Parfois la glace…

De vegades el glaç crema la sang
i inutilitza els membres. Renegrits,
pengen com una pelleringa inútil.
– Com el foc més intens: “els gels són calds”,
diu el poeta* -. Sols resta tallar-los
i aprendre a caminar sense la nosa,
aprendre a viure sense el tros de vida
que abans ens completava, imprescindible.
Sovint, però, el buit que se’ns congria
al capdevall de nosaltres, allà
on el tallant polia la feina de l’hivern
és un cor dolorós que s’enderia
a bategar, i ens va glaçant la sang.

(*Josep Vicenç Foix i Mas, « Entre negrors veig mil camins oberts »)


Parfois la glace brûle le sang
et paralyse les membres.
Calcinés, ils pendent comme des lambeaux inutiles.
– Comme le feu le plus intense : « les glaces sont chaudes »,
dit le poète* -. Il ne reste plus qu’à les tailler
et apprendre à marcher sans entrave,
apprendre à vivre sans ce bout de vie
qui auparavant indispensable, nous complétait.
Cependant, le vide souvent nous remplit
Au plus profond de nous, là
où le tranchoir a poli le travail de l’hiver,
se trouve un coeur douloureux qui s’entête
à battre, et nous glace le sang.

(*Josep Vicenç Foix i Mas, « Entre negrors veig mil camins oberts »)




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Ecrit 23 octobre 2022 par Florent dans la catégorie "Non classé

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