Le cave se rebiffe !
C’est l’histoire d’un obscur, d’un petit, d’un sans-grade, un de ceux qu’on ne remarque pas. Son blaze c’est le pinson des arbres.
Au milieu des caïds de mon jardin, il tient le bas du pavé. Les autres le prennent pour un moins-que-rien et l’ont condamné à marner au sous-sol de la mangeoire.
Mais aujourd’hui, le cave s’est rebiffé…
A l’instar du personnage du film réalisé en 1961 par Gilles Grangier avec des dialogues de Michel Audiard, le héros de notre histoire ne fait pas partie de la haute société, celle qui a accès à la mangeoire…
Il se contente de fouiller le sol à la recherche des restes de graines que les autres ont laissés tomber,
… en espérant qu’au milieu des enveloppes vides, il trouvera une graine entière oubliée…
Parfois, il est même contraint d’aller fouiller sous la neige pour trouver sa pitance.
Et il subit les affres de la pluie et doit patauger dans l’espoir qu’une graine pas trop trempée aura surnagé….
Quand il y a trop de neige, il jette un oeil envieux vers ceux de la haute qui ripaillent.
Parfois, il arrive même à se glisser sur le toit de la mangeoire et observe tristement ceux qui se disputent toutes ces belles graines.
Mais très vite, il redescend au ras du sol pour éviter de se faire remarquer et que les gros becs de toutes sortes ne le prennent en grippe et ne lui rectifient le portrait.
Mais aujourd’hui, alors que la neige tombait en abondance, plus aucune graine n’était visible au sol ; c’était la dèche, la mouise…
Il avait beau fouiller ardemment et attendre désespérément que les cadors laissent tomber quelques miettes, rien à se mettre sous le bec….
Alors, pour la première fois depuis fort longtemps, le cave se mit en colère ! D’un bon rageur, il s’extirpa de la neige,
, regagna une branche en hauteur pour juger de la situation et des forces en présence,
, puis fondit d’un air farouche vers la mangeoire :
Malgré son peu d’habitude de ces sphères de la haute, il réussit un atterrissage parfait,
Et se retrouva en fort bonne position pour juger de la situation….
Là se tenaient deux petits marlous du gang des charbonnières qui essayèrent de le chasser.
Mais le cave en avait gros sur la patate et il laissa éclater sa colère, leur indiquant qu’il était temps de calter d’là et fissa, s’ils ne voulaient pas qu’il s’occupe de leur matricule !
Devant sa résolution, les deux apaches mirent les bouts et le nouveau caïd pu déguster à loisir le pactole de tournesol…
Bien sûr, les gangs des bosquets ne se laissèrent pas doubler aussi facilement et ils lui envoyèrent successivement quelques tontons flingueurs et autres premières gâchettes de chez vol-fauni…
Mais le cave ne se déballonna pas et les renvoya tous aussi sec à leurs branches.
Il put alors festoyer à loisir.
Et même s’amuser un peu avec le dessert…
Mais, heureux de ses victoires et rassasié, il préféra mettre les bouts tranquillement, tout auréolé de son succès.
Depuis, notre pinson des arbres a repris sa vie tranquille de besogneux qui sait se contenter de peu et qui vit heureux au ras des pâquerettes.
Mais désormais, les caïds des gangs des branches et bosquets le respectent et se gardent bien de se moquer de lui. Ils s’arrangent même pour faire tomber plus de graines de la mangeoire afin qu’il reste bien au sol….
Car on ne sait jamais avec un cave, d’ici que lui reprenne l’envie d’occuper le haut du pavé…
Sources, liens et remerciements :
Le cave se rebiffe est un film français réalisé par Gilles Grangier et dialogué par Michel Audiard, sorti en 1961.
Tiré du roman homonyme d’Albert Simonin, ce film est l’adaptation du 2e volet de la trilogie consacrée au truand vieillissant Max le Menteur, qui comprend aussi Touchez pas au grisbi et Grisbi or not grisbi également adaptés à l’écran, le dernier volet l’ayant été sous le nom Les Tontons flingueurs.
Les acteurs :
Les acteurs principaux sont Jean Gabin, Bernard Blier, Maurice Biraud, la belle Martine Carol et Françoise Rosay, excellente dans le rôle de Mme Pauline.
L’histoire :
Des truands de Paris veulent monter une affaire de « fausse mornifle ». Un d’entre eux pense avoir « à sa poigne » un graveur hors pair, le « Cave », c’est-à-dire dans le langage des truands, un être ordinaire, crédule et ignorant des pratiques et des codes du Milieu.
Mais l’affaire ne devient possible qu’avec le concours de Ferdinand Maréchal, alias « Le Dabe », ancien faux-monnayeur de haute volée. Le Dabe accepte de s’occuper de l’affaire et revient à Paris. La fine équipe se met au travail. Sous la houlette du Dabe, le petit graveur ne se montrera pas aussi « cave » que prévu…
Extraits du film :
L’intro et la rencontre avec le Dabe
Et pour ceux qui ne regarderont pas le film, la fin….
Source : Wikipedia
Posted in Concurrence, Les mangeoires, Portrait de piaf, Tous by Florent with 3 comments.
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