir parcourir les couloirs avec mon pyjama bleu et je m’arrange pour faire passer des messages subliminaux à chaque passage devant le bureau de la cadre infirmière. En effet, c’est elle qui détient les clefs du Grall, entendez par là, la décision administrative de transfert vers le centre de convalescence de Grenoble sud…Je me dit qu’à force de me voir user ses couloirs, elle va bien accepter d’accélérer le processus, ne serais ce que pour se débarrasser de moi…

D’autant plus que je commence à entrainer mes petits camarades avec moi…Mon voisin de chambre muni d’une perche roulante avec ses appareils accrochés et un autre voisin avec ses béquilles m’accompagnent dans certains de mes tours. On fait une équipe de choc à nous trois….Et on ne passe pas inaperçus dans les couloirs…

Mais hélas, mon nirvana, est très demandé et il n’y a pas de places pour l’instant…Idem pour mon voisin qui souhaite aller dans un centre en Savoie…La cadre infirmière me dit qu’il n’y a pas de chambre disponible avant au moins 5 jours, c’est à dire le lundi suivant: je prends un coup au moral….Encore 5 jours à me nourrir de potage Crécy et à être réveillé plusieurs fois par nuit pour des tas d’examens….

Mais bon, je n’ai pas vraiment de choix si ce n’est d’être patient…Quitte à continuer à finir mon potage Crécy. sans broncher..

Heureusement, ma bonne étoile brillait toujours.sur ma tête et ma patience fut récompensée…En effet, le jeudi soir, la cadre infirmière vient me voir et me dit : « J’ai peut être une possibilité sur Grenoble sud ; il y a un lit qui se libérera demain en fin de matinée dans une chambre à deux lits…Vous aviez demandé une chambre à un lit mais si vous acceptez de partager, vous pouvez partir dés demain… ».

Autant vous dire que je n’ai pas hésité longtemps pour prendre ma décision et je la remercie chaleureusement pour son aide. Après son départ, me voilà tout excité même si je n’explose pas de joie par respect pour mon voisin de chambre qui, pour sa part, ne sait toujours pas quand il pourra rejoindre son nirvana savoyard…

Il faut dire que beaucoup d’histoires courent sur le Centre de rééducation cardiaque de Grenoble sud à Échirolles : on y fait du sport, il y a un parc où l’on peut se promener, on n’est plus sous surveillance médicale constante, on peut avoir des permissions du week-end pour rentrer chez soi et, cerise sur le gâteau, on a des menus adaptés aux efforts physiques consentis; bref, tout ce qu’il faut pour faire rêver des patients dans un service post opératoire….

Le lendemain matin, on me réveille très tôt (enfin pas plus tôt que d’habitude soit à 6h) et on me fait passer une batterie d’examens durant toute la matinée : prise de sang, radios pulmonaire, échographie cardiaque, visite de plusieurs médecins, changement du pansement, etc…Je me prête de bonne grâce et avec le sourire, à tous ces examens, en espérant juste qu’aucun ne révèlera de contradiction à mon départ de l’hôpital….

Finalement, cette matinée interminable arrive à son terme sans coup de Trafalgar et j’attends avec impatience qu’on vienne me chercher. J’en profite pour faire un dernier tour de couloir, en particulier pour remercier toute l’équipe d’infirmières, d’aides soignantes et d’entretiens.

En effet, passé le choc de l’arrivée brutale à l’hôpital (cf l’épisode H2) et la mise en condition pré-opératoire, il faut reconnaître qu’il y a une super équipe à l’Hôpital nord de Grenoble et qu »elles ont toutes fait leur maximum pour que je me rétablisse dans les meilleurs conditions….Et pour répondre à Cécé qui m’interroge régulièrement dans les commentaires du blog à ce sujet : elles sont toutes « canon » !

A 14 heures, c’est un ambulancier de l’hôpital qui vient me chercher et, cette fois ci, pas de brancard à roulettes ni de fauteuil, c’est sur mes deux jambes que je quitte le service cardiologie…J’en ai fait du chemin en 8 jours  mine de rien…

Il me fait monter dans son véhicule sans trop m’aider mais je m’en tire seul, malgré un peu d’appréhension devant la ceinture de sécurité qui m’appuie sur la cicatrice mais je me garde bien de me plaindre, au cas où il changerait d’avis… Il est très speed, conduit brutalement  et est très râleur, me bassinant avec ses commentaires très politiques…Je le laisse parler et en profite pour ouvrir grands les yeux sur le monde extérieur dont j’étais coupé depuis 8 jours. On se retrouve assez vite bloqué dans les embouteillages de la Rocade sud mais je reste concentré sur le positif et sur mon nirvana qui approche, même au ralenti….

La première impression extérieure du bâtiment est plutôt bonne; le bâtiment est récent, recouvert de plaques de couleurs et on voit bien les montagnes autour. Par contre, je n’aperçoit pas le fameux parc, juste un parking ombragé par des vieux platanes.A l’intérieur, on parcourt des tas de couloirs qui ressemblent fichtrement à ceux de l’Hôpital nord…Je ne me sent pas dépaysé, je dirai même, pas assez dépaysé…

On m’amène rapidement dans une chambre et mon chauffeur me quitte aussi vite qu’il m’a conduit (ça tombe bien, j’avais pas trop envie de lui dire merci…). Là, je suis très vite pris en main par une infirmière qui me bombarde d’instructions sans trop de sourires joints…Le Village Vacances escompté commence à se transformer en camp scout et la cheftaine n’a pas l’air commode…Heureusement, mon moral est toujours au beau fixe…

Elle me demande si je veux rejoindre une séance de gym douce qui vient juste de commencer. Alléché par l’idée de bouger un peu, je m’empresse d’accepter, revêt un pantalon de survêtement, un tee shirt de rando et mes chaussures de trail et je me dirige vers la salle de gym en sifflotant un petit air de reggae (« Get up, stand up… »). Je pousse la porte de la salle et là cest le choc….

J’ai devant moi une vingtaine de papy et mamy d’environ 65 à 70 ans, assis sur des chaises, et levant lentement  les bras; plus ou moins en rythme, sous les encouragements d’une kiné…Ah, la vache, je le voyais pas comme ça le sport au centre de rééducation...Va falloir salement s’accrocher au niveau moral…Mais je me prête de bonne grâce aux exercices et je dois reconnaître que certains, en particulier ceux qui font bouger la poitrine, me sont assez difficiles…

La séance s’achève et je rejoint ma chambre pour faire connaissance avec mon nouveau voisin. Heureusement, Charlotte est là et m’amène des affaires complémentaires nécessaires au x trois semaines de séjours. On convient ensemble que c’est déjà un point très positif que j’ai quitté l’hôpital et que ça va bien se passer.

Mais, très vite, 18h30 arrive et elle doit me laisser car c’est l’heure du repas. On m’avais parlé d’un self avec un buffet de crudités et j’en salive à l’avance…Mais quand j’y arrive, je comprends très vite que le buffet de crudités n’est présent que le midi et que le soir, c’est service restreint…On a un plateau attribué nominativement et il est posé à un endroit donné sur une table numérotée et donc, on n’a même pas le choix de son emplacement; le camp scout commence à me rappeler un peu  l’armée…

Je m’y installe néanmoins sans râler et après avoir salué mes voisins, je soulève la cloche du plateau, pour apercevoir ce qu’il y a de bon à manger.

Je vous le donne en mille : du potage Crécy.….Et de la purée accompagnée d’une compote….

A ce moment, quelque chose me dit qu’elles vont être longues ces 3 semaines de rééducation….En tout cas, bien différentes de ce que j’avais imaginé….

Va falloir s’arracher pour s’adapter….

Si vous voulez savoir la suite et la description du centre de rééducation, ne manquez pas l’épisode 8….

 

H6 Champion olympique du couloir

Flo à l’hosto, épisode 6

Lundi 19 mai, je me réveille dans ma chambre en cardiologie.

Quand je dis que je me réveille, c’est un bien grand mot vu que je n’ai quasiment pas dormi…Et ça fait plusieurs nuit que ça dure…

D’abord, il y a eu le glou-glou incessant de la machine à oxygène qui me donne l’impression qu’il y a un aquarium géant au dessus de ma tête.. Ce bruit aquatique se mélange avec le bip-bip régulier de l’enregistreur de mes pulsations cardiaques.

Et pour compléter le trio pour orchestre, il y a mon voisin de chambre qui ronfle…Pas très très fort mais quand même…

De plus, j’ai l’habitude de dormir sur le coté mais, compte tenu de ma cicatrice encore fraîche sur la poitrine, je dois dormir sur le dos, pas si simple que ça en a l’air…

Sans parler de la sonde urinaire…C’est sans doute une super invention qui évite l’humiliation de se pisser dessus et bien de la galère au personnel, mais j’ai l’impression d’avoir en permanence envie de pisser….Et ça aide pas à s’endormir…

Et pour couronner le tout, les infirmières qui viennent toutes les 2h pour voir si tout va bien avec leur lampe torche braquée sur vous…

Moi qui croyais qu’il fallait se reposer après une opération…Si on me faisait subir ce régime en temps normal, je serai fracassé pour aller au boulot….

Mais bon, il parait que c’est normal.

En début de matinée, mon infirmière préférée (vous savez l’as de la tondeuse…) vient me voir et me dit : »Bon, on va vous enlever la sonde urinaire et vous brancher l’enregistreur sur un appareil portatif. Ainsi vous pourrez vous lever, aller au toilette et vous déplacer quasi normalement… » Je la regarde avec des yeux pleins de reconnaissance et elle me sourit…Rayon de soleil…

Je vous passe le retrait de la sonde urinaire, un petit désagrément vite compensé par le bonheur de se lever et d’aller pisser tout seul, débout dans les toilettes… Ah, la vache que c’est bon, j’aurai pas cru….

Puis, elle vient m’aider à faire la toilette, au gant. Là aussi, je me sens revivre de pouvoir me laver debout dans la salle de bain et plus couché dans un lit, totalement assisté. Et elle fait ça avec une grande douceur…

Je sens qu’on va bien s’entendre finalement…

Puis elle me rebranche les électrodes et les relie à un appareil portatif qui tient dans une pochette transparente portée à l’épaule et me donne un pyjama propre.

Là, d’un coup, je me sens un autre homme, pour ne pas dire à nouveau un homme…Mes jambes ont l’air de tenir le coup et je décide d’aller voir ce qui se passe de l’autre coté de la porte de la chambre…

Je jette un coup d’oeil à droite puis à gauche. Le couloir est assez long et parsemé de chariots chargé de matériel médical. Les infirmières ont l’air affairées et personne ne fait attention à moi…

Allez, je me lance…

Je me dirige vers la droite en direction de la sortie à tout petits pas…J’ai un peu une allure de papy avec mes sandales et mon pyjama bleu mais je m’oblige à continuer à mettre un pied devant l’autre et à recommencer.

Alors que je m’approche de la sortie au bout du couloir, une infirmière sort d’une chambre et me dit :

« – Mais vous allez où comme ça ?

– Ben, maintenant que je suis guéri, je rentre chez moi… »

Devant ses yeux effarés, je m’empresse de lui dire que je plaisante, on ne sait jamais…Et j’ajoute rapidement que je fais juste un petit tour du couloir…

Et hop, demi tour et retour à la case départ avant qu’elle ne décide de me rebrancher à la machine, histoire d’avoir la paix..

Je parcours le couloir et je mesure sa longueur : 97 pas. Bon disons une petite centaine de mètres même si je fais des pas de papy.

A ce moment précis, je me dis que ma seule chance de quitter rapidement cet hôpital c’est d’être en bonne forme et le seul moyen que j’ai pour y arriver c’est de faire des longueurs de couloirs.

Je décide donc que, dés demain, je ferai 10 allers-retours soit 20 longueurs de couloirs et que chaque jour, j’augmenterai de 20 % le nombre de longueurs.

Si on m’avait dit qu’il faudrait attendre mes 50 ans pour me mettre à la compétition olympique, dans la spécialité de la longueur de couloir….

Dans l’épisode 7 vous saurez si j’ai tenu la distance, si mes efforts ont été couronnés de succès et si j’ai pu quitter l’hôpital plus vite…

H5 Une matinée de tensions

Flo à l’hosto, épisode 5

Samedi 17 mai, 6h du matin, je suis réveillé par l’infirmier de service :

« Bonjour, vous avez bien dormi cette nuit ?

– Ben, vu qu’on est venu me réveiller toutes les 2 heures pour voir si tout allait bien, on va dire que j’ai fait pleins de petites nuits… Mais, ça va.

– Bon, tous vos paramètres sont bons, vous allez donc vraisemblablement quitter le service réanimation en fin de matinée et retourner dans votre chambre en cardiologie. Le médecin va vous examiner puis on va vous enlever certains tuyaux, vous refaire le pansement et vous pourrez partir. Mais avant tout ça, il faut qu’on s’occupe de votre voisin. »

Il faut dire que mon voisin de chambre n’a pas l’air d’aller bien … Je ne le vois pas car on est séparé par une demi cloison mais tout me laisse à penser que son pronostic n’est pas terrible. D’abord, depuis hier après midi, les médecins se succèdent régulièrement par deux ou trois et échangent entre eux d’un air dubitatif, alors que je n’ai pas eu la moindre visite de leur part

Puis, sa famille est venu hier en fin d’après midi le voir et j’entendais ce qu’essayait de leur dire à demi-mots le médecin. En fait, quand on est pas impliqué affectivement et qu’on ne voit pas ce qui se passe, on entend très bien les messages qu’il essaye de leur faire passer entre les lignes….Pour faire simple, il leur disait implicitement de se préparer au pire…

Et puis, durant la nuit, les alarmes de ses appareils de contrôles n’ont pas arrêté de sonner tous les 1/4 d’heures environ et je n’ai pas eu l’impression que c’était du à un problème de batterie….

Vers 7H30, tout à l’air de s’accélérer, il y a au moins 4 personnes autour de lui qui ont l’air de le préparer pour aller au bloc.  Je ressens nettement une tension qui ne ressemble pas à de la concentration avant une intervention.

Soudain, les alarmes de ses appareils se mettent à sonner de partout et j’ai un peu l’impression que la cavalerie débarque vu le nombre de blouses bleues et blanches qui s’activent autour de lui. Je ne comprends pas tout mais j’ai l’impression qu’il réagit mal aux changements d’appareils pour aller au bloc et, qu’en plus, deux de ceux ci dysfonctionnent…

Coincé dans mon lit, impuissant, je lutte à la fois pour ne pas éponger tout ce stress et pour, dans un effort mental quelque peu dérisoire, de lui transmettre un peu de ma force, ou de ce qu’il en reste. Quand il quitte la chambre entouré d’une cohorte de médecins, je suis complétement à plat. Et pourtant, je suis le chanceux des deux… Je lui envoie tous mes vœux mentaux de courage et de force, on ne sait jamais…

Et puis tout s’apaise d’un coup…

Je me retrouve tout seul dans la chambre et j’essaye de me détendre. Encore une fois, je bénis intérieurement tout ce qu’on m’a apprit de la méditation zen, du Tantra yoga et en particulier les exercices respiratoires pour ramener le calme intérieur. Mais c’est difficile tant la tension flotte encore dans l’air…

Une demi heure plus tard, alors que je commence à être détendu (et à avoir faim…), un médecin et deux infirmiers arrivent. Le médecin m’examine sous toutes les coutures (c’est le cas de le dire vu la cicatrice qui me traverse la poitrine de haut en bas…) et conclu : « Bien, bien, tout va pour le mieux, votre cicatrice est très propre, déjà presque sèche, vos paramètres sont stables, je pense que vous devriez vous remettre rapidement de l’opération. On va juste vous refaire votre pansement, vous enlever les drains post opératoires et vous pourrez nous quitter et retourner en chambre.. »

Je bondis de joie intérieure et le remercie pour ses bonnes nouvelles. Je me dis que je viens de franchir une étape importante et, somme toute, sans trop en chier…

J’aurais du me méfier, c’était trop beau….

En effet, le médecin parti, l’infirmier me dit : « Bon, on va vous retirer les 4 drains que vous avez dans le ventre. Ce sont des tuyaux de matière souple, placés à l’intérieur du corps . Les autres extrémités sont reliées à un dispositif qui permet d’aspirer le contenu du tube (sécrétions, sang…) à l’aide d’un appareil utilisant le vide. Par contre, je vous préviens, ça fait un peu mal et c’est impressionnant, donc n’hésitez pas à utiliser la pompe à morphine... ».

Même pas peur…

Et le voilà qui prépare ces instruments pour me retirer ces tuyaux. J’en profite pour jeter un coup d’œil à mon ventre, histoire de me faire une idée d’à quoi ça ressemble ; mauvaise idée… En effet, les tuyaux sont carrément enfoncés dans mon ventre et j’ai l’impression d’être une espèce d’alien cybernétique.

Je le vois prendre des pinces et ciseaux et s’attaquer au premier tuyau. Il détache quelque chose et commence à tirer. Ça fait un bruit de caoutchouc mouillé qu’on déplie et il tire d’un coup ! Waouh ! La vache ! Ça fait pas semblant de faire mal…Et le pire, c’est le bruit : Sluuurrppppp….J’ai un peu l’impression qu’on vient de m’arracher un bout de boyau…

« Allez, plus que trois. », me dit il. Et ben, ça promet d’être joyeux les prochaines minutes…Allez hop, je m’octroie une petite pression de morphine…

L’extraction des deux tuyaux suivants n’est pas moins douloureuse mais je suis prévenu et j’ai eu le temps de me préparer mentalement. Évidemment, c’est toujours quand on croit voir le bout du tunnel que ça se complique…

En effet, allez savoir pourquoi, le quatrième est un récalcitrant qui se trouvait bien installé dans mon ventre et qui n’avait pas du tout envie de s’en faire déloger…L’infirmier et son assistant s’y reprennent à trois fois avant de réussir à le détacher et à l’extraire de mon bide. Quand, je vous parlait d’Alien…

Je crois bien que j’entendrai le bruit que ça a fait jusqu’à la fin de mes jours….

Puis, il nettoie le chantier et me pose quatre points bizarres aux quatre trous. Ça ressemble un peu au fil de fer vert avec lequel on attache en torsade les grillages aux poteaux de clôture autour des jardins…

Finalement, il nettoie ma cicatrice avec des gestes super précis et m’y pose un pansement d’un blanc immaculé.  « Voilà, c’est fini, dans 10 minutes, je vous amène votre petit déjeuner... ».

Malgré la tension et la douleur de l’extraction, je ne peut m’empêcher d’admirer son professionnalisme et son sang froid  et je me dit que j’ai de la chance d’être tombé entre de si bonnes mains…

Comme convenu, mon petit déjeuner est servi dix minutes après. J’arrive sans problème à boire le thé mais la biscotte me pose plus de problèmes…J’ai beau essayer de faire un effort mental, c’est comme si mon estomac était noué (avec du fil de fer vert…) et que rien ne voulait passer…

Une heure plus tard, il revient avec une autre infirmière, défont quelques branchements, les raccordent à un appareil portatif et commencent à pousser mon lit vers la sortie de la chambre.

Je croise des infirmières et des aides soignantes qui se sont occupées de moi durant ces 36 heures et tout le monde me sourit et me souhaite bon rétablissement. J’ai un peu l’impression d’être le buteur du mach salué par le staff technique lors de sa sortie du terrain…

Je retraverse dans l’autre sens les couloirs et je me remémore l’état psychologique dans lequel j’étais alors que je me dirigeais vers le bloc opératoire : j’avais beau essayer d’être zen, je n’en menais pas très large…

A ce moment précis, alors que je roule vers le service cardiologie, j’ai un peu le sentiment d’avoir repris en partie ma vie en mains…

C’est du moins ce que je pensais à ce moment….

Pour savoir si mes prédictions étaient bonnes, ne manquez pas l’épisode 6 de Flo à L’hosto….

 

H4 Et un triple pontage coronarien !

Flo à l’Hosto, épisode 4 :

J’ouvre les yeux, persuadé que je viens de faire un cauchemar.

J’avais un espèce de tube dans la bouche et je rotais, je rotais, je rotais à n’en plus finir. Des gens s’agitaient autour de moi sans que je sache s’ils voulaient me l’enlever ou me le maintenir de force.

Tiens, une horloge sur le mur jaune d’en face. J’arrive pas à lire ce qu’il y est indiqué.

Je vois mon corps allongé, bardé de tuyaux et de fils de partout. J’entends des bips bips derrière ma tête, au dessus..

Je ferme les yeux, les rouvre, les referme; l’horloge indique quelque chose mais je n’arrive toujours pas à y concentrer mon regard.

Et puis d’un coup une pensée émerge de mon cerveau embrumé : si je vois tout ça c’est que je suis vivant…..

C’est vrai, je viens d’être opéré du cœur ! Zut, qu’est ce qu’il s’est passé ? Ça a marché ou pas ?

Bon sang, je crève de soif….

Je ferme les yeux, les ré-ouvre. L’horloge a l’air d’indiquer 1Oh, mais du matin ou du soir ? Impossible à dire dans cette pièce à la lumière artificielle…

Je vois apparaître un homme en blouse blanche qui s’approche de moi « Ça va monsieur ? Vous vous sentez comment ? »

– J’ai soif !!!

– Je peux pas vous donner d’eau (Argggggg….) mais j’ai quelque chose qui va vous rafraîchir ».

Il revient avec un espèce de coton tige géant à bout vert et me le passe à l’intérieur de la bouche, façon brossage des dents light;  c’est humide, rafraîchissant et ça a le gout de menthe; bon sang, je ne me souvenais pas avoir déjà goutté quelque chose d’aussi bon….

 « Tout s’est bien passé Monsieur, reposez vous maintenant, le médecin viendra vous voir demain matin (ah, donc on est le soir…). Si vous avez mal, vous appuyez sur la pompe à morphine et si ça va pas, vous sonnez en appuyant sur le bouton rouge. Essayez de dormir.. »

Bon, faisons le point de la situation, j’ai :

  • un gros pansement blanc sur la poitrine
  • 4 tubes plantés dans le ventre d’où coule du sang et d’autres liquides (c’est quoi ces tuyaux dans mon bide…?)
  • 5 ou 6 électrodes qui semblent reliées à la machine qui fait bip bip au dessus de moi
  • un tuyau qui part de mon sexe (une sonde urinaire ?)
  • un tuyau qui me rentre dans le nez (de l’oxygène ?)
  • toujours aussi soif….

Toute la nuit j’ai l’impression de voir les aiguilles de l’horloge tourner au ralenti puis qu’elles se bloquent sur 5h50.

Ca commence à s’agiter derrière la baie vitrée qui est au bout de ma chambre. Je comprends que c’est une chambre ouverte à deux lits mais une demi cloison m’empêche de voir mon voisin. D’ailleurs, ça s’agite beaucoup vers mon voisin, des tas de blouses blanches rentrent, se dirigent vers lui, discutent entre elles, ressortent.

Pendant ce temps là, personne ne s’intéresse à moi mais ça me va…Ca doit être bon signe…

A un moment, ils finissent par venir vers moi. Deux médecins m’auscultent, me posent des questions, me demandent mon nom, ma date de naissance, regardent ma poitrine et mes branchements; je me laisse faire.

A ce moment, un espèce de grand gars arrive vers moi, s’agite de partout façon mouche géante et me dit « Bonjour, je suis élève kiné, ça vous dérange pas que je vous pose des questions…? » J’ai déjà du mal à me concentrer sur ce que se disent les deux médecins (ils parlent de mon état…) que je ne me sent pas du tout de faire deux choses à la fois…Je lui décoche donc un regard laser et lui dit « Non, pas maintenant ! ». J’ai du y aller un peu fort dans le regard car je le vois sursauter et faire un pas en arrière…

Un des deux médecins me dit : « Bon, finalement, on vous a fait un triple pontage coronarien, l’opération à duré 3 heures et tout s’est bien passé. Vous êtes en réanimation de cardiologie et on va vous garder 24 h au moins, en observation avant de vous renvoyer dans votre chambre ».

Les médecins s’éloignent et, quelques minutes plus tard, l’infirmier arrive et me dit : »Vous voulez boire quelque chose, un thé, un café ? » Je manque de défaillir devant la perspective d’un thé….Il me sert quasi dans la foulée un des meilleurs thés de ma vie que je commence à déguster à petites gorgées pour faire durer le plaisir…

Et devinez qui se pointe pile à ce moment là ? L’élève kiné….

C’est pas vrai…Ils leur apprennent pas les rudiments de la psycho dans les écoles de kiné ? Cette fois ci, je décide de ne rien dire mais je lui envoie double charge de regard laser, genre, toi si tu t’approches, je te mord…Apparemment, il a capté le message car il retourne derrière la baie vitrée et m’observe pendant que je bois mon thé.

Je me suis pas fait un copain mais tant pis, ce thé est vraiment trop bon…

Il a le gout de la vie…

 

H3 Le jour le plus long

Flo à l’hosto : épisode 3

Jeudi 15 mai, c’est le grand jour, je vais passer sur le billard. Cette fois-ci, va pas falloir rater le jet de chance au d20…

On me réveille à 5H20 et on m’amène pour la douche à la Bétadine. Préparé psychologiquement par celle de la veille ou encore ensuqué par la nuit, je la subit avec plus de stoïcisme.

On me vêt d’une blouse blanche ouverte dans le dos, on me chausse de chaussons en sacs poubelle bleus et on rajoute à mon accoutrement une charlotte (hélas, pas la mienne…).

On me raccompagne à mon lit et l’infirmière me dit « Vous êtes prévu au bloc vers 15h; d’ici là, ne bougez pas (décidément, c’est une obsession…) et surtout, ne mangez ni ne buvez rien… ».

Et l’attente commence…

8h, on amène le petit déjeuner à mon voisin de chambre. C’est pas grave, j’ai pas faim, même si le bruit de la biscotte croquée sonne douloureusement à mes oreilles…

Je passe la matinée à m’obliger à ne pas retracer ma vie, on ne sait jamais, ça pourrait influencer le jet de chance…

12h, on amène le déjeuner à mon voisin. Le bruit de l’eau versé dans son verre et qu’il déglutit, est un vrai supplice…

13h30, on me donne un médicament pour me détendre et pour préparer l’anesthésie..

14h30, on vient me chercher; mon voisin me fait un signe d’encouragement et on pousse mon lit dans une enfilade de couloirs dont je contemple les plafonds. Puis, on me gare dans une pièce qui ressemble à un hall d’ascenseurs, mais qui est la salle d’attente des blocs opératoires.

Je jette un coup d’œil des deux cotés et j’aperçoit trois autres personnes qui attendent d’entrer au bloc. Ça va, ça vient, ça discute…On vient chercher mon voisin de droite; j’espère qu’ils ne vont pas se tromper de chariot et m’opérer d’autre chose….

Puis, c’est mon tour. On me conduit dans une salle et deux personnes déguisés en anesthésistes m’injectent un produit. « Ca va Monsieur ? Euh, oui, ça va, j’aimerai juste être à l’autre bout de la planète... ». Ça les fait marrer ; « Ne vous inquiétez, pas ça va bien se passer. Détendez vous… ». Je me dis que je vais les dispenser d’un peu d’humour à la Murielle Robin et je me concentre sur ce qu’il me reste de l’enseignement Zen (« Les mots que l’on n’a pas dits sont les fleurs du silence »).

Et puis, rideau…..Tchao les amis, à bientôt, j’espère….

Comment cette longue journée, s’achèvera ? Vous le saurez bientôt lors de l’épisode 4 de « Flo à l’hosto…. »

 

H2 Comme un mouton australien…

« Flo à l’hosto » : épisode 2

« …alors, vous préférez vous faire opérer à Lyon ou à Grenoble ? »

En donnant ma réponse en faveur de la capitale des Allobroges, je n’avais pas réellement conscience à cet instant précis, que c’était la dernière fois, avant longtemps, que j’aurai un choix et mon libre arbitre…

« Bon, c’est un bon choix, je vais les appeler tout de suite et voir s’i y a une place en urgence au bloc opératoire; sinon, il vous faudra patienter un jour ou deux ».

Et comme je lui proposait de rentrer chez moi et d’attendre tranquillement », il me répondit : « Non, Monsieur, je pense que vous n’avez pas pas réellement conscience de votre état (aïe, revoilà mon état….), il est exclu que vous quittiez l’hôpital même si on vient vous chercher, c’est trop dangereux.

Evidemment, quand je lui ai dit que j’étais venu à pieds à l’hôpital avec mon sac africain sur l’épaule et que je me sentais de le refaire, il m’a un peu pris pour un martien….

Et puis tout s’est accéléré….

Je me suis retrouvé sanglé sur un brancard à roulettes, avec des branchements de partout, une infirmière réanimatrice et deux brancardiers qui me convoyaient à fond les ballons de Valence à Grenoble.

Allongé, sanglé et ballotté, je voyais défiler par un coin de la lunette arrière, mes montagnes du Vercors et je prenais lentement conscience que je risquais de ne pas les revoir de sitôt…

Le jeune brancardier étant en formation, l’infirmière lui expliquait ce que j’avais et ce qu’on allait me faire « Alors tu vois, le Monsieur, on va lui ouvrir la poitrine, lui sectionner le sternum, mettre son coeur en dérivation, le refroidir, puis lui prélever des artères et les mettre à la place de ses coronaires, etc…« .Je décidai donc de débrancher mon attention, à défaut de tous ces tuyaux, et je me concentrais sur le vert des forêt et le gris des rochers que je voyais défiler.

Je vous passe sur l’arrivée au péage où nous avons percuté la voiture de devant (« C’est bizarre, le frein ne répond plus, heureusement que j’ai pu tirer le frein à main à temps… »), pour passer directement à l’admission à l’hôpital de Grenoble.

Dés mon arrivée, on m’installe dans une chambre à deux et je m’imagine que je vais pouvoir souffler un peu… Mais à peine dessanglé du brancard et les brancardiers partis (« Allez, bonne chance Monsieur ! »), une infirmière arrive avec une bombe de mousse à raser et deux rasoirs en main : « Faut vous raser la barbe Monsieur ! » J’ai bien essayé de négocier mais rien à faire; elle m’a même porté l’estocade : « Et après, on vous rasera tous les poils du corps…« 

Et me voilà avec deux pauvres rasoirs sans marque à 1 lame, à essayer de venir à bout de ma toile émeri…30 minutes plus tard, je ressort de la salle de bain, le visage en sang avec au moins une vingtaine de coupures…

Et revoilà ma tortionnaire qui rentre et me dit : « Bon, allez suivez moi à la salle de bains, je vais vous passez la tondeuse sur le torse, les jambes et le reste… »

Petite consolation : sa tête devant le système pileux de l’ours catalan… »Hola, je vais jamais m’en sortir toute seule et j’aurai pas assez de batterie pour en venir à bout…On a les revanches qu’on peut…

Mais elle dégote rapidement un acolyte (lui aussi en formation), ils m’allongent sur une table métallique et m’attaquent aussi sec la toison (non, c’est pas du Vian…).

Evidemment, dans cette situation, on comprend mieux le point de vue du mouton australien à qui on tond la laine : bien sur, ça ne lui fait pas mal mais ça m’étonnerait fort qu’il aime ça…

Vingt longues minutes plus tard, je contemple le tas (et c’est pas un vain mot) de poils autour de moi et je découvre mon corps comme je ne l’ai plus vu depuis l’adolescence…Je me fait un peu l’impression d’être un croisement entre un poulet aux hormones et Michel Blanc…

Mais pas le temps de souffler que mon amie me dit : « Allez, on va aller prendre une douche à a Bétadine et je vais m’en occuper... » Bien sur, je donne l’impression que cette infirmière a tout du monstre alors qu’elle a agit avec un grand professionnalisme; mais quand elle vous dit, » Allez monsieur décalottez bien », vous avez l’impression de descendre encore d’un palier dans l’échelle de la dignité humaine…

Récuré (et c’est pas une image) et vêtu d’un pyjama bleu ciel (tiens, ils avaient les mêmes à l’armée…), je sors de la salle de bain, un peu sonné par le traitement de choc…Heureusement, premier rayon de soleil de la journée, ma fille est là qui m’attend et qui fait de son mieux pour ne pas s’esclaffer devant ma tête sans barbe…

Et ce moment de bonheur dure environ 30 secondes, le temps que j’ouvre mon sac pour lui confier mes papiers et que l’infirmière rentre à nouveau et me dise : « Vous pouvez pas garder ce sac, Monsieur, de toutes façons, vous n’avez besoin que de vos pantoufles et d’une trousse de toilette. » j’ai bien essayé, encore une fois, de négocier mais sans succès et c’est lesté de mon lourd sac que ma fille s’en est allé.

« Bon, ça va Monsieur ? Bien, parce que demain matin, il vous faudra reprendre la même douche juste avant l’opération…Et il ne faut plus boire d’eau à partir de minuit ni rien avaler… »

De toutes façons, avec toutes les couleuvres que je viens d’avaler aujourd’hui, je suis rassasié pour un certain temps…

C’est du moins ce que je me disais à ce stade….

Ne manquez pas l’épisode 3 de « Flo à L’hosto » pour voir si je me trompais…

 

 

 

 

H1 Un examen de routine….

Lundi 12 mai 2014, mon sac de voyage africain sur l’épaule, je montais tranquillement à pieds la côte qui mène à l’hôpital de Valence afin d’y effectuer des examens cardiaques de routine.

Enfin, de routine, je savais pertinemment que s’il y avait une très forte probabilité que j’en sorte au bout de 2 jours, l’éventualité d’y rester plusieurs mois existait ; d’où le sac africain avec quelques livres…

En fait, depuis quelques temps, je ressentais une gène au niveau du coeur qui irradiait dans le bras gauche chaque fois que je faisais un effort physique, comme de la marche en côte…

J’avais déjà consulté un médecin et un cardiologue, passé une batterie de tests, électrocardiogrammes et autre scanner des artères pour qu’on me dise, à chaque fois :  » Vous avez un coeur de jeune homme et de très bonnes artères, vous êtes sur que vous n’avez pas des soucis personnels ou professionnels en ce moment ? ».

Voilà donc que je somatisais…Ayant effectivement quelques problèmes familiaux et professionnels en cours, et devant l’avis unanime des hommes de l’Art, je décidais de les croire et de me dire que ça allait passer…

Mais quelques jours plus tard, devant la répétition de la douleur, je rappelais mon cardiologue et lui demandais fermement de faire des examens complémentaires. Je l’entend encore me dire : « Bon, comme vous voulez, passez me voir vendredi en 15, en fin de journée quand j’aurai fini, vous ferrez un test d’effort et vous serez pleinement rassuré… ».

Et me voilà donc le vendredi prévu, en train de pédaler sur un vélo d’appartement sophistiqué…Le cardiologue avait l’air plutôt occupé à gérer son agenda pendant que j’actionnai la bête mécanique.

Au bout d’à peine 10 min, la douleur apparu dans le coeur et dans le bras et je l’entendis brusquement me dire : « STOP, STOP, STOP, vous arrêtez tout et vous descendez tranquillement du vélo…. ».

Bon, Monsieur, effectivement vous avez un problème : vraisemblablement une angine de poitrine et vous êtes susceptible de faire un infarctus à n’importe quel moment….Je vous prends rdv tout de suite pour une coronarographie d’urgence afin que l’on voie plus précisément la gravité de votre état… »

Quand on commence à vous parler de votre état à la 3ème personne, c’est jamais très bon signe…

Et voilà donc pourquoi, je marchais tranquillement vers l’hôpital de Valence par cette belle journée de mai pour en savoir plus sur « mon état »….

L’arrivée dans le service des coronarographies fut paisible; du moins, si on excepte le fait qu’il fallu que je fasse deux fois les formalités d’admission (25 min de queue à chaque fois…)..Mais, bon, j’étais vraiment zen.

Deux infirmières me décrivent en détail le processus de demain et tout ce que je devais faire d’ici là pour m’y préparer. Entre autres joyeusetés, on me rasa le tour des deux poignets…Je me dis que j’allais faire sensation cet été en tee shirt mais que ça serait un bon moyen pour qu’on voit la « Rasta rollex » que Blandine m’a offert pour mes 50 ans (une bise au passage pour elle…).

Et donc, après une nuit (un peu moins zen), me voila le mardi matin, allongé sur une table froide, connecté de partout à des écrans et moniteurs, à attendre qu’on m’enfile un tuyau par l’artère du bras droit pour injecter un produit iodé près du  coeur… Zen Florent…

L’équipe de 4 personnes, était très relax, très pro et nous avons profité de l’attente de l’action de l’anesthésie locale pour discuter de photo, de montagne, de la fête de la nature dans la Drôme (j’en profite pour informer mon boss que même sur le billard, je fais la promo de la fête de la nature…Moi, je dis que ça mériterai une prime, non…?).

Très vite, le processus commence et, malgré l’anesthésie locale, vous sentez le tuyau remonter vos veines….Jusqu’au moment où : « Là, vous avez une boucle sur la veine, il va falloir forcer le passage ou recommencer par l’autre coté ou par la jambe »..;

Je ne sais s’il s’agissait des boucles de la veine ou de la Seine, mais j’ai bien sentis le tuyau franchir les méandres…Mais bon, il passa et continua son périple tranquillement vers mon coeur.

Et là, sur un écran, vous voyez en direct et très clairement,votre coeur en action (ça fait bizarre..) ainsi que tous les vaisseaux qui l’irriguent et le sang qui circule….Le spectacle est vraiment fascinant et je me laissait griser par la pulsation de mon sang et par la voix du médecin qui me détaillait le processus, jusqu’au moment où :

« Ah! C’est localisé sur le tronc de la coronaire, elle est très resserrée à cet endroit, ne bougez pas (LOL…), on peut arrêter l’examen là.

Bon, ce n’est pas une bonne nouvelle, car à cet endroit là, il est impossible de poser un petit écarteur pour faciliter la circulation. Il va falloir opérer, sans doute un double pontage coronarien peut être un triple... »

Là, j’étais quand même moins zen….Carrément moins…

« Bon, je vous trouve une place en urgence au bloc, vous préférez être opéré à Grenoble ou à Lyon ?

Je dirais même, plus du tout zen….

Ah, c’est sur, je ne l’avais pas imaginé comme ça, mon petit examen de routine cardiologique….

A suivre…..

Le jour le plus chargé…

Aujourd’hui 20 mars, j’ai reçu toute une série de messages qui m’ont invité à célébrer ce jour si particulier.

Particulier ? Faut voir…

D’abord, il parait que c’est le jour du printemps ! Et oui, oubliez ce qu’on vous a appris à l’école, le printemps ne tombe pas forcément un 21 mars.

En effet, sur les 10 dernières années, le printemps est arrivé seulement deux fois un 21 mars (en 2003 et en 2007). Les autres années le printemps est arrivé le 20 mars et ce sera le cas en jusqu’en 2044. En 2045, le printemps sera le 19 mars et il faudra attendre 2102 pour fêter le printemps le 21 mars !

Mais qui décide du jour du printemps me direz vous ? En fait, il est fixée par les cycles astronomiques et plus précisément par l’équinoxe du printemps dans l’hémisphère nord. Il s’agit du moment précis où le soleil se trouve exactement à la verticale de l’équateur (ce moment diffère d’une année sur l’autre, la position de la planète par rapport au soleil n’est pas exactement la même d’une année sur l’autre).

Cette année, l’équinoxe de printemps se produit le 20 mars à 17 h 57 et 5 secondes (d’ailleurs, faut que je me dépêche de publier ce blog pour être dans les temps…).

Bon, pas de soucis, on comprends que le printemps soit parfois le 20 mars.

 

Mais le 20 mars c’est également la journée internationale du bonheur, si j’en crois mes mails !

Journée du bonheur

La journée internationale du bonheur ? A parce qu’on a le droit de n’être heureux qu’un seul jour dans l’année ? Je me suis dit que ce n’était pas sérieux et que c’était encore une invention des syndicats interprofessionnels de commerçants, pour nous vendre des fleurs, du parfum et autre colifichets..

Et bien, pas du tout ! c’est même on ne peut plus officiel vu qu’elle a été décrétée par l’ONU à l’unanimité des pays membres. Mieux, ni la Russie ni la Chine n’ont exercé leur droit de veto.

Le but de cette journée : faire prendre conscience aux gouvernements qu’il «faut envisager d’adopter la croissance économique dans une optique plus large, plus équitable et plus équilibrée, qui favorise le développement durable, l’élimination de la pauvreté, ainsi que le bonheur et le bien-être de tous les peuples».

On comprends mieux que les différents gouvernements soient tous d’accords pour concentrer ces nobles objectifs sur une seule journée de l’année

 

Le 20 mars c’est également la journée internationale de la francophonie

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Existant depuis 1998, c’est une occasion pour célébrer la langue française, ce lien qui unit les 170 millions de locuteurs recensés de par le monde.  La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey (Niger), du traité qui a créée l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), aujourd’hui Organisation internationale de la Francophonie.

 

C’est aussi la journée internationale sans viande !

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Elle existe depuis 1985. Elle a une origine américaine puisque promulguée par l’association FARM qui milite pour une alimentation sans viande et se propose de lutter pour le respect des animaux, la préservation de la planète et l’amélioration de la santé humaine.

Ses actions sont relayées en france par International campaigns, qui n’est autre que la plate-forme militante contre la vivisection et pour les droits des animaux.

 

C’est aussi la journée mondiale du conte :

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Lancée par un conteur suédois, Ulf Arnstrom, cette célébration en est à sa 13ème édition édition. À chaque année, de nouveaux pays se joignent à cette fête.

L’équinoxe du printemps a été choisi car ce moment de l’année coïncidait aussi avec la Journée nordique du conte célébrée dans les pays scandinaves.

 

Et je vous passe sur la fête de l’indépendance en Tunisie, le nouvel an Zoroastrien célébré en Iran ou la saint Herbert, Alessandra ou Svetlanna

 

Donc en résumé, le 2o mars, il faut être heureux de pouvoir écouter un conte en français sous un cerisier en fleurs, tout en dégustant des chips végétariennes faites en Tunisie…A moins que vous n’ayez une meilleure idée…

C’est pas si compliqué finalement….Il se passe quoi déjà demain 21 mars ?

 

Meeting aérien à ma mangeoire

Pour observer les meilleurs pilotes de voltige aérienne, point n’est besoin d’aller dans un aérodrome : il suffit parfois d’une mangeoire et d’un peu de patience pour voir les vols les plus incroyables :

D’abord, il y a le vol d’approche :

 

Puis l’approche finale,

 

L’atterrissage, parfois délicat :

 

Le ravitaillement, toujours très rapide

 

La préparation au décollage :

 

Et l’envol final :

Bref, un vrai spectacle à couper le souffle…

 

(Et pour voir les photos en meilleure résolution vous pouvez cliquer dessus ou aller les voir dans ma galerie)

 

Les couleurs de la Sainte Victoire

La montagne Sainte Victoire est comme une toile minérale plissée, d’un gris immaculé, qui n’attend que la lumière pour se doter de toutes les couleurs de la palette du peintre.

A la regarder de près, on comprend mieux pourquoi elle fascina tant Cézanne…

 

En effet, en quelques heures, elle peut changer du tout au tout et passer du gris le plus clair à l’orange le plus éclatant.

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A moins que cette magie ne soit due au contraste de la terre ocre et de la végétation méditerranéenne :

 

Ou bien est-ce du à la lumière qui essaye de rivaliser d’éclat avec la terre :

 

Et pourtant, quelque soit la lumière, la magie de la sainte Victoire demeure et reste imprimée dans vos souvenirs, comme un phare de pierre et de lumière.

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La prochaine fois, j’irai explorer sa face nord, peut être y trouverais-je d’autres pépites de lumière pour orner mes souvenirs…

 

Un marais en hiver !

La formation, ça a du bon… Ça permet parfois de découvrir des milieux naturels à des saisons où on n’a guère l’habitude de les fréquenter.

Parmi les bonnes surprises photographiques de cet hiver, il y eu les marais du Vigueirat, en Camargue.

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La Réserve naturelle nationale des marais du Vigueirat est située à la jonction du delta du Rhône et de la plaine de la Crau, à proximité d’Arles.

Les terrains sont la propriété du Conservatoire du littoral depuis 1982 et leur gestion a été confiée à l’association des Amis des Marais du Vigueirat.

Une partie des 1 200 ha n’est pas incluse dans la Réserve naturelle nationale et est ouverte à la visite.

 

On peut la visiter en empruntant un ponton de bois :

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Qui permet de se perdre dans les roseaux et les Sagnes :

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L’occasion de s’immerger dans une nature que l’hiver à figée :

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Et où l’on peut peut se plonger dans d’étranges ambiances…

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Un lieu où, si on lève un peu les yeux, on comprend mieux l’inspiration de Turner pour les ciels…

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Et où on aperçoit d’étranges constructions…

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et où, parfois, avec un peu de chance, on  croise ses habitants familiers ou plus rares :

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Bref, un endroit enchanteur, même au cœur de l’hiver…

Vivement le printemps que j’y retourne pour vivre d’autres ambiances enchanteresses…

(PS : vous pouvez cliquer sur n’importe laquelle des photos pour avoir un diaporama de toutes les photos où aller dans ma galerie pour les avoir en meilleure résolution…)

 

 

Prenez-en de la graine…

Ah, parfois, il est bien difficile de casser une petite graine tranquillement…

Tout d’abord, il faut s’assurer qu’on est bien seul et que personne ne l’a vue :

Parfois, il faut même la défendre contre les pique-assiettes…

Puis la ramener délicatement chez soi…

En évitant de la perdre en route…

Pour pouvoir enfin se régaler tranquillement…

Ah, c’est pas si simple de casser la croute, prenez en de la graine, foi d’oiseau du Vercors !

(PS : Cliquez sur un des polaroids pour avoir toutes les photos en bonne résolution…

Vous pouvez également les retrouver dans la galerie photos: Lien vers la galerie)

 

 

Du château Yquem dans votre imprimante

Mettez du château Yquem dans votre imprimante !

Sans le savoir, nous utilisons tous quotidiennement des produits de luxe…Je ne parle pas des foies gras, caviars ou grands crus classés que vous avez peut-être eu la chance de déguster en fin d’année. Non, je pense à un produit plus banal mais bien plus cher : l’encre des cartouches de nos imprimantes…

En effet, selon le Guardian, ces encres sont devenues de véritables produits de luxe vu que, selon les marques, les prix varient entre 800 et 2 500 € le litre…Si l’on compare avec quelques grands vins comme le Château Yquem (220 € pour le cru 1998) ou le Château Margaux (400 € pour le cru 2007), ça donne le tournis et l’ivresse n’a rien à voir là dedans…

Bien sur me direz-vous, j’ai délibérément choisi les années les moins recherchées et les bouteilles ne font que 75cl. Certes, mais même ramené au litre, je n’ai pas encore vu de millésimes pour les encres… Et vu la vitesse à laquelle elles sèchent dans mon imprimante, je ne suis pas sur que le Château Epson 2007 soit une bien meilleure affaire…

Pire, les journalistes du Gardian se sont aperçus que si les cartouches faisaient toujours la même taille en apparence, leurs capacités de stockage avaient chuté depuis une dizaine d’années. Elles sont passées, par exemple chez Epson, de 16 ml à 3,5 ml par cartouche, ce qui fait tout de même 4,5 fois moins de contenu ! Et devinez ce qui n’a pas baissé…Et oui, c’est le prix !

Ça en est arrivé à un point que nombre d’acheteurs d’imprimantes jet d’encre préfèrent jeter leur imprimante et en racheter une neuve quand les cartouches sont finies…Sans parler des petits programmes informatiques que les fabricants mettent à l’intérieur et qui bloquent l’impression arrivé à un certain nombre de pages. Même si, à l’instar de Farhad Manjoo et ses bouts de scotch, on peut trouver des parades, ça finit par devenir franchement agaçant…

Évidemment, on peut toujours utiliser des cartouches génériques ou aller les faire remplir dans sa boutique de proximité.  Mais là encore, même si on n’est plus au tarif des Premiers Crus classés, c’est toujours équivalent au prix d’un très grand bordeaux, une fois qu’on a ramené la facture au litre…

Alors que faire ? Se passer d’imprimante personnelle ? Confier à un imprimeur nos tirages couleurs ?  Acheter en Chine les imprimantes expérimentales à jet d’eau ? Difficile vu l’addiction que nous avons développé envers ces petites bêtes de technologie…

Pour ma part, j’ai choisi : quitte à me ruiner, je remplacerai désormais mes cartouches d’encre par des grands vins rouges, blancs et rosés…Et même si ma palette de couleurs sera moins étendue, au moins je pourrai finir les fonds de bouteilles…

Même les Châteaux Yquem 1998…

Consommer 100% français, l’aventure ?

Consommer 100 % français, la nouvelle aventure ?

Bien sur, on est tous sensibles au discours ambiant sur consommer français pour préserver les emplois hexagonaux… Quoique si tout les pays du monde faisaient la même chose, auprès de qui irions-nous exporter ?  Et encore faudrait-il produire des trucs dont les autres ont vraiment besoin…sans même parler des fleurons de notre industrie de pointe comme le Rafale…

Mais au-delà de la production, consommer 100 % français, est ce seulement possible ? C’est l’aventure dans laquelle s’est engagé durant près d’une année, Benjamin Carle, journaliste de 25 ans. Et le moins qu’on puisse dire c’est que sa quête d’absolutisme franchouillard s’est révélée pavée d’embûches et d’interrogations.

« Je ne cherche pas à donner un avis mais plutôt à découvrir quels sont les ­objets qui sont encore fabriqués en France. Ce dont je n’avais jusque-là aucune idée. C’est aussi une manière d’évoquer en creux la mondialisation et ses paradoxes. »

Théâtre de son engagement, son deux-pièces a été transformé depuis mai dernier en laboratoire de la production tricolore. Quand l’expert du label « Origine France garantie »  est venu pour passer au crible son appartement, Benjamin Carle a dû faire le vide autour de lui : « Seulement 4,5 % de la valeur de ce que j’avais chez moi était d’origine française. »

MADE IN FRANCE Banjamin (2)

Dans la cuisine, le frigo se réduit désormais à un rebord de fenêtre pour stocker ses denrées périssables. Exit donc le réfrigérateur car plus aucun n’est construit en France. Mais aussi le lave-linge, le canapé, le lit, la vaisselle… Et évidemment l’intégralité de la penderie. « Je pourrais créer l’excitation chez un touriste sexuel en lui ­donnant l’origine de mes fringues. La quête d’une paire de chaussures ou d’une brosse à dents l’a ainsi mené jusqu’ à Beauvais ou en Dordogne.

Quand je vous disais que c’était l’aventure de consommer français…

Mais, me direz vous, heureusement que l’on peut encore facilement manger français… Enfin, faut voir : le matin vous prenez du café, du thé vert à la cardamone ou du jus d’orange ? N’y pensez plus, ça ne pousse pas dans notre pays. Rabattez-vous sur la chicorée, produite dans le Nord. Vous verrez, on s’y fait…

Et faire les courses devient vite un casse tête, même pour les produits avec une dénomination française comme le champignon de Paris, qui vient de Pologne ou la moutarde qui n’a de Dijon que le nom. Heureusement, il reste le Coca-Cola (fabriqué en France) ou la glace Häagen-Dazs (turbinée dans le Pas-de-Calais)… « Mais, précise-t-il, ça me prend une heure trente, de faire mes courses, c’est presque un boulot à plein temps de traquer le made in France dans les rayons».

Après quelques mois de ce régime exclusif, le jeune journaliste en arrive, si ce n’est à des conclusions, du moins à des interrogations plus politiques :

« On nous pousse à acheter français, après nous avoir demandé de trier nos déchets, d’économiser l’électricité… C’est bien de rappeler qu’on peut faire des choix dans nos actes d’achat. Ce qui est gênant, c’est de faire porter aux consommateurs la responsabilité du bon fonctionnement de l’économie française. C’est très libéral. »

Ah, voilà l’angle d’attaque pour préparer notre riposte : libéral, n’est ce pas un concept importé des pays anglo-saxons ? Donc, en doctrines comme en électroménager, raisonnons français: la marinière, oui, mais parce que je le vaux bien, pas parce qu’on me l’a dit ! Non mais par Toutatis !

Mais tant qu’à être français, n’oublions pas Descartes et sa critique de la raison pure : est ce bien prouvé que consommer français va redresser notre économie ? Selon une étude économique, intitulée «(Not) Made in France», publiée par le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), acheter français pourrait coûter entre 100 et 300 euros par mois en plus à chaque ménage : «La substitution de produits nationaux aux produits importés augmenterait la dépense sur les produits concernés, ce qui réduirait la consommation de services » estiment les auteurs de l’étude.

A ce stade du débat, j’ai un peu de mal à en tirer une morale tant les faits sont complexes et contradictoires…

Je crois bien que je vais aller me faire un p’tit café ou un thé vert à la cardamone…Ça m’aidera peut être à y voir plus clair…

Les vacances de mon mobile…

Les vacances de mon mobile...

Vendredi dernier, mon téléphone portable est parti en vacances…

Profitant de mon trajet pendulaire quotidien, et d’une ouverture dans la poche de mon sac à dos, il décida de prendre la tangente et de ne plus m’accompagner fidèlement au boulot. Manque de chance pour lui, je ne prends pas souvent le vol direct pour Honolulu pour me rendre au bureau…Je me contente du TER qui va de Valence Ville à Valence TGV,  pour une odyssée quotidienne d’environ 8 minutes…

Mais là pour une fois, j’avais décidé de prendre le Valence-Annecy (moi aussi j’ai parfois besoin de ma part de rêve…) et de descendre au premier arrêt. Saisissant cette occasion inespérée, il bondit hors du sac pour aller découvrir par lui-même la capitale Haute-savoyarde.

Après tant d’années de bons et loyaux services, il devait penser que je lui laisserai prendre un peu de bon temps et que, de toutes manières, j’allais sacrément galérer pour le retrouver et que ça lui laisserait largement le temps d’écarter ses puces en éventail…

Qu’auriez vous fait à ma place ? L’abandonner à son sort ? Profiter de l’occasion pour le remplacer par un modèle plus récent ? Lui bloquer sa carte Sim en représailles ? Étant un poil écolo et un peu sentimental, je ne pu me résoudre à céder aux sirènes de mon entourage qui me conseillaient de m’en procurer un plus moderne et moins fugueur.

Je décidai donc de lancer une enquête en commençant les recherches auprès des Objets Trouvés de la gare d’Annecy. Le train étant encore en gare, une investigation poussée fut menée dans les wagons mais sans le moindre succès…on m’assurait même que je n’avais pas du l’y perdre car il aurait été retrouvé à coup sur.

Alors que je l’informai de mon triste sort, ma femme essaya une dernière fois de faire sonner cet infidèle quand, oh surprise, quelqu’un décrocha…C’était un agent de l’entreprise de nettoyage du train qui venait de le trouver. Il nous assura qu’il allait le confier aux Objets Trouvés où il serait en lieu sur.

Décidément, je me disais que l’escapade de mon mobile aurait vraiment été de courte durée et que, le soir même, un brave contrôleur allait me le ramener à la gare de Valence…Mais mon portable n’avait pas dit son dernier mot : il demanda l’asile administratif aux objets trouvés d’Annecy et on lui accorda…

En effet, et malgré mes multiples propositions de solutions diverses et variées pour le faire rapatrier, on m’opposa un refus très courtois mais ferme : « Aux OT, on n’envoie jamais les objets…Le seul moyen, c’est de venir le récupérer en gare d’Annecy». J’entendais mon mobile ricaner du haut de son étagère…

Je déclenchais donc, dans tous mes réseaux, une opération humanitaire nommée « Tu connais quelqu’un à Annecy qui pourrait aller à la gare récupérer mon téléphone ? ». Et après nombre d’essais infructueux, une bonne âme, en la personne de la mère d’une collègue, se proposa d’aller le chercher et de me l’envoyer. Était-ce la fin de la cavale de mon téléphone ?

Il est encore trop tôt pour l’affirmer. En effet, à l’heure où j’écris ces lignes, il voyage toujours via le réseau postal et, qui sait, peut être a-t-il repris le même train pour revenir…Et là, il est en terrain de connaissance et tout est encore possible pour lui…

Vous pourrez suivre, dans un prochain blog, la fin des aventures du mobile fugueur qui voulait voir le lac.

Si je le récupère et qu’il n’a pas réussi d’ici là à prendre la correspondance pour Honolulu…

La mangeoire, c’est la guerre !

Dans mon jardin, se déroule une guerre insoupçonnée… Et oui, tous ces petits zoizeaux ont beau être charmants, ils ne s’en livrent pas moins une guerre impitoyable pour contrôler la mangeoire.

Et même quand il s’agit de la même espèce, ici des mésanges charbonnières (Parus major), on ne se fait pas de cadeaux et c’est à celle qui intimidera l’autre pour marquer sa préséance :

Alors quand il s’agit d’espèces différentes, la bataille fait d’autant plus rage…

Puis arrive le boss, le grosbec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes) qui met tout le monde d’accord…Il s’installe à la mangeoire et déguste tranquillement les graines de tournesol (graines bio produite par Sébastien à Montélier).

Et là, pour les autres, ça devient très dur…

Et même en s’y mettant à deux, ça ne change pas grand chose…

Seul le pinson du nord (Fringilla montifringilla) tente de lui résister. Il faut dire que malgré les apparences, c’est un costaud : il migre de Scandinavie pour venir passer l’hiver dans le Vercors…et il n’a pas froid aux yeux…Il est même partisan de l’attaque frontale…

Mais, même son audace ne sera pas payante et, à l’instar de tous les autres habitués de ma mangeoire, il devra attendre que le grosbec casse-Noyaux ait fini son repas…

Comme quoi, à la mangeoire, la raison du plus gros est souvent la meilleure… Quand je vous disais qu’il s’agissait d’une véritable guerre…

La cyber guerre froide dans votre frigo

La cyber guerre froide a commencé dans votre frigo…

La nouvelle guerre froide, qui va faire rage dans votre réfrigérateur, ne concernera pas les vulgaires bactéries salmonella, mais des virus informatiques, des pourriels ou des spams.

Entre noël et le jour de l’an, des hackers ont utilisé différents appareils électroménagers connectés, dont au moins un réfrigérateur, pour envoyer plus de 750 000 messages malveillants, au cours de la première cyber-attaque électroménagère de l’histoire.

En effet, tout appareil « intelligent» d’une maison possède sa propre puce informatique, logiciel ou connexion à internet. Si l’appareil est branché, il peut être contrôlé par un pirate…Et comme, généralement, les fabricants ne nous informent pas qu’il faut mettre à jour les anti-virus de la machine à laver la vaisselle…

D’après un porte-parole de Proofpoint, une société californienne de sécurité informatique. La plupart ont, semble-t-il, seulement été laissés allumés, de façon à ce que leur système toujours en activité pouvait être utilisé par des hackers sans rien installer. Une simple attaque de scan sur les machines leur a permis de connaître les objets laissés ‘ouverts’. »

Bon, nous voilà rassurés : ça n’a servi qu’à savoir si la porte du frigo était ouverte, pas de quoi avoir froid dans le dos…Quoiqu’en y réfléchissant, ça me glace les sangs qu’on puisse savoir si j’attaque une crème dessert en douce, à 2h du matin…

C’est décidé, je vais prendre des mesures ! Je vais équiper mon frigo de nouvelles armes de dissuasion massives pour lutter contre les cyber-virus, j’ai nommé l’anti spamenbert et l’œuf pourriel

Ça va les refroidir les cyber-virus…Sans parler des pirates à l’autre bout du réseau…

Un ver ça va, trois vers…

Un ver ça va, trois vers…bonjour les dégâts !

Des vers et autres chenilles ont été découverts lundi dernier dans des sachets de riz d’une école primaire de Marseille.Tous les sachets, soit une tonne de nourriture tout de même, ont été jetés pour être remplacés par des conserves de raviolis (quel progrès…). »Il y a désormais une véritable psychose pour le personnel des cantines » d’après Evelyne Michel, déléguée FO. « On a peur de retrouver des bêtes vivantes ou mortes dans les assiettes. Sans parler des conséquences que cela pourrait avoir pour les enfants« .

L’adjointe à l’éducation de la mairie de Marseille, ne remet pourtant pas en question le contrat avec la Sodexo. « S’il y a un contrat à revoir, c’est celui avec le producteur du riz bio indique l’élue. On a fait ce choix car il est sans traitement chimique, mais là, il faut trouver une solution ».

Et oui, avec le bio, on retrouve des petites bêtes dans nos aliments secs. Je suis pour ma part régulièrement envahi par des mites alimentaires, dont je contrôle la présence par un piège à hormones (amour quand tu nous tient…).

Évidemment, on peut regretter le bon vieux temps où les pesticides nous avaient donné l’illusion d’être venu à bout de nos compagnons de routes les insectes… Mais là, nous avons favorisé la venue de plus petites bêtes dont on n’entend pas parler, jusqu’au jour où on vous diagnostique un cancer…Mais ça n’engage que moi…

Et puis, de toutes manières, tous les experts nutritionnistes s’accordent à penser que les insectes sont la protéine de l’avenir et que l’humanité ne pourra faire autrement que de s’en nourrir si elle veut continuer à croitre sur notre planète.

Alors autant habituer les enfants tout de suite à en manger…Et au lieu de dire, « le lundi c’est ravioli », on pourra désormais proclamer : « Le lundi, c’est fourmi ! ».

Le jour de l’an dans le Vercors

Cette année, les vacances du nouvel an se sont déroulés dans la simplicité et la convivialité, entre amis, dans le Vercors.

Profitant du temps radieux, nous les avons débutées par la balade classique à la cabane de l’an 1000.

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Devant la féérie du paysage enneigé, certains retrouvèrent vite leur âme d’enfants et les jeux qui vont avec….

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Il faut avouer que la forêt s’était parée de ses habits scintillants et que nous en avons pris plein les yeux…

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Arrivés, à la cabane de l’an mille, une mauvaise nouvelle nous y attendait : victime du temps et du manque d’entretien, un de ses murs s’est effondré. Ça va être plus dur dorénavant d’y organiser des soirées à l’abri des éléments…

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Mais il était temps de rentrer car la préparation du jour de l’an nous attendait…

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Certains attaquèrent vaillamment le déblayage des accès,

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…tandis que d’autres les soutenaient…moralement

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Parmi tous les préparatifs de ce splendide repas, il y eut la réalisation d’une mayonnaise inoubliable, même s’il fallut s’y reprendre à 3 personnes et la finir au garage…

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D’autres s’investirent dans la préparation des apéros et la mise de table :

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Toute cette belle énergie collective, aboutit à un apéro et un repas très réussis :

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…avec de la joie et de la convivialité pour fêter la fin de l’année 2013

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Mais très vite, 2014 arriva avec sa ribambelle de sms de voeux (même si certains messages manquèrent d’élégance…Te biles pas mon Cécé, elle te méritait pas…)

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Heureusement, on peut toujours compter sur un bon cigare pour se remonter le moral…

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Tandis que d’autres fêtèrent la nouvel année par une petite sérénade :

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…où des vocations d’improvisations se révélèrent…

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En résumé, ce fut un jour de l’an paisible et convivial, sans la moindre fausse note…Non, le problème, ce fut l’after, le lendemain matin…

En effet, nous décidâmes de démarrer l’année du bon pied avec du foie gras et du champagne :

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Hélas, cet élan de joie se brisa dans les affres d’une bataille contre une bactérie intestinale très virulente….Et le moins qu’on puisse dire, c’est que 2014 commença calmement, très calmement, si l’on excepte les allers retours aux toilettes…

Nous passâmes les deux jours suivants dans le canapé, sans même arriver à finir les parties de jeux ou de dés que nous entreprîmes pour tuer le temps (à défaut de la bactérie…)

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Et quand, enfin, la bactérie rendit les armes, il était temps de quitter la maison et de s’en retourner vers nos pénates…

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Promis, l’an prochain, je ne mange que du foie gras de la Montagne noire…