Ombre rapace
Si no fos el deler de l’esparver
i l’ull veloç del falcó que em percaça,
si no fos l’ombra de la meva passa
que m’estalona amb pas molt més lleuger.
Si no fos el falcó, i el falconer,
l’aigua, la set, quallades a la tassa,
si no fos la congesta que corglaça
l’alè roent del cor i del corser.
Si no fos l’esparver i el seu deler
que esparveren l’ullastre i l’olivarda,
si no fos el redall de la basarda
i el bec salaç que signa el meu terrer
et fitaria, amor, i el teu esquer
faria tendra l’hora més isarda.
S’il n’y avait pas eu l’avidité de l’épervier
et l’œil vif du faucon qui me pourchassait,
S’il n’y avait pas eu l’ombre de mon passage
qui me talonnait d’un pas plus que léger.
S’il n’y avait pas eu le faucon et le fauconnier,
l’eau, la soif, caillées dans la tasse,
s’il n’y avait pas eu la congère qui figea
le souffle brulant du cœur et l’haleine du coursier.
S’il n’y avait pas eu l’épervier et son avidité
qui séparèrent l’inule de l’olivier sauvage,
s’il n’y avait pas eu le regain de la peur
et le gouffre salé qui révélait ma terreur
Je te regarderais, mon amour, et ton attrait
aurait rendu douce l’heure la plus abrupte.