« Un jour sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
le Héron au long bec, emmanché d’un long cou ».
Depuis La Fontaine et sa fable, le héron nous est familier, même si le célèbre fabuliste y dessine un portrait peu flatteur de l’oiseau.
Donc, plus modestement, essayons d’esquisser,
une image plus sensée, du héron cendré.
Cet échassier a pour nom savant : Ardea chinera. Il fait partie de l’ordre des Pélécaniformes comme les pélicans, les ibis ou les spatules et, plus précisément de la famille des Ardéidés comme les aigrettes ou les butors.
Le haut de sa tête est noir surmonté d’une huppe de la même couleur. Son cou est blanc, avec des striures noire sur la gorge. Le dos est gris, l’extrémité des ailes noires. Il possède un long bec jaune.
Il possède une excellente vue panoramique latérale et une très bonne vision binoculaire frontale. Son ouïe, également très développée, le fait réagir au moindre bruit suspect.
Il atteint en général 95 cm de hauteur et une envergure de 1,85 m pour un poids de 1,5 à 2 kg.
Le vol du héron cendré est lent, avec le cou replié (lové en S). Ceci est caractéristique des hérons, à l’opposé des cigognes, des grues et des spatules qui étendent leur cou en volant.
Apparemment lent, il vole tout de même à 45 kilomètres à l’heure. C’est un migrateur partiel qui ne se déplace généralement pas au-delà de 500 kilomètres. Certains sujets demeurent même sédentaires.
On le trouve tout particulièrement sur les marais côtiers ou intérieurs, les rivières à débit lent, les deltas, les étangs et les champs humides.
Si l’hiver est froid, il visite parfois les mangeoires garnies de déchets de cuisine et les étangs de jardin peuplés de poissons rouges…
Le héron cendré se nourrit le plus souvent de poissons, mais il consomme également des batraciens, des reptiles, des crustacés, des petits mammifères (musaraignes d’eau, campagnols, mulots, rats), et même des végétaux (bourgeons).
Les hérons cendrés se reproduisent de février à juillet. Ils nichent généralement en colonies, appelées héronnières, au sommet des arbres, en forêt, dans certaines zones humides ou aux bords de lacs et de rivières.
Les hérons y construisent un nid plat, en forme de plate-forme. La femelle y pond de 3 à 6 œufs de couleur claire mais ce nombre peut être largement dépassé (parfois doublé). Ces œufs vont être couvés alternativement par les deux parents durant 25 à 28 jours.
On peut souvent appercevoir les « petits » immobiles dans le nid et attendant le retour des leurs parents. Grâce au radiopistage, des ornithologues ont observé que les parents chassent dans un rayon de 15 à 40 kilomètres autour de la colonie.
Les petits apprennent donc la patience, car 4 à 7 heures peuvent s’écouler entre deux nourrissages.
A mesure qu’ils grandissent, leur appétit augmente contraignant les deux parents à rechercher des proies sans relâche, chacun de leur côté.
On a même estimé que le couple peut parcourir jusqu’à 6 000 kilomètres durant la saison de reproduction et de nourrissage…
Les jeunes prennent leur envol vers 50 jours et quittent le territoire des parents au bout de 8 à 9 semaines.
Et puis, n’en déplaise au grand La Fontaine,
au delà de ces faits, de façon certaine,
peut être ne faut il, au final conserver,
qu’un seul élément de ce portrait, sa beauté !
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