Certains de mes amis me demandent parfois comment j’arrive à approcher les oiseaux de si près pour faire des photos avec autant de détails.
Je répond que la passion, la patience et la résistance au froid sont les qualités nécessaires pour photographier les oiseaux de près et que tout le monde peut y arriver…
En effet, si la balade photo à l’approche demande une bonne connaissance des habitudes et habitats des espèces, la photo à l’affut permet d’observer facilement des oiseaux et de les photographier dans de bonnes conditions.
Encore faut il avoir un affut près de chez soi me direz-vous… Et bien, pas de problème, il suffit de le construire !
Ceux qui suivent mes petits reportages dans « Chroniques de la mangeoire » savent que j’avais bricolé une mangeoire spéciale pour photographier les oiseaux et que j’y décrivais un affut très sommaire fait de quelques branches et d’une bâche de camouflage :
Cette version minimaliste a l’avantage d’être très rapide à monter et à démonter. Par contre, elle n’a pas beaucoup aimé la dernière tempête de vent…
De plus, on ne peut pas dire que j’y étais réellement dissimulé et il était évident que les oiseaux savaient pertinemment que j’étais là. Ce qui avait pour conséquence de dissuader les plus craintifs de s’approcher.
J’avais donc envie d’en bâtir un nouveau qui soit permanent et qui me permette d’être réellement caché afin d’observer toutes les espèces qui fréquentent mon jardin.
Je décidais donc de construire un genre de cabane au même endroit que l’abri sommaire précédent. Je voulais également qu’il puisse accueillir deux photographes afin de pouvoir partager ma passion avec des amis.
Petit hic, je suis nul en bricolage…
Heureusement, je suis de nature obstiné (sans doute le sang catalan…) et j’ai plein d’amis et voisins très sympas qui aiment bien donner des coups de main.
Je choisis donc deux arbres distants d’environ 2,50 mètres, une dizaine de longues branches droites de 3 à 4 m de long et de la ficelle.
Je commençais à monter une structure avec une façade verticale constitué de trois branches attachées horizontalement entre les deux arbres par de la ficelle.
Les deux barres les plus basses définissait la « fenêtre d’observation » et la plus haute l’endroit ou je viendrai poser la structure arrière.
Mais avant ça, il fallait égaliser le sol qui était légèrement en pente et le décaisser sur environ 30 cm.
Facile me direz-vous ? Enfin, pas vraiment quand on habite dans le Vercors et qu’on tombe très vite sur de la caillasse. Sans compter les grosses racines qui passent pile à l’endroit où vous devez creuser…
Heureusement, l’ami OliV était là et nous relayâmes durant deux après midi à la pioche et à la binette pour venir à bout du chantier..
Le terrassement terminé, je pouvais attaquer la charpente. Sur la plus haute des trois branches horizontales, je fixais un plan incliné en treillis, constitué de 4 branches verticales et deux horizontales.
Puis, je m’attaquais à la façade à proprement parler. Je montais un mur constitué de branches entremêlées jusqu’à la hauteur de la première branche horizontale. Ça ressemble un peu à du mikado, ça n’est pas attaché mais c’est beaucoup plus solide que ça en a l’air.
La structure générale étant terminée, il fallait passer à la couverture. J’avais décidé d’y poser une bâche avant de recouvrir le tout de branches.
J’achetai donc une bâche camouflage de 3m X 2m pour 8,69 €. Avec l’aide de Charlotte, bien plus experte en nœuds que moi, nous attendîmes une des rares journées sans vent pour la fixer à la structure.
L’idée était que, non seulement, elle recouvre le treillis arrière mais qu’elle vienne sur la façade de devant se fixer à la deuxième barre horizontale :
Ceci afin d’occulter l’angle de vue des oiseaux qui observent en plongée du haut des branches et de me prémunir du soleil.
Restait à trouver des branchages pour habiller le tout. Coup de chance (enfin pour moi pas pour lui), un sapin de mon hameau avait lui aussi mal supporté la tempête de vent et un de ses deux troncs jumeaux, était tombé :
Il ne restait qu’à le débiter. Là aussi, je pus compter sur l’aide de Bernard et Philippe mes voisins qui rendirent la tache plus rapide et surtout plus conviviale !
Très rapidement, je disposais d’un stocks de branches de différentes longueurs : 2 à 3 m pour la couverture et 1 à 1,5 m pour l’habillage.
Je posais donc les plus longues sur le « toit » en pente. Je mis trois couches en commençant par une couche verticale puis une horizontale puis une verticale.
Je décidais de ne pas les fixer avec de la ficelle mais juste de les entremêler en liant certaines branches entre elles. Je me suis dit qu’ainsi, s’il y a un coup de vent, certaines branches partiront sans embarquer toute la couverture.
Enfin, on verra bien à la prochaine tempête de vent….
J
Puis, je pus habiller la façade afin de boucher les trous sur les cotés, recouvrir le mur de branches et casser un peu la régularité de la bâche en fronton.
Il ne restait plus qu’à installer mon appareil et attendre les oiseaux …
J’ai installé cet affut dans mon jardin afin de photographier durant l’hiver les oiseaux de mon jardin. Ça parait beaucoup d’effort pour une saison mais ici, dans le Vercors, l’hiver commence souvent à la fin septembre pour ne finir réellement qu’en mai…
Et puis, rien n’empêche de reprendre ce principe pour aller l’installer ailleurs, en pleine nature.
D’ailleurs, j’ai un projet d’implantation près d’une mare mais c’est une autre histoire que je vous garde pour une prochaine fois, du moins quand j’aurai obtenu l’accord de ma mairie qui possède le terrain…
Et pour vous remercier d’avoir lu jusqu’ici et vous démontrer ce que je disais en intro sur la facilité de faire des photos de près grâce à un affut, voici une petite sélection des premières photos prises du nouvel affut :
Ça valait la peine de se donner un peu de mal, non ? Même pour un nul en bricolage…
Et la bonne nouvelle, c’est qu’il est prévu pour deux personnes;
A bon entendeur….
Super ! le résultat est parlant ! bravo !
Waouh!! c’est le top !Voilà un projet bien abouti et des photos très prometteuses.
Eclate toi bien …j’attends la suite de tes investigations avec impatience .
Mdr, il est chouette comme tout !!
te voila prêt pour tes embuscades photographiques ^^.
énoooooOÔOooooorme 🙂
Et pas mal grâce à toi !